Bonne surprise en forêt.

Tout le monde il est gentil~ Tout le monde il est beau~

Quand je traversais la ville parmi toutes ces Âmes, j’avais du mal à croire comment je vivais maintenant depuis 5 ans. La vie semblait tellement douce quand je me trouvais ainsi. Bien-sûr, j’avais une superbe épée de Damoclès juste au-dessus de ma tête lorsque je le faisais, mais je ne pouvais pas me déplacer à pied avec tous les kilomètres que je parcourais en permanence. J’avais de la chance, dans les environs, il faisait souvent suffisamment beau et chaud pour que je puisse avoir une bonne excuse pour porter des lunettes de soleil. En la jouant finie, je n’avais pas de raison de me faire prendre. Temps qu’on évitait les traqueurs et que l’on se comportait comme ils attendent qu’une Âme se comporte en leur présence, ça passait. En tout cas jusqu’à maintenant. Leur naïveté et bonté naturelle étant d’une grande utilité pour cela. Mon comportement collait parfaitement à celui d’une Âme, allant même jusqu’à en aider si je croisais l’une d’entre elles dans le besoin (porter les courses…). En tout cas, temps que je pensais qu’elle pouvait me voir. Aussitôt hors de vue, j’arrêtais de paraître aussi douce, fragile et attentionnée, portant sur mes épaules tout le nécessaire pour tenir le coup en pleine nature.

Aujourd’hui, je visais une forêt ! Le paysage était ici bien différent de ce que l’on pouvait trouver dans les alentours des déserts. Une vrai fournaise, mais qui avait le mérite de repousser les Âmes. A l’origine, même nous évitions ces endroits, mais nous n’avons plus le choix de ce luxe.  Profitant du soleil écrasant de midi, je me dirigeais aussi loin que possible en bordure de ville avant d’abandonner la voiture que j’avais emprunté le week-end dernier pour me rendre ici. Encore quelque kilomètres et j’atteindrais une petite ville voisine de Phœnix suffisamment proche d’un bois pour la laisser derrière moi. C’est donc ce que je fis quand j’arrivais enfin à destination. But de l’opération ? Prendre quelques jours de repos loin des Âmes avant de repartir chercher ce qui m’avait amené ici. Lorsque j’avais été séparé de mon plus jeune frère, nous étions près d’ici et comme la piste que j’avais dernièrement suivit n’avait mené à rien à par passer un peu trop près de traqueurs, je revenais sur mes pas.  

Juste avant de sortir du pick-up, je pris un bout de papier et crayon de la boite à gant pour laisser un mot à la prochaine Âme qui trouverait le véhicule. Le mot semblerait surement osé pour elle, mais le fait de renvoyer à son propriétaire son véhicule allait bien moins m’attirer d’ennui qu’une voiture disparu et retrouvé là abandonné. L’adresse et le nom de la bonne âme me l’aillant prêté noté, j’attrapais mes sacs et sorti en attendant que personne ne puisse voir que je sortais de ce véhicule. Heureusement pour moi, il faisait une chaleur à griller un œuf au plat sur un capot. Il n’y avait que très peu de passage. En route, je demandais mon chemin à l’un des rares passants courageux ou suicidaires, au choix. Je cherchais un sentier me menant au bois la plus proche. N’oubliant pas de donner un nom imaginaire et une ou deux anecdotes avant de la quitter, je repris ma route. Dire que tout cela ne tenait qu’à mon éducation parmi elle et à ces lunettes de soleil. Sans cela, jamais je n’aurais pu faire tout cela. Lorsqu’il faisait moins beau, la vie devenait tout de suite un cran plus compliqué pour ne pas se faire prendre.    

Sous le couvert des arbres, l’air était tout de suite plus respirable. Prétextant à tous ceux me demandant ce que je faisais avec ces sacs et à aller ici, que je m’y rendais en randonné pour profiter de l’air frai que l’on y trouvait, ma tenue ne semblait en rien étrange. Dans quelques jours, elle le paraîtra surement d’avantage. Mon short en jean, mes rangers et mon débardeur sortait tout droit du lavage. Ils sentaient encore bon et l’absence d’écorchures que j’aurais probablement après un moment ici permettait de faire parfaitement illusion. Il ne me restait plus qu’à marcher pendant encore près d’une journée pour me rendre dans la forêt que je visais. Mon cerveau n’avait pas encore assez grillé pour dire aux Âmes ma destination finale.

Après avoir marché deux heures dans le bois, je m’autorisais une petite pose sieste et pique-nique pour reprendre des forces. J’allais profiter de la douceur de la nuit pour faire la plus grosse partie du chemin qu’il me restait. C’est donc ce que je fis et le lendemain à la même heure, j’étais arrivé à bon port, profitant d’un ruisseau pour remplir ma gourde et bouteilles d’eau. Le lieu était plutôt agréable. Quelques jours ici allait me faire le plus grand bien en m’aidant surtout à me débarrasser de la tentions accumuler à côtoyer des créatures qui se comporteraient parfaitement autrement si mes lunettes de soleil tombaient alors qu’il ne faisait pas assez sombre pour faire ressembler mes yeux aux leurs. Dans cette forêt au moins, j’aurais la possibilité de les leurrer même sans elle, ce qui était actuellement le cas puisqu’elles trônaient sur ma tête, temps que j’évitais les troués des feuillages.

 

Bonne surprise en forêt

"Étrange, je respire mieux"

Mes provisions d’eau faite, je m’activais à les ranger quand le craquement d’une brindille me fit me retourner en sursaut. Je n’eus même pas le temps de me m’être en garde que je fus plaquée au sol. Le corps qui se trouvait au-dessus de moi était celui d’une humaine. Faisant à peu près ma taille, elle réussit sans que je ne suive comment à me bloquer complètement, me laissant à Sa merci. Il ne fallut pas plus de la sensation de son canon d’arme à feu pour me figer instantanément. Choqué et incrédule, j’ouvris grand les yeux pour essayer de comprendre ce qui était réellement en train de se passer.

Je compris rapidement qu’il s’agissait d’une humaine, surtout à l’instant où son pistolet était sur ma tempe. En revanche, je ne savais pas comment je devais me conduire ni ce qu’elle allait faire par la suite et ça s’était ce qui m’effrayait le plus. J’avais appris en cours à quel point les humains étaient violent. Capables de s’entre tuer juste pour une histoire de terre. Si je venais à mourir par la main d’un humain, on pourra dire que ma vie s’achèvera de manière plutôt ironique. Puis, son regard changea et je la vis jeter un coup d’œil derrière moi. L’atmosphère changea du tout au tout et l’impression de danger qu’elle m’inspirait s’évanouit en partie. Surtout quand elle se releva, me permettant de reprendre mes esprits.

Quand je fus à mon tour sur mes jambes et que je la vis de nouveau, son arme avait disparu. Toujours sur la défensive, je n’osais pas prononcer un mot et me contentait d’un hochement de tête pour la saluer. Profitant de cet instant pour l’observer de plus près. Maintenant qu’elle n’avait plus aucun signe d’agressivité pour ma personne, elle me sembla parfaitement… côtoyable. Après tout, il était normal qu’elle ait voulu se protéger. Enfin… Moi dans sa situation, je serais partie sans demander mon reste. Sauf si Maxim avait été là… D’ailleurs, d’où est-ce qu’elle sortait ? Y avait-il d’autres humains ?

C’est durant mes réflexions que je me mis à observer autour de moi pour peut-être trouver la réponse à ces questions, mais rien ne me permettais de le savoir. C’est ce moment-là qu’elle choisit pour me parler. Un peu surprise et peut-être encore un peu sur mes gardes, je mis quelques secondes à réagir et de lui reporter toute mon attention. J’avais comme l’impression que d’autres humains pouvaient apparaître à tout moment, transformant cet endroit que je pensais sur et parfait pour me détendre en possible guet à pan. Loin d’être rassurant tout ça… Je sentais les muscles de mon corps qui avaient commencé à se détendre se préparer à toutes éventualités.




C’était un interrogatoire en plus ? Bon, s’était normale qu’elle cherche à en apprendre d’avantage sur moi. Je débarquais dont ne sait où. Amenait peut-être des âmes dans mon sillage, car rien ne pouvait l’assurer que je savais éviter les filatures. Sans parler d’autre question qu’elle pouvait avoir en tête. Au moins, elle s’était excusée, ce qui montrait que les humains étaient loin d’être les individus non civilisé que l’on pouvait parfois nous dépeindre. Probablement plus violent et direct, mais pas mauvais. Après tout, je ne pensais pas l’être et j’en étais bien aussi humaine que celle se trouvant face à moi. Il étant temps que je réponde. Si je voulais aussi avoir des réponses à mes questions, il fallait déjà que je commence par coopérer.




Celle-ci devait avoir fait un vol plané durant notre bousculade. Au moins, elles étaient intactes. Pas même une rayure. Je pouvais surement remercier le coussin d’herbes sur lequel nous nous trouvions. Il avait même amorti notre chute.




Il fallait dire que notre rencontre n’était pas des plus habituelles pour moi. Je ne connaissais en même temps pas vraiment d’humain pour le moment. Trop occupé à survivre et rechercher mes frangins, je n’avais jamais vraiment essayé de rencontrer d’autres humains. Maintenant que j’en croisais une, je me rendais compte à quel point la solitude me pesait, mais je ne pouvais pas abandonner mes frères.




Tout sourire et au miracle d’étendu, je m’approchais d’elle pour lui serrer la main. Parler avec elle m’avait fait un bien fou. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu à me tenir sur mes gardes lorsque je parlais.

 

Bonne surprise en forêt

"Parano quand tu nous gagne"

Mon interlocutrice sembla réfléchir à une question primordiale alors que de mon côté, j’usais d’ironie pour me sortir du crâne ces paroles. Le fait qu’elle ait précisé qu’ils auraient probablement survécu s’ils avaient le même âge que moi me faisait méchamment tiquer. Un bon vieux couteau retourné dans la plaie. Je ne pouvais pas lui en vouloir, mais s’était le résultat de cette petite phrase sur moi. Cela faisait tellement de temps que je les cherchais. Sans parler que je savais parfaitement que l’un d’entre eux, qui plus est le plus âgé, s’était fait attraper. Je ne baissais pas pour autant les bras et j’avais bien l’intention de vérifier moi-même s’il continuait à se battre. Si tel était bien le cas, je ne pouvais tout simplement pas l’abandonner. Pour ce qui était de Max… Je n’avais aucune idée d’où il pouvait se trouver. Après avoir arpenter en long et en large la région, le seul endroit où je n’avais pas cherché qui pourrait expliquer que je n’ai pas même trouvé un indice de sa présence était qu’il ait rejoint l’un des groupes résistants. Raison pour laquelle j’avais commencé à les rechercher alors que j’avais jusque-là évité les humains. Pourquoi ? Mettez cela sur le dos de la parano, méfiance ou ce que vous voulez. Je sais, c’est étrange, mais j’ai été élevé chez les Âmes et les humains non pas très bonne réputation. Au moins, celle qui me fait face semble préférer réfléchir et discuter que me réduire au silence. De plus, je comprenais le danger que pouvait représenter un inconnu. Il allait surement falloir que j’évite de parler de ma famille. Si elle apprenait que j’avais été élevé par les Âmes, elle pourrait s’imaginer que je joue les taupe. Raaa… et on se demande pourquoi je les évitais jusqu’à maintenant. Humain= problème. En fait humain ou âme = problème pour ce qui me concerne…





Comme elle semblait vouloir aller ailleurs, je récupérais mes affaires avant de la rejoindre. Dès que ce fut le cas, je glissais mes lunettes de soleil dans un de mes sacs pour lui montrer que je n’avais pas l’intention de tricher avant de fermer les yeux. J’étais maintenant entièrement dépendante d’elle. Aussi tôt cette idée me traversa la tête, aussi tôt ma méfiance monta d’un cran. Après tout, rien ne me disait que je ne me retrouvais pas moi et non elle face à une menace quelconque. Moi et mon éducation d’Âme… Il avait fallu que je lui face automatiquement confiance pour la simple et bonne raison qu’elle se comportait bien. Sauf que rien ne me disais si elle ne me manipulait pas.

Bon aller Mél. On arrête la parano, on souffle et continue de mettre un pied devant l’autre. Si tu continues à te distraire avec des questions sans réponses, tu vas te prendre méchamment les pieds dans une racine. Les petits bobos ne me dérangeraient pas à conditions de ne pas avoir ma petite habitude d’aller en ville. Je ne connais pas une seule Âme qui se ballade avec une blessure non soigner et pour cause, elles mettent un point d’honneur à prendre soin de leur hôte. Même si celui-ci a dû céder sa place… Bref.  Faudrait surement que j’évite de lui parler de cette habitude que j’ai. Je ne suis pas sur puisqu’elle est la première humaine que je croise, mais je ne pense pas que nous soyons beaucoup à y passer autant de temps que moi. Ma stratégie est presque de me rendre le plus visible possible pour que personne ne puisse envisager que je puisse être autre chose que ce qu’ils s’imaginent.

Je suppose que si elle m’a prise pour une Âme, c’est que mon enfance parmi elle a bien plus déteint sur moi que je ne croyais. Je ne pensais pas leur ressembler au point que de loin on puisse me prendre pour l’une d’entre elle rien qu’à ma façon de me déplacer. Surtout après ces 5 ans en vadrouille. Ou sinon, elle était aussi paranoïaque que moi, ce qui serait amusant. C’est moi ou ça fait un moment qu’on marche ? Elle doit être en train d’essayer de me désorienter pour que je ne puisse pas retrouver mon chemin. Si c’est le cas, j’ai bien fait de me poser toutes ces questions. Ça m’a évité de me concentrer sur ce que j’entendais ou ressentais, ce qui aurait pu m’aider à me repérer. Je suis très doué à ce petit jeu maintenant. Tient, je viens d’y penser, mais je ne sais toujours pas comment elle s’appelle. J’ai pas droit de le savoir où elle a juste oublié avec tout ce qui lui trotte dans le crâne… Autant lui poser la question. Ça m’évitera d’avoir une énième question sans réponse. Ce qui a légèrement tendance à m’agacer. Hors je commence à les accumuler depuis que je l’ai croisé. Bon faudra que je fasse attention au chemin de retour. Si je dois repasser, ce serait plus simple pour moi de savoir où la trouver plutôt que d’airer au risque de tomber sur quelqu’un d’autre. Je ne pense pas que les Âmes se baladent souvent en forêt comme je le fais, mais qui sait.




Le tout accompagné d’un sourire gêné et voilà. Pas besoin de lui préciser que je le suis quand je réfléchis. Elle pourrait se demander à quoi je pense ou pourquoi je me concentre. Bon en fait, elle a déjà toutes les raisons de se le demander sauf si elle n’y a pas fait attention ou pensait seulement que je me concentrais pour ne pas me prendre les pieds dans les branches. Après tout, elle n’est pas sensé savoir que je passe mon temps à vagabonder et que me balader dans des lieux escarpés est presque une seconde nature pour moi. Même si c’est vrai que le faire sans rien voir complique légèrement les choses, mais bon. Aller, on arrête de réfléchir ou on va faire tout simplement demi-tour... Non, impossible alors que j'ai peut-être trouver quelqu'un qui pourra me renseigner sur les groupe humains résistants. Qui sait, je vais peut-être trouver ma crevette~~ Ou me faire voler mes vivre avant d'être abandonner comme une vieille chaussette. Ohhh, j'avais jamais envisager cette possibilité. Bon c'est pas pour dire, mais faudrait sérieusement penser à arriver à destination car me retrouver dans le silence, sans rien voir à tendance à me faire tourner dingue. La preuve? Ba je parle toute seule dans ma tête depuis tout à l'heure !!! Comme si quelqu'un pouvait me répondre? Bon, c'était quoi déjà les exercice de relaxation de maman... Ah oui. ohmmmmmm....