[flash back] Siffler en travaillant ♫ ft. Andy

◗ traqueur **Nuage**

Andy & Killian

« Retrouvailles »

Je me demandais ce que Mélodie pouvait bien me vouloir; le Soleil n'était pas encore levé. A mon étonnement, elle me confie une lettre, et m'explique qu'elle a peur que si elle l'envoie par pigeon, elle soit interceptée, c'est pourquoi elle me charge de l'emmener à Ryan. Je me demande bien ce que cette lettre peut bien contenir. Mais comme un gentil garçon, je la range soigneusement dans la sacoche. Je ne suis pas mécontent de cette mission; Parce que qui dit aller chez Ryan, dit voir Andy. Je l'aime bien, Andy, elle me fait rire. Enfin bref, ça, je ne lui dirai pas, je ferais comme si c'était une corvée, comme d'habitude. Je ne la connais que depuis quelques mois, et j'ai dû la voir cinq fois grand maximum, mais, je me suis étrangement attaché à elle. Plutôt bizarre. Enfin bref, là n'est pas la question. Mélodie m'a confié le pick up, une pilule, et même un soda, pour la route. Enfin, si on appelle sa une route... C'est juste une piste au milieu du désert. Environ deux heures et demi plus tard, le soleil a monté dans le ciel, j'arrive en vue des installations. Je cache le pick up avec les autres véhicules de Ryan. C'est un homme qui surveillait l'entrée qui me demanda le code, comme d'habitude. Je lui donne, et il me mène dans la grande salle, où Ryan est en grande conversation avec quelques personnes. Quand il m'aperçoit, il vient vers moi, l'air grave. Je lui dit que j'ai un message pour lui de la part de Mélodie, et lui tend la lettre. Il s'éloigne à pas vifs. Il viendra sûrement me chercher pour donner sa réponse.

Je demande à une femme où je pourrai trouver une fille se nommant Andy, elle me dit qu'elle est dans les champs, en train de moissonner. Je me dirige, à moitié en courant, à moitié en marchant. Je me retrouve cependant à l'étroit dans ces couloirs qui n'en finissent pas. C'est un soulagement quand je débarque dans la salle des champs. Un grand dôme. Je regarde autour de moi. La terre est battue, prête à recevoir les graines de céréale indispensables à la survie de ce groupe. Je vois une petite dizaine de personnes, dispersées. Je repère rapidement Andy, vers le fond de la salle. Je lui fait signe, même si j'ignore si elle m'a vu. Je marche dans sa direction, et quand j'arrive à portée de voix, je lui demande. « Besoin d'un coup de main, Blackstone? » Elle n'avait pas changé depuis la dernière fois; les mêmes cheveux de jais, les mêmes yeux pétillants, le même visage aux traits délicats. Rha. Je dois arrêter ça, je deviens fleur fleur maintenant ou quoi? Nan, c'est pas mon genre! Je suis Killian Patterson, pas une espèce de romantique qui a lu trop de romans d'amour. « Ahem... Sinon, la petite Bee, elle va mieux que la dernière fois? » Je demande ça, parce que la dernière fois que je suis venu, elle était alitée. Des problèmes cardiaques, paraît-il. Et je sais qu'Andy tient beaucoup à sa cousine.

◗ groupe de ryan **Matt and co**

△ killian △ andy

Siffler en travaillant ♫

Ce matin-là, Andy avait été réveillée de bonne heure par Erwan, un enfant d'environ 8 ans, qui entra dans la chambre de la brune sans frapper. Comme à son habitude. Cela lui valut d'ailleurs une légère claque derrière la tête lorsqu'il s'approcha d'Andy pour lui délivrer son message. Il ne prit pas la mouche, sachant que ce geste était mérité (cela ne l'empêcha pas de recommencer à entrer chez les autres sans frapper) et lui indiqua que son hibou, Grumpy, était rentré le matin-même et qu'il portait, accrochée à sa patte, une fine bande de papier. Andy bailla longuement et se redressa. Elle sortit rapidement de son lit, s'étira et enfila les vêtements qui passèrent à portée de sa main ; elle se laverait plus tard. Tout en marchant vers la pièce qui servait de pigeonnier, elle se demanda, l'esprit encore ensommeillé, qui pouvait bien lui avoir envoyé un message. Lorsqu'elle fut réveillée tout à fait, elle se souvint qu'elle correspondait depuis quelques temps avec Killian, un humain du groupe de Mélodie, qu'elle avait rencontrée quatre ou cinq fois seulement et qu'elle avait tout de suite apprécié. Deux jours plus tôt, elle avait envoyé son hibou afin de lui donner quelques nouvelles du groupe et d'elle-même. Il devait sûrement lui avoir répondu. La demoiselle pressa le pas, grimpa un escalier en colimaçon et se retrouva finalement dans le pigeonnier. Elle repéra son hibou, qui l'attendait bien sagement. Enfin il attendait surtout la nourriture qu'elle allait lui fournir. Réalisant, qu'elle n'avait pas pensé à prendre un petit bout de pain, de jambon, de pomme ou de quoi que ce soit, Andy fouilla dans ses poches à la recherche d'un truc à grignoter. Il faut dire que Grumpy, qui portait bien son nom, avait un très mauvais caractère, et la jeune brune avait appris, à ses dépends, qu'il fallait donner à monsieur de quoi occuper un instant son gosier avant de pouvoir récupérer le message. L'humaine finit par trouver un quartier de clémentine, qui datait sûrement de la veille. Le fruit avait séché, mais le hibou allait devoir s'en contenter. Lorsqu'elle s'approcha, Grumpy émit un cri sonore et battit des ailes. Il attendait visiblement mieux qu'un pauvre bout de fruit. « T'as intérêt à t'en contenter, saleté. » grommela la jeune fille. Elle mit quelques minutes à persuader le hibou d'avaler le fruit, sous l'oeil amusé de Matthew, l'homme qui était chargé de récupérer hiboux, pigeons, faucons et autres bêbêtes volantes. Finalement, Grumpy se décida à gober le quartier de clémentine, et Andy put détacher le message sans craindre un coup de bec ou de serres. Lorsqu'elle passa devant Matthew pour sortir du pigeonnier, le message à la main, l'homme s'adressa à elle. « Pourquoi tu rends pas à cette sale bête sa liberté ? Tu pourrais te choisir un autre oiseau. A moins que tu n'apprécies la compagnie de Grumpy à cause de vos caractères semblables ? » Andy savait que l'homme plaisantait, mais elle fut vexée de la boutade et lâcha un pitoyable « Gna gna gna. » Le pire, c'est qu'il n'avait pas tout à fait tort. La brune avait fini par apprécier le hibou et son caractère impossible. Il faut avouer qu'elle était aussi têtue que lui. Elle ne pouvait se résoudre à l'abandonner. Tant qu'il transmettait et rapportait des messages, elle se fichait bien qu'il la pince si elle oubliait son goûter.

Andy descendit les escaliers en lisant le papier. Killian, car c'était bien lui, l'informait que tout allait bien pour lui. Il était rentré de mission, et tout s'était bien passé. A la fin, il avait écrit qu'il avait hâte de la revoir, ce qui arracha un sourire à la brune. Le sentiment était visiblement partagé. Elle repassa par sa chambre afin de poser la lettre dans une petite boîte, dans laquelle étaient soigneusement entreposés tous les messages qu'elle avait reçus, et se dirigea par la suite vers les grottes qui servaient de champs. Elle était de corvée de moisson, aujourd'hui. Ce n'était pas sa tâche préférée, mais elle ne s'était jamais plainte. Ou alors uniquement pour embêter ceux qui se trouvaient à ses côtés. Elle moissonna donc pendant une heure ou deux sans distraction quelconque. Elle commençait à s'ennuyer lorsqu'une voix qu'elle connaissait arriva jusqu'à ses oreilles. « Besoin d'un coup de main, Blackstone ? » La brune se retourna, même si elle était presque sûre de savoir qui lui avait parlé. Un grand brun se tenait devant elle. Killian. Andy lui sourit et s'apprêtait à lui répondre, mais il reprit la parole. « Ahem... Sinon, la petite Bee, elle va mieux que la dernière fois ? » Avant de répondre à sa seconde question, elle lui rentra une droite dans l'épaule. Elle n'avait pas mis toute sa force ; son coup n'était pas destiné à faire mal. « Je te rappelle que le fait de m'appeler par mon nom de famille ne me fait ni chaud ni froid. Par contre, je crois me souvenir que tu n'aimes pas ça... Hein Patterson ? » le taquina-t-elle en insistant sur le nom de son ami. Elle avait appris qu'il n'appréciait effectivement pas qu'on l'appelle par son nom... Ce qui fait qu'elle se sentait évidemment obligée de le faire. La brune fit signe à Killian d'attendre et courut chercher une faux, qu'elle rapporta au jeune homme. « Et de l'aide serait la bienvenue, bien que je crains que tu n'ait pas assez de muscles pour t'occuper de ça... Te blesse pas avec ça, c'est tranchant. » se moqua-t-elle en lui tendant la faux. Elle savait pertinemment qu'il était deux fois plus musclé qu'elle, mais ils ne s'étaient pas vus depuis longtemps et elle ne pouvait s'empêcher de l'embêter un peu. La brune reprit son travail, tout en continuant de bavarder avec Killian. « Pour répondre à ta deuxième question, oui, Bee va mieux. Et elle t'arracherait la tête et ferait du football avec si elle apprenait que tu l'appelais "petite". Au fait, j'ai reçu mon hibou et ton message ce matin. Tu ne m'as pas prévenue que tu arrivais. Et pourquoi es-tu là, en fait ?»

◗ traqueur **Nuage**

Andy & Killian

« Retrouvailles »

◗ groupe de ryan **Matt and co**

△ killian △ andy

Siffler en travaillant ♫

Killian se mit à faucher les blés en compagnie de la brune. Il était assez maladroit dans ses gestes, mais Andy ne lui en tint pas rigueur. Elle savait qu'il n'était pas habitué à ce genre d'exercice. Elle aussi aurait eu du mal si il lui avait mis une arme quelconque dans les mains et demandé de chasser avec ça. « Oh, c'est gentil de t'inquiéter, mais ne t'en fais pas pour moi, de ce côté là y'a pas trop de risques. » répondit l'humain à sa boutade en se tentant de mettre sa musculature en valeur. « Tu parles. C'est que du gras ça. » pouffa Andy, même si elle ne pensait bien évidemment pas ce qu'elle disait. « Sinon je suis là parce que Mélodie m'a pris pour son pigeon voyageur et m'a demandé de confier une lettre à Ryan... » L'humaine ne prêta pas attention à la fin de sa phrase car Andrew, John et Peter, trois hommes de son groupe, venaient d'entrer en courant dans la salle et se jetèrent sur les énormes leviers qui permettaient de baisser les miroirs. La brune savait par habitude que s'ils faisaient ça, c'était parce qu'un hélicoptère piloté par des Traqueurs, ne devait pas être loin, mais elle ne put s'empêcher de tressaillir violemment lorsqu'elle entendit les pales du transport volant se rapprocher inexorablement. La lumière du soleil cessa peu à peu d'éclairer la salle, et la brune ne bougea pas, de peur de tomber tant ses jambes tremblaient. Ce ne fut que lorsque la grotte fut totalement plongée dans le noir qu'elle voulut allumer une torche, comme étaient en train de le faire des autres humains, avant de se rendre compte qu'elle n'en avait pas sur elle. Elle resta donc immobile, pendant que ses compagnons s'en allaient un par un dans la grande salle. Elle fit un pas en avant pour les rejoindre, puis se ravisa et se retourna vers Killian. Elle ne pouvait quand même pas le laisser là tout seul. A l'évidence, lui, qui habitait à l'air libre, n'était pas habitué aux grottes, et il ne saurait sûrement pas retrouver son chemin. « Heu... Je vais pas m'éterniser ici... » lui dit-il d'une voix basse, comme s'il craignait de se faire entendre par les Traqueurs. Et la brune le comprenait. Elle aussi avait peur. Elle se contenta de hocher la tête et de le suivre quand il se mit à marcher. Andy ne cessait de regarder vers le haut, pour être sûr qu'il ne restait pas un miroir de levé, et ne se retourna vers Killian que quand elle entendit un bruit de chute. Elle le chercha du regard puis baissa les yeux. Il était étalé contre le sol, face contre terre. Sa position ridicule arracha un rire silencieux à Andy. Rire qui redoubla lorsqu'elle entendit le juron lâché par un Killian qui venait de perdre toute crédibilité. Elle tenta, sans vraiment y parvenir, d'étouffer le rire qui secouait à présent ses côtes et qui faisait pleurer ses yeux. Un rire plus nerveux qu'autre chose : les Traqueurs et la cascade de Killian, c'était un combo que ses nerfs avaient du mal à supporter.

La brune se calma peu à peu, tandis que son ami continuait de grommeler. Elle se laissa glisser contre le mur et s'assit à terre, les yeux encore pleins de larmes.« T'aurais pas une lampe ? » lui demanda alors Killian, qui préférait visiblement faire comme s'il ne s'était rien passé. Elle secoua négativement la tête, même si elle doutait qu'il puisse parvenir à la voir. Elle avait trop peur d'être prise d'une nouvelle crise nerveuse de fou rire si elle prenait la parole maintenant. « C'est bien ce que je me disais. Moi je vais pas là dedans sans lampe, plutôt attendre ici. » grogna le brun. Un sourire étira les lèvres d'Andy. Si Killian savait se montrer mature, il était, par d'autres moments, un véritable gamin ! Enfin, Andy le comprenait. A vivre en extérieur, il devait mal supporter la profondeur et les ténèbres des cavernes. Elle se rapprocha de lui et lui enfonça un doigt sous les côtes. « Tu sais ce qu'elle te dit, la taupe ? » lui dit-elle, pince-sans-rire. C'est en entendant sa voix trembler qu'elle se rendit compte qu'elle était toujours morte de trouille. Il étaient à l'entrée du tunnel qui menait à la grande salle, et ils entendaient encore le bruit de l'hélicoptère, qui survolait toujours le volcan. Elle resta silencieuse un instant, le nez en l'air. Lorsque les bruits s'éloignèrent puis revinrent, encore plus forts, elle tressaillit. « Killian ? » murmura-t-elle d'une voix posée, afin de se donner une contenance. Puis, n'y tenant plus : « Je crois que j'ai peur. » La brune n'avouait pas facilement ses faiblesses, mais elle se sentait en confiance avec Killian. L'épaule du brun, appuyée contre la sienne, empêchait tout son corps de trembler. Et puis elle n'avait pas pu retenir ses mots. Elle se mordit la lèvre, espérant qu'il n'allait pas en profiter pour se venger du fait qu'elle avait ri de lui plus tôt. Avant qu'il n'ait pu proférer un semblant de réponse, elle se leva, empêchant à grand peine ses jambes de s'entrechoquer, et mis les mains sur les hanches, comme si elle était sûre d'elle. Alors qu'elle ne l'était pas du tout. « Bon, on ne va pas moisir ici. Tu n'as qu'à me suivre, si tu as peur de te perdre. Je connais le chemin.» Puis elle lui tendit la main pour l'aider à se relever, feignant d'ignorer le regard qu'il lui lançait et qui signifiait clairement, d'après Andy, un truc comme « T'es bizarre toi. Vraiment. Genre trop chelou sa mère, tu vois ? »

◗ traqueur **Nuage**

Andy & Killian

« Retrouvailles »

◗ groupe de ryan **Matt and co**

△ killian △ andy

Falling with you

Killian saisit la main d'Andy, et ce léger contact la fit frissonner. Elle l'aida à se relever -enfin aider, c'est un bien grand mot...- et voulut lâcher sa main pour le guider dans les couloirs. Sauf que Killian la retint. Une vague de chaleur, irradiant de la main du brun, se propagea le long du bras d'Andy et finit par frapper son cœur. Brutalement. Elle n'en ressentit aucune douleur, mais plutôt un agréable fourmillement. Elle se figea, surprise. Pourquoi voulait-il garder sa main dans la sienne ? Et surtout, surtout... Pourquoi en était-elle heureuse ? Elle secoua légèrement la tête pour chasser au plus vite cette idée de sa tête. Heureuse qu'il lui prenne la main ? Un fourmillement ? Et puis quoi encore ! Elle avait dû se tromper. Attraper froid et prendre ça pour on ne sait quoi. En bref, elle se trouvait pathétique. Une légère pression sur ses doigts lui fit reprendre conscience totalement de là où elle était. Nouveau frémissement. Elle serra les dents et se morigéna une dernière fois en silence pour avoir une idée aussi bizarre en tête, avant de commencer à guider Killian le long des couloirs obscurs qu'elle connaissait comme sa poche. Le brun lui tenait la main droite, et de la gauche, elle frôlait le mur pour pouvoir se repérer plus facilement. Un silence pesant et gêné s'installa entre Killian et Andy. Silence qu'elle aurait brisé si elle avait su quoi dire. Mais comme ce n'était pas le cas, elle se contenta de compter ses pas. Ce fut finalement Killian qui rompit le silence. « Eh, Andy, si tu nous perd, j'te trucide. » La réplique, totalement inattendue, fit s'arrêter Andy. Il avait bien sûr dit cela pour plaisanter, mais elle sentait l'angoisse derrière ses paroles. Elle ne pensait pas qu'il avait peur qu'elle les perde, mais plutôt qu'il voulait ainsi lui signifier qu'elle n'avait pas à avoir honte d'avoir peur devant lui. Parce que lui aussi avait peur. Elle contempla sans mot dire le brun, un sourire tendre étirant ses lèvres -sourire qu'heureusement il ne put voir, dans le noir-, et elle lui pressa les mains avant de continuer sa route. Ils s'approchaient peu à peu de la grande salle, ce qui aurait dû rassurer Killian, aussi Andy fut-elle prise de court quand il ralentit et s'arrêta en plein milieu d'un couloir, à une quinzaine de mètres encore de l'entrée de la salle principale. « Faut que j'te dise quelque chose.. Pour une fois que j'ai une raison pour traîner ici. » Ah. Bon. C'était peu habituel, venant de Killian. Surtout qu'il avait parlé d'un ton presque gêné. Et il devait vraiment apprécier Andy pour oser paraître gêné devant elle ! Cette pensée la ravit, et elle en oublia presque les hélicoptères. Ici, dans cette caverne sombre, avec le bruit des hélicos en fond sonore, à quelques pas seulement de tous les autres habitants des grottes, à des années-lumières d'eux, elle se sentait bien. Parce que Killian était là. Et qu'elle parvenait, en sa compagnie, à faire abstraction de tout le reste. Elle attendit donc qu'il reprenne la parole. « Bon, c'est plutôt embarrassant, et ma tentative risque d'être très maladroite, et je regretterai sans doute, mais faut que je te dise, depuis quelques temps, et ben... » Le coeur d'Andy s'était, sans qu'elle sache pourquoi, mis à battre beaucoup plus vite. Beaucoup trop vite. Elle n'était pas sûre d'avoir envie qu'il continue. Heureusement -ou malheureusement, elle n'aurait su le dire-, Killian fut coupé dans son élan. Le bruit des hélicoptères s'était en effet rapproché, plus encore qu'avant, au point de presque faire trembler les cavernes. Andy sentit les muscles de Killian se contracter. Elle-même devait-être toute crispée. Elle serra fort la main du brun et ferma les yeux, espérant plus que tout que les parasites s'éloignent de cet endroit, qui représentait tout ce qu'elle possédait. Mais le bruit ne décrut pas.

Andy se tendit encore plus, si cela était possible. Elle devait prendre les choses en main. Elle n'avait plus le temps de discuter avec Killian. Elle se mit à courir, entraînant Killian derrière elle, jusqu'à la grande salle. Lorsqu'elle déboucha dans la salle, presque tous les autres habitants étaient armés et, bien que certains essayaient de respecter la procédure à suivre en cas d'attaque, la majorité des personnes présentes cédaient à la panique, courant dans tous les sens, tentant de trouver les membres de leurs familles, leurs amis, cherchant un endroit ou se cacher...
Ryan bondit alors sur une sorte de promontoire pour parler aux membres de son groupe. Andy savait qu'il était stressé, comme elle savait qu'il ne le montrerait jamais, afin de rassurer ceux qu'il considérait comme membres de sa famille. Plus personne ne parlait, plus personne ne bougeait, attendant qu'il donne des directives. Il se tenait droit, écrasant de charisme et de majesté, son arrivée seule ayant calmé tous les autres. Andy sentit son admiration et son respect envers lui augmenter brusquement, et elle fut fière d'être dans son groupe. Lorsqu'il prit la parole, il n'eut pas besoin de hausser le ton. Tout le monde l'écoutait déjà.
« Surtout, ne vous affolez pas, cela ne fera qu'empirer les choses. Nous sommes soumis à une "attaque" de rang C -qui n'est même pas une attaque, soit dit en passant-. Les Traqueurs ne sont pas nombreux et ils se contentent pour le moment d'observer. Ils ne savent sûrement même pas que nous sommes là et n'ont aucun moyen de le savoir. Mais nous avons tout de même un protocole à suivre. Margaret, prends les autres femmes avec toi. Occupez vous des enfants. Allez chercher vos affaires et celles des gosses, avant de vous réfugier au gymnase, près de la sortie de secours. Elijah, Andrew, John, Peter, Zach, Jon, Ethan et Noah, allez rejoindre Xander, il vous dira quoi faire. Je vous rejoindrais. Lyra, Bee, Jade et Lauren, vous allez chercher les affaires de ceux que je viens de citer et vous rejoignez les autres au gymnase le plus vite possible. Si jamais nous sommes attaqués, vous prendrez tous la sortie de secours, vous cacherez dans les véhicules et irez immédiatement rejoindre Mélodie. Nous couvrirons vos arrières, il faudra donc nous laisser deux Jeeps. Tout le monde a compris bien. Oh, une dernière chose... Sachez que je suis on ne peut plus fier d'être le chef de votre groupe. » Une fois sa tirade terminée, il sauta de la pierre sur laquelle il était perchée et s'approcha d'Andy et de Killian. « Killian, tu comprendras que je ne peux pas te laisser partir maintenant. Andy, reste avec lui. Va chercher tes affaires et va avec les autres dans le gymnase. » La brune hocha vigoureusement la tête et se détourna presque aussitôt pour courir vers sa chambre. En chemin, elle croisa Phoebe, sa cousine qui, malgré sa peur visible, avait l'air déterminée. Andy s'arrêta un instant pour lui étreindre l'épaule, puis reprit sa route.

Ils parvinrent dans la chambre qu'Andy partageait avec sa cousine une poignée de secondes plus tard. La jeune fille lâcha la main de Killian, avec une pointe de regret malgré le danger qui les menaçait, et sortit du petit placard un grand sac dans lequel elle entreprit de jeter toutes ses affaires. Ce faisant, elle leva la tête vers Killian. « Je suis désolée. » dit-elle en s'empourprant. Même si elle n'était en aucun cas responsable de ce qui se passait, elle s'en voulait énormément. Elle s'en voulait car elle avait vraiment peur pour Killian. Elle s'en voulait également de désirer aussi ardemment qu'il reste avec elle. Comment pouvait-elle vouloir qu'il soit là malgré le danger ? Etait-elle si égoïste ? Des larmes lui embuèrent les yeux. Elle ne voulait pas être égoïste. Mais elle ne pouvait étouffer ce qu'elle ressentait éternellement. Elle ferme la yeux et baissa la tête pour se redonner une contenance. Ils leur restait peut-être peu de temps. Elle voulait en profiter. « Que voulais-tu me dire, tout à l'heure ? » reprit-elle d'une voix faussement guillerette. Si le ton de sa voix était une piètre tentative de diversion, la question, elle, était sincère. Killian avait été coupé dans son élan, et Andy était curieuse de savoir ce qu'il voulait lui dire.

◗ traqueur **Nuage**

Andy & Killian

« Retrouvailles »

Touts les événements s'enchaînent à une vitesse hallucinante, dès qu'Andy entend les bruits, bien qu'elle ne le montre pas (ou que je ne distingue pas), je sens sur mes doigts une légère pression. Puis elle se met à courir, diablement vite pour sa carrure pour enfin déboucher sur la grande salle où tout le monde coure dans touts les sens. Une idée monstrueuse me vient; et si ils m'ont suivi? La jeep n'est pas le moyen le plus discret de déplacement, mais le plus efficace. Les mille-pattes auraient facilement pu suivre ma trace à distance. Une douleur sourde s'empare de mon crâne. De la culpabilité? Non, bien plus que ça. A cause de mon imprudence, je met en péril tout un groupe. S'il n'y avait pas eu tant de monde, je me serai frappé la tête contre le mur jusqu'au sang. Mais ce qui est fait est fait, maintenant, je dois garder mon sang froid. Ryan monte sur un promontoire, calmant directement l'assemblée. Le silence tombe sur la caverne (mais on entend toujours l'hélicoptère à l’extérieur).

« Surtout, ne vous affolez pas, cela ne fera qu'empirer les choses. Nous sommes soumis à une "attaque" de rang C -qui n'est même pas une attaque, soit dit en passant-. Les Traqueurs ne sont pas nombreux et ils se contentent pour le moment d'observer. Ils ne savent sûrement même pas que nous sommes là et n'ont aucun moyen de le savoir. Mais nous avons tout de même un protocole à suivre. Margaret, prends les autres femmes avec toi. Occupez vous des enfants. Allez chercher vos affaires et celles des gosses, avant de vous réfugier au gymnase, près de la sortie de secours. Elijah, Andrew, John, Peter, Zach, Jon, Ethan et Noah, allez rejoindre Xander, il vous dira quoi faire. Je vous rejoindrais. Lyra, Bee, Jade et Lauren, vous allez chercher les affaires de ceux que je viens de citer et vous rejoignez les autres au gymnase le plus vite possible. Si jamais nous sommes attaqués, vous prendrez tous la sortie de secours, vous cacherez dans les véhicules et irez immédiatement rejoindre Mélodie. Nous couvrirons vos arrières, il faudra donc nous laisser deux Jeeps. Tout le monde a compris bien. Oh, une dernière chose... Sachez que je suis on ne peut plus fier d'être le chef de votre groupe. »

Ryan a décidément un charisme fou. On ne pourrait pas en dire autant de Mélodie, même si son autorité et son perfectionnisme en font une excellente chef. Selon les ordres, Andy me tire. Je la suis, hésitant à la lâcher pour aller proposer mes services à Ryan pour couvrir les arrières des autres, mais je comprend qu'il ne m'accorde pas sa confiance, après tout, l'hélicoptère est arrivé juste après moi, si ça se trouve il me croit de mèche avec eux. En attendant, il m'a mis sous la surveillance d'Andy, pour l'instant, il n'a pas décidé si je suis soupçonné ou non, enfin, c'est ce que je me répète pour me rassurer. Sans m'en rendre compte, je me retrouve dans une petite pièce encombrée d'affaires, avec pour seuls meubles deux matelas posés à même le sol. L'endroit est humide et une légère odeur de renfermé y règne, comme dans toute la caverne. Je ne peux m'empêcher de penser avec nostalgie à la petite brise qui souffle chez Mélodie, chez moi. Je n'ose imaginer les conséquences si Ryan me prend pour un traître. L'alliance entre les humains pourraient se déchirer, et là, nous serions tous condamnés.

« Je suis désolée. » Mes sombres réflexions sont stoppées nettes par ces excuses chargée de remords. Andy a levé la tête de sa tâche, pour s'excuser. Si quelqu'un devrait s'excuser dans cette pièce, c'est bien moi. Si ça se trouve, c'est moi qu'ils ont suivi. S'il arrivait quelque chose aujourd'hui je ne me le pardonnerai jamais. Et pourtant, je ne peux rien faire. Ryan m'a mis volontairement de côté. Je devrais m'attendre à un sérieux interrogatoire, si tout ça se termine bien. Je sais que Ryan peut se montrer brusque, voire violent quand il s'agit de trahison, et je ne pourrai pas riposter, au risque de faire une énorme faute diplomatique. Quand je me décide enfin à détourner mon attention d'un coin de la paroi, je regarde Andy qui s'est maintenant redressée, et, à mon grand étonnement, a les larmes aux yeux. Pourquoi pleure-t-elle? Il y aurai tellement de raisons valables que je n'en ai aucune idée. La peur de l'hélicoptère? L'accumulation du stress, d'angoisse et de fatigue que comporte notre vie de pauvres humains? Bref, je suis d'abord désarçonné. « Que voulais-tu me dire, tout à l'heure ? » Cette tentative de diversion me déstabilise encore plus. Je reste muet un moment, ne sachant que faire. Voir Andy dans cet état me désarme totalement.

Je ne sais pas si je dois tenter de la consoler ou au contraire faire diversion et essayer de détendre l'atmosphère. Alors que je m'apprête à parler, les bruits d'hélicoptère s'intensifient encore, ce qui me glace le sang. Le bruit couvre mes murmures, ce dont je ne me plaindrai pas. « Ça me désespère de te voir comme ça, qu'est-ce que je peux faire pour t'aider? » Ces paroles, sorties du fond de mon cœur, je crois bien qu'elle n'en a rien entendu, mais je ne peux m'empêcher de la regarder intensément, comme si je pourrai voir au fond de ses prunelles les raisons des ces larmes qu'elle contient du mieux qu'elle peut. Ma gorge se serre. Vraiment, moi qui d'habitude ne me montre pas empathique, même envers mes plus proches camarades, là, je ressens un élan de détresse à voir Andy ainsi. Mon corps agit de lui même et mes bras s'entourent autour d'Andy, la serrant contre moi, peut être un peu trop fort. Même si ça fait un bien fou, je ne peux m'ôter cette sensation d'urgence, de danger permanent que je ressens, depuis trop longtemps. « C'est moi qui suis désolé, Blackstone, tout est de ma faute... Ils ont dû trouver ma trace, je m'excuse... Ryan doit me croire de leur camp, maintenant. Il ne me laissera pas partir... » Un sanglot me déchire la cage thoracique, mais après ça, rien d'autre ne m'échappe.

◗ groupe de ryan **Matt and co**

△ killian △ andy

Falling with you

Les bruits de l'hélicoptère, qui s'étaient éloignés, revinrent, toujours plus proches. La peur serra le cœur d'Andy, si fort que chaque battement la faisait souffrir. Un murmure sortant de la bouche de Killian, partiellement couvert par le bruit du véhicule des Traqueurs, lui fit immédiatement oublier sa peur. « Ça me désespère de te voir comme ça, qu'est-ce que je peux faire pour t'aider ? » Désemparée, Andy ne sut que répondre. Ce n'était pas du tout ce à quoi elle s'attendait. alors qu'elle s'apprêtait à répondre, l'hélicoptère survola une nouvelle fois le volcan, et le bruit qu'émettaient ses pales se répercutèrent le long des parois des grottes, donnant un effet sonore encore plus effrayant. Andy serra les poings, pas loin d'être terrorisée. Elle se força à respirer. Elle ne voulait pas montrer sa peur à Killian. Elle n'avait pas le droit de lui faire ça, à lui qui ne venait pas des grottes et qui, de ce fait, devait ressentir en plus de la peur la sensation d'être pris au piège, sous terre. Elle se mordit la lèvre et refoula de nouveau ses larmes. Mais Killian eut de nouveau un geste surprenant qui anéantit sa volonté. Il... Il la prit dans ses bras. La serra contre son torse. Fort. Alors, la gangue qui maintenait prisonniers les pleurs d'Andy explosa. Elle fondit en larmes. Larmes de tristesse, de peur, d'angoisse et aussi de joie. Joie que Killian soit là malgré tout. Joie qu'il la prenne dans ses bras. Larmes silencieuses. Et pourtant aussi bruyantes dans son cœur et son esprit que si elle les avait hurlé. Ils restèrent ainsi quelques secondes seulement. Quelques heures. Quelques années. Une éternité. Trop courte encore.

« C'est moi qui suis désolé, Blackstone, tout est de ma faute... Ils ont dû trouver ma trace, je m'excuse... Ryan doit me croire de leur camp, maintenant. Il ne me laissera pas partir... » reprit Killian, désarmant une nouvelle fois Andy. Le sanglot étouffé qui suivit la surprit encore plus. Le brun se pensait coupable de ce qui arrivait ? Il s'accusait lui-même ? Décidément, ce jeune homme avait le don de surprendre Andy... Elle essuya rapidement ses larmes et prit le visage de Killian dans ses mains pour le regarder dans les yeux. Tentant de transmettre par le regard toute l'affection... Et peut-être plus ? qu'elle avait pour lui. « Killian... » Elle ne l'appela même pas par son nom de famille, signe de la profondeur de ses paroles. « Arrête de dire des conneries. » Oui, bon, je n'ai jamais prétendu qu'elle s'exprimerait correctement ! « Ce n'est pas de ta faute, d'accord ? Pourquoi ils t'auraient suivi, toi ? Tu n'es pas le premier qui viens ici en Jeep, loin de là. Alors comment auraient-ils pu deviner que tu étais un humain ? Pourquoi n'ont-ils pas suivi quelqu'un avant ? Non, je te jure que tu te trompes. Tu n'y es pour rien là dedans. Et puis crois-moi, si Ryan te soupçonnait de quoi que ce soit, il n'aurait pas permis que je reste avec toi. Il t'aurait placé sous la surveillance de deux ou trois gorilles et t'aurait sûrement enfermé quelque part. Non, ce n'est définitivement pas de ta faute. Je te le jure. » Jamais elle n'aurait osé mentir pour le rassurer. Ce qu'elle lui disait, elle en était persuadée. Il n'y avait pas de place pour le doute.
Et en parlant de doute...

La jeune fille ne doutait plus non plus de ce qu'elle ressentait pour Killian. C'était con de s'en rendre compte à cet instant. C'était con de s'être forcé à ignorer ces sentiments jusqu'à présent. Mais mieux valait tard que jamais. De ce fait, elle était heureuse de s'en être aperçue. Elle allait peut-être mourir aujourd'hui. Et si elle devait mourir, elle préférait le faire sans rien regretter de sa courte existence. Alors...
Elle caressa de son pouce la joue de Killian. Espérant de tout cœur qu'il ne la repousserait pas. Qu'il la laisserait au moins espérer, si ses sentiments n'étaient pas partagés. Andy jeta un coup d’œil circulaire sur sa chambre. « Je ne reverrais peut-être plus jamais cette pièce. » Dit-elle, la voix pleine de sanglots. « Je vais peut-être mourir aujourd'hui, sans avoir vu la pleine lune cette nuit. Les étoiles. Et je ne veux rien regretter de plus que cette lune que je ne verrais peut-être pas. » La brune plongea de nouveau ses yeux dans ceux de Killian.
Plus de place pour le doute.
Andy approcha lentement son visage et posa ses lèvres sur celles de Killian.

◗ traqueur **Nuage**

Andy & Killian

« this is how it feels to take a fall »

Quand je relâche mon étreinte, Andy essuie les larmes qui ont coulé sur ses joues, puis, à ma grande surprise, elle pose ses mains anormalement froides sur mes joues et me regarde avec un je-ne-sais-quoi qui me fais me sentir petit, tout petit. « Killian... » Je ne bouge pas d'un pouce, perdu. Andy et moi n'avons que très peu de gestes à ce point familier, même familier. Jusque là, je la considérai presque comme quelqu'un de ma famille, mais quelque chose a cassé, et toutes mes certitudes sont bouleversées. Cette manière dont elle me regarde... Jamais personne ne m'a regardé comme ça. « Arrête de dire des conneries. » ANdy ne me laisse pas le temps de répondre et continue sur sa lancée. « Ce n'est pas de ta faute, d'accord ? Pourquoi ils t'auraient suivi, toi ? Tu n'es pas le premier qui viens ici en Jeep, loin de là. Alors comment auraient-ils pu deviner que tu étais un humain ? Pourquoi n'ont-ils pas suivi quelqu'un avant ? Non, je te jure que tu te trompes. Tu n'y es pour rien là dedans. Et puis crois-moi, si Ryan te soupçonnait de quoi que ce soit, il n'aurait pas permis que je reste avec toi. Il t'aurait placé sous la surveillance de deux ou trois gorilles et t'aurait sûrement enfermé quelque part. Non, ce n'est définitivement pas de ta faute. Je te le jure. » Elle paraît si sincère que ça m'en brise le cœur. Elle a peut être raison pour Ryan, mais je n'arrive pas à m'ôter l'idée que c'est moi qui ai mené les parasites ici. Tout est de ta faute, Killian.

« Je ne reverrais peut-être plus jamais cette pièce. » Je serre très fort mes poings, à tel point que mes ongles s'enfoncent dans ma paume. La culpabilité me paralyse. « Je vais peut-être mourir aujourd'hui, sans avoir vu la pleine lune cette nuit. Les étoiles. Et je ne veux rien regretter de plus que cette lune que je ne verrais peut-être pas. » Andy lève ses yeux vers moi d'une manière assurée. Je ne la reconnais pas, elle semble d'un coup si.. Adulte. Son regard m'ôte les mots de la bouche. AU fond de moi, je sais déjà ce qu'elle s'apprête à faire, mais je refuse de le croire. Andy ne ferait jamais ça. C'est donc à ma stupéfaction qu'Andy m'embrasse. Qui lui est-il passé par la tête? Je ne l'aurai jamais crûe capable d'avoir de tels gestes envers moi. Je la considérai presque comme un membre de ma famille, même s'il y a toujours eu quelque chose que je ne voulais pas m'avouer. J'hésite à rendre à Andy son baiser. J'ai peur que ça ne m'entraîne dans quelque chose que je ne contrôle pas. Mon premier réflexe est un mouvement de recul, levant mes bras devant moi comme pour montrer que je ne suis pas armé. Tout ça m'a trop plu, mais je ne dois pas me laisser aller avec Andy, elle mérite mieux que ça. Je ne dois pas laisser mes sentiments reprendre le dessus, ce n'est pas raisonnable, ça m'engagerait trop, or, je veux éviter à tout pris de trop me lier. C'est quelque chose qu'on apprend vite dans le monde des humains fugitifs, surtout ceux comme moi qui prennent des risques.

Je la regarde avec de grands yeux, ne sachant que faire. Je ne veux pas la mettre plus en danger qu'elle ne l'est déjà. Je refuse d'admettre l'idée que par ma faute Ryan tombera. Non, c'est impossible. Il n'arrivera rien à Andy. S'il le faut, je l'amène avec moi chez Mélodie. Je ne la laisserai jamais dans un endroit où je la sais en danger. Je regrette d'être venu, je regrette tellement... Ma main tremblante se pose sur la joue d'Andy, et je parle d'une voix à peine audible. « Ne fais pas quelque chose que tu regretteras, Andy. Tu reverras la Lune et les étoiles, je te promet que je ferai tout pour réparer ma faute. Je ne laisserai jamais rien t'arriver, mais, je t'en prie, je sais que dans quelques temps, tu regretteras ce que tu viens de faire. Je ne suis pas la bonne personne pour toi, je ne t'apporterai rien d'autre que du malheur. » Tout en parlant, je dessine les contours de ses pommettes de mon pouce, en la fixant d'un regard désemparé.

◗ groupe de ryan **Matt and co**

△ killian △ andy

Falling with you

La réponse de Killian ne se fit pas attendre. Il éloigna doucement son visage de celui d'Andy et leva ses paumes ouvertes à hauteur de ses yeux. Comme pour se protéger. Du moins, c'est comme cela qu'Andy l'interprétait. La douleur causée par le refus de Killian envahit chaque parcelle de son corps, lui vrilla les côte pour finalement se loger dans son coeur. Et ne plus en bouger. Elle se sentit comme déchirée de l'intérieur et résista à l'envie de se rouler en boule à même le sol. De fermer les yeux. De s'oublier. Puis, comme elle était venue, la douleur s'éloigna, comme à regret. Elle fit place à la tristesse, mais il n'y avait pas que ça... Cette déchirure qui s'était faite avait ouvert une nouvelle fenêtre, éclairant la situation d'une lumière nouvelle. Killian ne l'aimait pas, c'était clair, et cette certitude faisait souffrir la jeune fille autant que si son coeur avait été sorti de sa cage thoracique et coupé en petits morceaux. Mais d'un autre côté, au moins, c'était clair. Elle était sûre de ce qu'ils ressentaient tous les deux l'un pour l'autre, et au moins le doute ne l'assaillait plus. Car ne pas savoir était pire encore, à long terme, que d'avoir une réponse négative. Bien sûr, elle venait de se prendre une claque monumentale, mais elle préférait ça plutôt que se ronger les sangs à se poser des questions qui restent sans réponse, à analyser chaque geste, chaque mot,...
Si Andy n'avait pas connu pareille douleur dans toute sa vie, elle était néanmoins satisfaite, d'un côté, que cela soit reglé. A présent, elle savait.

« Ne fais pas quelque chose que tu regretteras, Andy. » murmura Killian, coupant court aux pensées d'Andy. « Tu reverras la Lune et les étoiles, je te promet que je ferai tout pour réparer ma faute. Je ne laisserai jamais rien t'arriver, mais, je t'en prie, je sais que dans quelques temps, tu regretteras ce que tu viens de faire. Je ne suis pas la bonne personne pour toi, je ne t'apporterai rien d'autre que du malheur. » Aux premiers mots, Andy se tendit. Visiblement, il ne l'avait pas bien écoutée. Ne voyait-il pas qu'elle ne regrettait pas ce geste malgré le refus du jeune homme ? Ne comprenait-il pas que jamais, jamais elle ne regretterait ? Qu'au contraire, elle l'avait fait précisément pour ne rien regretter ? A la fin de la troisième phrase, elle se recula et serra les mâchoires. Non, il n'avait définitivement pas compris. Sa dernière phrase la fit tomber dans une sourde colère. Le geste de recul de Killian était, malgré ce que pensait Andy, difficile à admettre. Ne pouvait-il pas, au moins, faire un effort de compréhension pour alléger sa peine ? Elle savait qu'il n'était pas stupide, alors pourquoi n'avait-il rien compris ? Pourquoi avait-elle l'impression qu'il ne l'avait pas écoutée ? Le contact des mains de Killian sur ses joues lui fut soudainement dur à supporter. Elle se dégagea, un peu trop brusquement peut-être, et posa sur le jeune homme un regard qui, même s'il était contrôlé, exprimait une certaine froideur. « Tu n'as pas compris, hein ? » lâcha-t-elle finalement. Elle regretta les mots et le ton employés sitôt qu'ils eurent passé la barrière de ses lèvres, et poussa un profond soupir. Il risquait de mal comprendre la raison de sa soudaine colère, ce qu'elle ne voulait pas. Elle se forca donc à se calmer, et à réfléchir et modeler les mots qui voulaient sortir afin qu'ils soient l'exact miroir de ses pensées.

« Je ne regretterais pas ce que j'ai fait. Jamais. » dit-elle finalement d'une voix posée qui ne laissait aucune place au doute. « J'ai agi très exactement pour ne pas avoir de regrets. Ensuite, je me fiche que toi sois "la bonne ou la mauvaise personne". Tu es toi, et c'est tout ce qui compte. Alors dis-moi clairement que tu ne partage pas mes sentiments, au lieu de te trouver des excuses. Ne tourne plus autour du pot, parle-moi. Fais-moi comprendre. » Andy regarda longuement Killian dans les yeux, s'imprégnant de chaque sensation, chaque idée, chaque sentiment qui traversait le regard du jeune homme. La brune avait pour coutume de dire que moins l'interlocuteur parlait, plus elle en apprenait sur lui. Mais elle ne voulait pas agir ainsi avec Killian. Elle ne voulait pas l'analyser. Et puis les mots étaient tellement beaux... L'une des plus belles inventions humaines. Alors pourquoi ne pas les employer ? Elle préférait qu'il parle plutôt qu'elle soit obligée de chercher et de deviner.
Il ne dit rien. Elle soupira.
Le silence qui commençait à s'installer eut au moins un avantage : il mit en valeur l'absence de bruits d'helicoptères. Lorsqu'elle s'en rendit compte, Andy tendit l'oreille. N'entendit rien. Cela pouvait signifier deux choses : les Traqueurs étaient partis, ou bien ils s'étaient posés non loin du volcan. Le coeur d'Andy se mit à battre plus vite, de soulagement et de peur mélangés. Il y avait une chance sur deux pour qu'ils soient sauvés. Une chance sur deux pour qu'ils se fassent attraper.
Elle n'avait plus de temps.

La jeune fille mit les affaires restantes dans son sac et se jeta hors de la chambre, entraînant Killian à sa suite, en le tirant par la manche. Elle atteignit rapidement la grande salle, où se trouvaient les femmes et les enfants, qui étaient censés être au gymnase. Andy stoppa sa course au moment où Ryan, qui était au centre du cercle formé par les habitants des grottes, prenait la parole. « Elijah et Andrew m'ont confirmé ce que je pensais : les Traqueurs ont levé le camp. S'ils cherchaient quelque chose, ils l'ont visiblement trouvé puisqu'ils sont repartis vers la ville. Nous gardons la route et la ville en surveillance, mais normalement... Nous ne risquons plus rien ! » Des hourras succédèrent à la déclaration du chef du groupe. Chacun serra avec émotion ses proches dans ses bras. Andy sentit la tension quitter lenement son corps, pour ne laisser qu'une joie intense doublée d'une extrême fatigue. Les Traqueurs étaient partis. Ils n'étaient plus menacés. De nouveau, Ryan se dirigea vers elle. Il la serra brièvement dans ses bras puis s'adressa à Killian. « Killian, si tu n'y vois pas d'inconvénients, je préfèrerais que tu attendes que le danger sois complètement écarté avant de reprendre la route. » Andy n'était pas sûre de souhaiter qu'il reste, à présent. Killian ne semblait pas pressé de lui parler, mais il ne connaissait personne d'autre à part Phoebe... Mais bon, c'était à Ryan et à Killian de décider, après tout. Elle n'avait pas voix au chapite. Alors elle se tut et attendit la suite des évènements.

◗ vagabond **je ne sais pas danser**

musiiiique

Andy & Killian

« je t'offrirai les hautes lumières »

Et puis, en un mouvement recul, la petite brune se gèle. Même sans la toucher, je sens le froid autour d'elle. Ma mâchoire tressaille. Ses yeux encore humide n'expriment rien. L'espace d'un instant, elle a ressemblé à eux. C'est moi qui ai provoqué ça. « Tu n'as pas compris, hein ? » Je lève un sourcil ahuri. Elle doit me trouver idiot. Qu'est-je fais de mal? Elle soupire, un soupire qui me fend le cœur, un soupir déçu. « Je ne regretterais pas ce que j'ai fait. Jamais. » Sa voix ne vacille pas, elle est toujours de marbre. Sûre d'elle, glacée. Je ne dis rien, complètement égaré. Je ne sais même plus quoi penser. « J'ai agi très exactement pour ne pas avoir de regrets. Ensuite, je me fiche que toi sois "la bonne ou la mauvaise personne". Tu es toi, et c'est tout ce qui compte. Alors dis-moi clairement que tu ne partage pas mes sentiments, au lieu de te trouver des excuses. Ne tourne plus autour du pot, parle-moi. Fais-moi comprendre. » Ses yeux verts sondent les miens, je peine à soutenir son regard. J'ai honte.

Elle soupire encore. Je me mord la joue. Que dire? Elle m'ôte les mots de la bouche, j'ai perdu touts mes moyens, je suis à sa merci. Un silence assourdissant envahit l'atmosphère confinée de la chambre. Les hélicos? Partis? Posés? Mes muscles se crispent. Je suis prêt à bondir pour sauver Andy. Elle est plus réactive que moi. Après avoir pris quelques affaires, elle se précipite hors de la pièce en me tirant par la manche. Nous arrivons dans la grande salle remplie de femmes, d'hommes et d'enfants. Ryan est au centre, toujours en position de leader charismatique. « Elijah et Andrew m'ont confirmé ce que je pensais : les Traqueurs ont levé le camp. S'ils cherchaient quelque chose, ils l'ont visiblement trouvé puisqu'ils sont repartis vers la ville. Nous gardons la route et la ville en surveillance, mais normalement... Nous ne risquons plus rien ! » Mes épaules se relâchent et je desserre lentement les poings. Nous sommes hors de danger. Andy est saine et sauve. Ryan s'approche de moi, traversant les siens, qui crient, se prennent dans les bras et applaudissent. « Killian, si tu n'y vois pas d'inconvénients, je préférerais que tu attendes que le danger sois complètement écarté avant de reprendre la route. » Je hoche la tête positivement, même si je sais que je n'ai pas vraiment le choix.

Andy est toujours près de moi et semble absente. Sa main est toujours crispée sur ma manche. «Pardon. Tout à l'heure je ne sais pas ce qu'il m'a pris, j'ai dit des choses complètement nulles, je m'en veux tellement, tu vois, c'est pour ça que j'ai paniqué. Je... » Je suis coupé par une femme d'âge mur qui me prend dans ses bras. Je lui rend son étreinte, puis près un bref regard, elle s'en va continuer son bain de foule. Perturbé, je n'arrive pas à terminer ma phrase, la vérité est trop difficile à supporter pour mon ego. «La vérité, c'est que... » Ma voie vacille. Je me penche vers Andy et murmure tout bas. «J'ai peur. Peur de toi, de tes réactions, peur de te blesser, et mes peurs deviennent réalité et tout ce que je fais empire davantage la situation. » Je pose mes mains sur ses épaules si frêles en la regardant dans les yeux. «J'ai peur. Peur de toi, de tes réactions, peur de te blesser, et mes peurs deviennent réalité et tout ce que je fais empire davantage la situation... Mais vu que de toute façon tout ce que je fais est mal, autant que je sois honnête avec moi-même et avec toi. » Je prend une grande inspiration, laisse mes mains glisser jusqu'à sa taille, l'attire vers moi et pose mes lèvres hésitantes sur les siennes, je suis aussi maladroit que si c'était mon premier baiser. Mais en même temps soulagé. De toute façon je ne peux rien faire de pire, ni de mieux.

◗ groupe de ryan **Matt and co**

△ killian △ andy

Falling with you

La voix de Killian tira Andy de ses réflexions. « Pardon. » commenca-t-il. A cet instant, la brune se rendit compte qu'elle serrait toujours la manche du brun entre ses doigts. Gênée, elle la lâche et croisa ses bras sur sa poitrine. « Tout à l'heure je ne sais pas ce qu'il m'a pris, j'ai dit des choses complètement nulles, je m'en veux tellement, tu vois, c'est pour ça que j'ai paniqué. Je... » Elle aurait aimé lui dire qu'il n'a pas à s'en faire, qu'il n'était pas obligé de se trouver des excuses, qu'il pouvait être franc, mais elle n'arrivait pas à produire un son. Et même si elle avait réussi, elle n'aurait pas eu l'occasion de parler : Lauren, une quarantenaire de son groupe, surgit entre eux et prit Killian dans ses bras. Joffrey, l'un des seconds de Ryan, arriva également et serra paternellement Andy contre lui. Cette dernière lui rendit son étreinte, un sourire forcé aux lèvres. elle était on ne peut plus heureuse que les Traqueurs ne les aient pas trouvés, mais maintenant le danger passé, elle ne pouvait s'empêcher de penser à Killian, et elle n'avait pas le cœur à faire la fête. Lorsque la jeune fille se retourna vers le brun, elle remarqua qu'il semblait terriblement gêné, et le vit s'approcher de son oreille pour continuer son discours. « La vérité, c'est que... J'ai peur. Peur de toi, de tes réactions, peur de te blesser, et mes peurs deviennent réalité et tout ce que je fais empire davantage la situation. » Elle pouvait sentir son souffle sur son cou, et cela la fit frémir. Il semblait si sincère, à cet instant... Elle espérait, non, elle voulait qu'il le soit. Mais comment en être sûre ? Comment savoir si ce n'était pas qu'un stratagème pour ne pas la blesser ? La pensait-il faible ? Croyait-il qu'elle ne supporterait pas le choc ? Tous les doutes qu'elle avait mis de côté au moment où elle avait embrassé Killian resurgirent. Elle avait mal, elle avait peur, elle était perdue. Elle ne bougeait pas, raide, alors qu'elle aurait voulu le secouer par les épaules. Elle ne disait rien, alors qu'elle aurait voulut hurler. Elle attendait.

« Mais vu que de toute façon tout ce que je fais est mal, autant que je sois honnête avec moi-même et avec toi. » reprit Killian en posant ses mains sur ses épaules. Mains qui tombèrent vers la taille de la jeune fille. Elle frissonna. Elle avait presque peur, à présent. Peur d'y croire. Peur de tomber dans ce gouffre sans fin. Lorsque le brun déposa ses lèvres sur les siennes, Andy oublia de nouveau ses doutes et ses peurs, et se laissa porter par la vague qui déferlait en elle. Elle décroisa les bras et glissa ses mains dans la nuque du brun. Elle ne tomba pas, s'envola. Et en même temps, elle souffrait. Comment aurait-elle pu savoir qu'aimer pouvait être aussi dur ? Qu'un sentiment aussi agréable, aussi heureux, pouvait être aussi douloureux ? Elle ne savait pas, et s'était entièrement abandonnée à lui.
Et elle souffrait.
Pourquoi ? D'où venait cette souffrance ? Elle se souvint à cet instant d'une phrase, qu'elle avait lu dans un de ses livres préférés. « Est-ce raisonnable de s'attacher aux gens alors qu'à tout moment ils peuvent vous être arrachés ? » Cette question, elle se l'était souvent posée. Quand des membres de son groupe avaient du se suicider pour échapper aux Traqueurs, quand ses parents étaient morts, quand Bee était partie... Elle n'avait jamais trouvé de réponse et s'était forcée à ne plus y penser. Mais la question revenait à cet instant, lancinante. Douloureuse. Andy savait qu'elle devait trouver une réponse maintenant. Que c'était sa dernière chance. Sinon, elle risquait de briser ce qu'elle ressentait envers Killian. De se briser le cœur. Tout ça pour ne pas qu'il se brise le jour où il mourrait, car elle savait qu'un jour où l'autre ça allait arriver -comme pour elle, et comme pour tous les autres humais-.

La brune se détacha de Killian, et le regarda intensément. « Je... » commença-t-elle, sans pouvoir terminer sa phrase. De nouveau, elle ne pouvait plus parler. Elle avait besoin de réfléchir. De s'isoler. De pleurer, peut-être. Et elle ne pouvait pas le faire avec Killian, pour l'instant. Et elle savait que cela lui ferait du bien à lui aussi. Elle recula donc de quelques pas, lui jetant un dernier regard lourd de sens, puis se tourna et courut jusqu'à l'échelle de bois qui menait à l'extérieur. Une butte surplombait le désert, plus basse cependant que le volcan (Juste là). C'était là qu'Andy venait pour observer les étoiles. Et elle se doutait que Killian saurait où la chercher, si il voulait la trouver. Elle s'assit au bord de la corniche les pieds dans le vide, le désert devant elle. Et partout autour d'elle. Le ciel au dessus, vide de nuages, et vide d'étoiles.
« Est-ce raisonnable de s'attacher aux gens alors qu'à tout moment ils peuvent vous être arrachés ? » Elle y pensa, longtemps. Tourna et retourna la question, sans trouver de réponse. Puis le visage de Killian s'imposa à son esprit. Elle le voyait parfaitement bien. La forme du visage, la courbe de la mâchoire, la couleur des yeux, le contour des lèvres... Tout était parfaitement lui. Alors elle trouva sa réponse. Réfléchissant comme l'héroïne du livre, elle en trouva deux. Celle du savant : on s'attache aux gens parce qu'on a peur d'être seul et cette peur est plus forte que la crainte de les perdre. Et celle du poète : le bonheur qu'on trouve quand on s'attache aux gens est bien, bien plus fort que la crainte de les perdre. Aussi douloureux, parfois, mais tellement plus agréable. Tellement plus... Vivant.
Andy renversa la tête en arrière pour profiter des rayons du soleil. Elle savait, à présent. Et, de nouveau, elle attendait. Attendait de voir si Killian allait revenir.

◗ vagabond **je ne sais pas danser**

Andy & Killian

« je t'offrirai les hautes lumières »

Andy me rend mon baiser. Mais pas comme la première fois. Les mains qu'elle pose sur ma nuques sont glacées, et ses mouvements sont abrupts. Qu'ai-je fait? Que m'est-il passé par la tête? Comment ai-je pu penser un instant que je ne pourrai pas lui faire de mal? Andy se détache de moi et me fixe intensément. Ce regard que je commence à connaître, celui qui me fait me sentir tout petit. Même si elle est plus jeune, Andy a quelque chose que je n'aurai jamais. Je ne saurai même pas mettre des mots dessus. C'est quelque chose d'à la fois fascinant et effrayant. Même son visage semble venir de loin et avoir vécu plusieurs vies. Comme [i]eux[i]. Non, pas comme ça. Quelque chose de fondamentalement humain, tellement humain que c’en est extraordinaire. «Je...» Un simple pronom. C'est tout. Elle fait marche arrière. Son regard s'intensifie d'avantage, j'ignorais que c'était possible. Mais ce regard là signifie bien plus que des mots. J'ai merdé. Elle se tourne et coure. Elle disparaît dans la foule encore en liesse.

Et moi, je ne bouge pas, la bouche entrouverte, les bras ballants. Lentement, je reprend mes esprits et frotte mon visage de mes mains. Je me suis embarqué dans quelque chose qui me dépasse. Je ne veux pas souffrir, et je ne veux pas faire souffrir les autres. J'aimerais prendre ma jeep et partir. Fuir mes actes. Mais je dois attendre que la situation se calme, pour la sécurité de Andy, et de son clan. Cette fois ci, je ne peux pas être égoïste. Je crois savoir où Andy s'est réfugiée, mais je ne pense pas y être le bienvenu. Normal. Je fous la merde partout où je met les pieds. Ça me met la rage. En fait, non, pas la rage, ça me rend triste. Non, pire que tout ça. Ça fait mal d'aimer. Quelque chose d'humide et chaud roule sur ma joue. Une larme, suivie d'une infinité d'autres. Quoi? Je n'ai pas pleuré depuis mes onze ans. Que m'arrive-t-il?

Avant de trop attirer l'attention, je me retire dans une sorte de réserve. Je m'adosse à la paroi irrégulière, essayant d'étouffer mes sanglots. Il y a tellement de choses sur lesquelles je devrai pleurer, comme tous ses humains tués, effacés par des aliens. On a failli se faire repérer il y a quelques minutes. Le danger fait partie intégrante de notre vie, à nous, les survivants. Je n'ai pas peur du risque. Tout ce qui m'importe c'est que la race humaine subsiste et que ceux que j'aime soient en sécurité. L'humanité est trop belle pour être abandonnée à des parasites. Et je ne veux plus jamais voir Andy comme je l'ai vue. Discrètement, je récupère ma besace et me dirige vers la sortie.

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