Avez-vous déjà connu l’un de ces jours où vous avez l’impression que tout votre univers est remis en question ? Un jour après lequel vous avez l’impression de commencer une nouvelle vie ? Comme une renaissance tout en vous souvenant de l’ancienne ? C’est ce qu’il m’est arrivé. Pour beaucoup ce que je raconte risque de sembler incohérent, mais je pense que tous ceux qui l’on déjà vécu comprendront parfaitement ce dont je parle. Pour certain, cela annonce un nouveau départ plein d’espoir et de promesse, mais dans mon cas, jamais mon avenir ne m’a semblé si incertain…



Je m’appelle Mélicendre Strauss, jeune humaine de 24 ans à qui tout semblait sourire. Jusque-là rien d’anormal me direz-vous, mais vous risquez de changer d’avis lorsque vous découvrirez la suite de mon histoire. Sachez également que vous faites partie des rares privilégiés qui la connaîtrons car je suis loin de me dévoiler facilement depuis que ma vie a basculé. Comme vous avez pu le constater plus haut, j’ai précisé être humaine. La raison ? Tout simplement car dans mon monde, les humains ne sont plus la dominante. Nous avons été supplantés par les Âmes. Des extraterrestres pacifiques doués d’un désir d’harmonie. C’est ce désir d’harmonie qui nous a conduits là où nous en sommes maintenant. Une guerre pour la survie de l’humanité.

Je sais que mon discours peut sembler étrange surtout aux oreilles d’un résistant, mais je n’y peux rien. Pour moi, les âmes ne sont pas des monstres et tout cela parce que mes parents en étaient. Oui, ils étaient de magnifiques âmes plus doux et aimant que jamais l’une d’entre elles ne pourra l’être à mes yeux. Grâce à eux j’ai eu l’enfance la plus idyllique qu’une petite fille peut rêver d’avoir. Malgré le fait qu’ils n’appréciaient pas être en conflit avec leurs sœurs, ils se sont battu dès le début pour moi à fin de me laisser une chance de vivre ma vie au lieu qu’une âme ne la vive à ma place. De nature sage et joyeuse, j’ai très vite été acceptée malgré les doutes des plus prudentes. Pleine d’énergie, j’ai pratiqué dès que je l’ai pu l’équitation et la gym, sans savoir que cela me serait d’une grande aide pour la suite. La vie était des plus simple et douce temps que l’on suivait les règles et comme je ne voyais pas d’intérêt à ne pas le faire, je n’eux jamais aucun ennui de ce type. Vous vous doutez cependant qu’un évènement s’est produit pour que toute ma vie soit remise en question et prenne une toute autre tournure. C’est avec la naissance de mes frères que le changement arriva…

Au début tout allait pour le mieux. Nous grandissions sans aucun problème en ignorant jusqu’à notre différence avec les âmes. Pour nous, nous n’étions en rien différents à ceux-ci près que nous n’avions pas les mêmes yeux. Je ne m’en rendis pas immédiatement compte car les miens oscillait entre le gris et le bleu, mais avec la naissance de mes frères qui tous deux avaient les yeux marron-vert, nous vîmes pour de bon la différence. Pour éluder la question et nous protéger d’un savoir qu’ils pensaient inutile et possiblement douloureux, nos parents nous donnaient pour explication que nous étions exceptionnels et que s’était ainsi que l’on pouvait le voir. Je ne sais pas si c’est cette différence ou le fait de découvrir par lui-même la vérité qui provoqua le chaos, mais il n’y a pas de doute que cela à un rapport avec quelque chose de ce genre.

A 17 ans, j’entrais à l’université tandis que mon cadet entrait au lycée et mon benjamin en primaire. Féru de science, je me mis donc à l’étudier. J’apprenais tout sur la diversité de la Terre, mais aussi des autres mondes que connaissaient les Âmes. Je connaissais l’existence des humains, leur histoire et la nôtre que j’avais appris comme tous les plus jeunes aux fils de mes années d’études, mais de là à penser être humaine, il y avait un pas que je n’avais jusque-là pas encore franchi. Depuis notre plus jeune âge, les traqueurs et autres adultes nous disaient les humains éteints. On n’avait donc jamais pensée pouvoir en être, mais s’est mon frère cadet qui me le fit comprendre un an plus tard.

Il avait toujours été plus turbulent et difficile à tenir que moi et mon benjamin. Matthew avait un gros problème d’identité d’après son soigneur. Il n’arrivait pas à se sentir bien, comme si contrairement à moi, il était parvenu à sentir la supercherie sans pouvoir l’expliquer. Pour cette raison, il avait de nombreuse visite chez le soigneur pour chercher à l’aider. Mes parents étaient inquiets, mais étant dans l’ignorance, je ne parvenais pas à en savoir la raison. Tandis que mes parents cherchaient à aider Matthew, je m’occupais donc de veiller sur Maxim pour les aider.

Une nuit, alors que nos parents étaient couchés et que l’on avait l’autorisation de veiller pour cause de vacance, Matthew se mis à me raconter sa journée de la veille. Au début tout était banale et on plaisantait ensemble de certaines mésaventures qui étaient arrivées à certains de nos camarades. L’ambiance était bonne enfant et Martin qui s’était endormi la tête sur mes genoux oscillait entre le sommeil et l’éveil à cause des secousses qu’il subissait lorsque je rigolais et le bruit que nous faisions malgré nos efforts. Puis la fin de sa journée arriva et je compris mieux pourquoi il semblait encore plus nerveux et antipathique qu’il ne l’avait jamais été jusque-là. Je me souviens mettre demandé comment il avait fait pour garder cela aussi longtemps pour lui car j’en aurais probablement parlé à l’instant même où je serais rentrée à la maison si cela m’était arrivée.

Il était tombé sur un groupe d’individus qui se comportait étrangement. Ils semblaient agir en douce et prenaient des choses dans un magasin alors que celui-ci était fermé. Ou pour faire simple, il volait, mais à ce moment-là, nous ne savions même pas que l’on pouvait faire une chose pareille. Tout aussi curieux que je l’étais, il s’approcha du groupe et chercha à savoir ce qu’ils étaient en train de faire en leur demandant s’ils avaient besoin d’aide. Il m’a ensuite expliqué que durant une minute, il a cru qu’il allait mourir ce qui était très étrange et terrifiant pour lui puisque nous n’avions jamais eu à avoir peur de quoi que ce soit. Heureusement pour lui, les humains se rendirent compte qu’il l’était également et ils avaient alors décidé de l’emmener un peu plus loin pour discuter et décider quoi faire, l’endroit n’étant pas des plus approprié. Je venais donc d’avoir l’explication de l’heure à laquelle il était rentré aussi tard hier. Elle était bien différente de celle qu’ils nous avaient donnée la veille.

Il m’expliqua alors tout ce que ces humains lui avaient raconté. Les mensonges que l’on nous avait donnés jusque-là pour nous maintenir dans le rang. La réalité de ce qui se passait. A la fin de son récit, il m’expliqua son plan, celui qu’il avait mis au point avec les humains. Nous devions faire nos sacs en ne prenant que le nécessaire et des choses utiles en cas de blessure. Demain soir, lorsque nos parents dormiraient, nous sortirions en douce avec Maxim et les rejoignaient au point de rendez-vous qu’ils avaient décidé. Pour Matthew il s’agissait d’une évidence, mais pour moi, il en était tout autre. Contrairement à lui je n’avais aucun problème d’intégration. Bien sûr, je n’étais pas toujours d’accord avec ce que les Âmes disaient et il m’était compliqué de me plier certaine fois au comportement irréprochable que l’on attendait de moi, mais je ne connaissais que cela. Sans parler du fait que cela voulait dire à dieu à tous ceux que je connaissais et aimais. Ainsi qu’entrée en guerre avec les Âmes, chose dont je n’avais pas envie. La conclusion de cette soirée fut une promesse faite à mon frère de ne rien dire à qui que ce soit et de ne pas l’empêcher de faire ce qu’il voulait.

Je ne sais pas si s’était la bonne décision. Peut-être que tout aurait été différent si j’avais agi différemment, mais dans ma réalité, ce n’est pas ce qui s’était passé. J’avais préféré tenir ma promesse comme je l’avais toujours fait quitte à mentir plutôt que de lui attirer des ennuis. Le lendemain, il mit sont plan à exécution. Prétextant un week-end de randonné avec un ami imaginaire. Contrairement à moi, il mentait souvent pour faire ce qu’il voulait et mes parents étant naïfs comme toutes les Âmes le sont, ils n’y virent que du feu. C’est comme cela que mon frère nous quitta. Moi de mon côté, j’étais tiraillé entre le remord, l’inquiétude de ne pas savoir comment il allait et un sentiment étrange du à ce mensonge qu’avait monté pour ma flatterie les Âmes. Cela me poussa à me renfermer sur moi-même et à devenir plus méfiante. Je n’arrivais plus à savoir quand l’on me mentait ou non et venais à e dire que le mieux aurait été de suivre mon frère.

Avec la disparition de mon frère, mes parents étaient devenus surprotecteur avec nous alors que les autres devenaient plus méfiant. Comme si tout cela n’était que le début de quelque chose de plus grand et dangereux. Maintenant que j’avais ouvert les yeux sur la réalité, je commençais à voir claire dans leur comportement. Les séances chez nos soigneurs furent de plus en plus nombreuses et Max qui ne savait rien ne comprenait pas ce qui se passait. Instinctivement, nous nous rapprochâmes encore plus et furent bientôt les seuls en qui nous avions confiance. Puis le jour où la vérité sur la cause de la disparition de mon frère arriva. Il s’était écoulé deux semaines. Deux semaines de mise à l’écart et de traqueurs surveillant nos moindres faits et gestes. La vérité n’arrangea en rien les choses surtout que celle-ci était arrivé après que Matthew eu été aperçu en train d’acheter des médicaments. Le vendeur ne l’avait pas tout de suite reconnu, mais lorsqu’il lui avait posé la question lorsqu’il quittait son magasin, il était parti en courant et avait sauté dans une voiture avant de filer avec d’autre individu non identifié.

La grande question de nos insertions fut alors de nouveau relancée. Mes parents ne démordaient pas sur notre sort. On avait droit à notre vie. Nous n’étions en rien un danger et mon frère reviendrait avec nous si on parvenait à lui parler. Pour cette partie-là, j’étais loin d’en être aussi sur qu’ils ne l’étaient, mais une chose était sûr, je ne voulais pas laisser ma place à l’un des leur. C’était ma vie et pas celle d’un autre. Il était d’autant plus impensable de prendre celle de mon petit frère qui ne savait rien de ce qui se passait. A partir de là, l’idée de partir à mon tour avec Maxim me traversa de plus en plus l’esprit. Je commençais à ne plus supporter la présence des traqueurs auprès de moi et de mon frère. Sans parler du fait que Matthew était recherché au même titre que n’importe quel humain et que j’étais sûr que malgré tous les efforts de mes parents pour le protéger, s’il se faisait attraper, il serait remplacé. Contrairement à mes parents, j’avais les yeux et l’esprit maintenant plus alerte sur notre monde et la façon de penser des traqueurs. Ils agissaient dans l’intérêt du plus grand nombre, mais je n’étais pas d’accord du tout avec cela. Plus le temps passait et plus je voyais la différence de pensée qu’il y avait entre nos deux espèces.

Le jour des 8 ans de Maxim, nous partîmes tous en famille avec une permission pour la journée. Aujourd’hui les traqueurs qui nous surveillaient seraient de repos. La veille pendant que tout le monde dormait, j’avais préparé un sac pour moi et un autre pour Max. Je l’avais préparé depuis le jour où j’avais pris ma décision de ce qui allait se passer. Nous allions partir à la recherche de Matthew car nous étions les seuls à pouvoir le faire. Le reste de la vérité viendrait avec le temps. Quoi qu’i en soit, il était temps pour nous de commencer notre nouveau départ. La vie n’avait plus du tout le même charme d’antan. Nous étions en permanence sur la sellette et je savais qu’au moindre faux pas, nous ne serions remplacés. Les rares erreurs que n’importe quel jeune peut faire n’était même plus permise et j’avais bien trop peur que sans s’en rendre compte il fasse un faux pas que je n’en dormais presque plus. Mes résultats scolaires chutèrent en flèche ce qui n’aida pas, mais n’était heureusement en rien suffisant pour justifier une insertion. Vivre ainsi n’était plus possible et lorsque Maxim et moi nous mirent en route après que nos parents se soit endormi, nous pûmes constater qu’ils pensaient la même chose lorsqu’ils nous surprirent. Ils espéraient de tout leur cœur ne pas avoir à en arriver là, mais savaient que nous n’avions plus le choix. Pour nous aider de leur mieux, ils restèrent le plus longtemps possible avant de repartir pour ce qui avait été notre maison. Les à dieux avaient été horrible. Ils allaient tout faire pour nous faire gagner du temps en inventant des histoires pour expliquer notre absence, mais nous savions tous que cela ne tiendrait pas longtemps.

Depuis ce jour, nous n’avons jamais abandonné l’idée de retrouver notre frère, traquant le moindre indice le concernant. Dès que j’en ai l’occasion, je m’infiltre dans une maison, prend des vivre et me tient informé des dernières nouvelles. C’est lors de l’une de ces expéditions que je fus séparé de Maxim. Il avait alors 10 ans et moi 21 ans. Maintenant je les recherche tous les deux enfin, je recherche surtout Maxim car Matthew a été pris avant l’an dernier. Je n’arrive pas à m’imaginer ce qui a pu arriver à mon petit frère. Il était si jeune et dépendant de moi. J’espère de tout cœur qu’il ne s’est pas fait capturer ou pire. Avec un peu de chance s’il a été pris, je parviendrais à le retrouver à temps pour le sauver de celui qui aura été placé en lui. Il faut qu’il soit assez fort si tel est le cas. J’ai entendu des rumeurs à ce sujet. Je compte également là-dessus pour Matthew, mais pour le moment je dois d’abord retrouver Maxim.

Si seulement cette nuit-là j’avais fait plus attention. J’aurais remarqué la voiture. Si je l’avais vu, je ne serais pas sortie de ma cachette pour prendre des provisions. Maxim n’aurai pas eu à faire ce que nous avions convenu dans ce cas-là. Il était maintenant seul et je m’en voudrais toute ma vie pour cette erreur. Que quelqu’un veille sur lui. C’est tout ce que je demande si un dieu existe. Veiller sur lui comme il l’a fait pour moi cette nuit-là. Ou qu’il ait autant de chance que j’en ai eu si s’était cela, car sans chance, je ne serais plus. Que ce soit la faucheuse ou les traqueurs l’un d’entre eux m’aurait eu. Alors que je remplissais nos sacs, une main se posa sur mon épaule en me demandant de les suivre. Vu la taille, il n’y avait aucune chance pour qu’il s’agisse de mon petit frère. Après avoir sursauté d’un bon mètre, j’avais gardé mon calme pour attendre le bon moment. Enfin surtout pour m’assurer que Max allait faire ce qui était convenu.

Quand je le vis les yeux pleins de larmes me faire un signe de la tête avant de partir sans se retourner, je pris une profonde inspiration bien décidé à le retrouver comme je lui avais promis. Au moment où leur attention était au plus bas, juste avant que je n’entre dans la voiture, je partie en courant dans la direction opposé. Dès que j’en eu l’occasion, j’entrais dans la forêt en prenant garde de les emmener le plus loin possible de la route prise par Max. Dans ma course, je ne vis pas le ravin et pourtant je savais qu’il y en avait un dans les parages pour avoir repéré les lieux avant de venir. Je ne le vis donc qu’au moment où mon pied n’eut plus aucune prise. Au moment où je tombais, je me souviens parfaitement avoir dit pardon. Pardon pour ne pas tenir ma promesse. Pardon pour ne pas avoir su vous protégé. Pardon…

Alors que je me pensais fini, le destin en décida autrement. Je rouvrir finalement les yeux, toujours moi-même et seul dans ma tête. Les traqueurs ne m’avaient pas eu ! À moins que… Paniqué à l’idée qu’ils aient simplement attendu que je sois en état avant de procéder à l’insertion, je me relevais d’un bond constatant au passage les dégâts. Heureusement pour moi, j’avais encore les sacs que j’utilisais pour faire le plein. Max allait devoir se débrouiller avec le dernier sac de denrées et médicament avant de se mettre à son tour à chaparder. Mon dieu !! La douleur ne parvenait qu’à m’arracher des grognements, mais cette pensée me tira les larmes. Je revis son visage au moment où nous furent séparé. Elle allait me hantée longtemps. Peut-être même toujours, même après que je l’ai retrouvé si j’y parvenais.

Voilà comment j’en suis arrivé là où j’en suis. Voilà comment ma vie à brutalement basculé. Que mon monde et celui de ma famille à basculé dans l’horreur. Depuis ce jour, après avoir utilisé ce qu’il me restait de soin, je m’étais mise en route pour les retrouver, pour tenir ma promesse coûte que coûte. Espérant au plus profond de moi-même qu’ils s’en soient sorti. Je vous en prix. Que quelqu’un m’aide…