Plus que deux jours. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis que j’étais rentré chez moi après avoir vu Strauss et qu’Etoile m’avait annoncé que j’emménagerais chez mon frère – c’était vraiment étrange de dire cela car s’était nos hôte qui était apparenté et non moi et cette Âme. Enfin… toutes les Âmes sont sœurs, mais enfin bref. Je passais mon temps à compter les jours qui restaient avant que j’emménage. Je devais vraiment en avoir marre de rester enfermé toute seule. Barrant un nouveau jour sur mon calendrier acheté en allant faire mon rapport journalier à Etoile le lendemain de ma visite à Strauss, je réfléchis à ce que j’allais faire aujourd’hui. Alors que je restais jusqu’à maintenant cloitré chez moi, j’avais commencé à sortir pour me promener et surtout faire des courses en prévision de mon aménagement. C’était surement inutile et idiot, mais j’avais soudainement eu envie d’avoir tout un tas de chose auxquelles je n’avais jamais fait attention.

Un sourire naquit sur mon visage au souvenir d’une mère disant à son fils et sa fille de rapporter ce qu’ils avaient pris au magasin. Les souvenirs de mon hôte se faisaient de plus en plus clairs et régulier. Etoile était ravie de ce progrès même si je savais qu’il s’impatientait d’avoir quelque chose d’utile à se mettre sous la dent. Les seuls qui me venaient en mémoire étaient ceux du passé de Mélicendre. Elle en train lire un livre, d’étudier pour son examen, de manger avec ces frères ou de rire aux éclats. Rien de bien utile pour mon traqueur, mais cela comptait beaucoup en revanche pour moi. Ce qui était sûr, s’était que personne ne risquait de me dire que je devais ramener tel ou telle chose par ce que j’en avais pris bien plus que j’en avais besoin. Je regrettais presque cela, mais je préférais ne pas rencontrer les parents de mon hôte. Cette simple idée avait le don de me donner la chair de poule et de me retourner l’estomac. Je savais que je n’avais rien fait de mal, je n’avais rien fait d’autre qu’être celle choisit pour être inséré dans leur enfant, mais je ne parvenais pas à me faire à l’idée de les rencontrer. Ce n’était pas n’importe quel humain cette fois-ci, mais bien un enfant d’Âmes, élevé et aimé. Cela leur ferait certainement du mal si je les rencontrais. Hors, je ne supportais pas l’idée d’être la cause de la tristesse de quelqu’un.

8h12. Il allait vraiment falloir que je fasse quelque chose pour régler ce problème de décalage horaire. J’étais réveillée depuis six heures du matin et en pleine forme. C’était toujours comme ça et je pouvais être contente de ne plus me lever à cinq heure comme avant. J’avais réussi à gagner une heure depuis que j’avais commencé à essayer de me régler sur un horaire classique. Impossible d’envisager de prendre un travail alors que mon corps avait un rythme de vie totalement hors phase de celui des Âmes. Ce n’était donc pas plus mal que je n’ai pas de temps pour en prendre un. Je commençais tout de même à avoir plus de temps pour moi depuis que mes crises d’angoisses se faisaient oublier. Je n’en avais pas eu depuis quatre jours et j’étais beaucoup moins surprise par toutes ces sonneries ou autres choses inattendus.

Bon, vu l’heure qu’il était, je pouvais me faire un petit déjeuner. Aujourd’hui, Tempête voulait que je me fasse deux œufs et un jus d’orange avec du pain complet grillé, s’était donc partie pour ça. Prenant le nécessaire, je m’afférais dans ma petite cuisine et me rendis compte que je n’aurais pas tout ce que j’étais sensé manger ce midi. J’avais presque envie de faire comme si je ne m’en étais pas rendu compte et alléger le déjeuner, mais il faisait beau dehors et cela me donnait une raison de sortir. Il était encore un peu tôt pour faire les courses, mais quand j’aurais fini de prendre mon petit déjeuner, plus le temps de me rendre à pied au magasin, cela devrait être ouvert.

Mon petit déjeuner avalé, je me préparais en enfilant ma veste en jean par-dessus ma robe de mi- saison que j’avais accompagné d’un collant taupe et de bottines noires avant de sortir en attrapant mon sac à main. Vu le nombre de fois que je rentrais de balades avec de nouvelles courses, j’avais maintenant en permanence un sac pour tout ce que je risquais d’acheter durant mes sorties. Heureusement que je ne me promenais pas si souvent ou j’aurais dévalisé toutes les boutiques des environ depuis. Mon portable !! Tout en continuant d’avancer, je vérifiais si je n’avais pas encore oublié mon téléphone. J’étais sensé l’avoir toujours sur moi, mais je passais mon temps à l’oublier. Ouf, sauvé. Il était dans mon sac à main. J’avais dû faire plusieurs fois le tour de cet immense sac en daim pour réussir à le retrouver. Je n’arrivais jamais à garder se sac rangé. Ça avait tendance à m’agacé de ne pas parvenir à trouver ce que je cherchais tout de suite, mais s’était à croire que ce n’étais pas possible avec ce sac. J’aurais peut-être dû m’arrêter ou au moins me poussé du chemin car malgré l’heure matinale ce qui devait arrivée quand on ne regarde pas devant soit arriva. Je percutais quelqu’un et vu comment était petite cette personne et fluette, je m’inquiétais immédiatement de comment elle allait. Regardant qui je venais de bousculer, je vis une petite fille rougissante relever la tête. Il avait en plus fallut que ce soit une enfant… Heureusement, elle semblait aller bien. Il faut dire que je ne marchais pas bien vite la tête plongé dans mon sac.


- Oh je suis désolé je …

- Ce n’est rien. Tu vas bien ?


Interloqué, j’avais l’impression de l’avoir déjà vu sans pour autant parvenir à savoir où. Je n’avais pourtant pas rencontré tellement d’enfant jusqu’à maintenant. En plus adorable comme elle l’était, j’aurais dû me souvenir correctement d’elle. Peut-être que s’était Mélicendre, mais dans ce cas quand et où ? Oh ! J’affichais subitement le visage caricatural de celle qui vient de se rappeler tandis que je revoyais la scène. Pas étonnant que j’ai eu du mal à m’en souvenir. Je l’avais effectivement déjà vu, enfin vu le souvenir de Mélicendre quand elle l’avait croisé, mais cela avait été tellement fougasse que je m’étonnais même d’avoir pu la reconnaitre. Jusqu’à maintenant, cela n’avait été que le visage d’une petite fille pas réellement défini. Mélicendre était en train de parler avec Etoile qui ne l’avait pas encore reconnu quand elle avait été bousculée ce qui avait fait tomber ces lunettes de soleil. Vu la rapidité qu’elle avait eu à les rattraper avant de les remettre en place et la couleur de ces yeux même sans Âme, personne n’aurait pu deviner qu’elle était humaine, mais quand Etoile l’avait reconnue et qu’elle s’en était rendu compte, le fait qu’elle parte en courant n’aurait pas laissé de doute à qui que ce soit. Surtout quand l’Âme en question qui vous pourchasse et un traqueur. Préférant ne pas me rappeler la suite des événements, je reportais mon attention sur la fillette.


- Je ne t’aurais pas bousculé il y a quelques semaines ? Je m’en excuse, mais c’est amusant de se rencontrer de nouveau ainsi, m’en amusais-je en lui faisant un sourire. Je peux peut-être t’aider ?


Qu’est qu’une petite fille faisait debout à cette heure et surtout dans la rue alors que l’on était samedi. Me concernant, il n’y avait aucune surprise puisque rien ne changeait d’un jour à l’autre comme je ne travaillais pas. J’allais juste ne pas avoir de visite médicale ou rendez-vous avec l’un de mes tuteurs contrairement au reste de la semaine. Si j’en avais eu envi j’aurais pu, mais ils avaient droit de profiter de leur week-end. Je n’aurais donc que mon rapport journalier à faire ce soir.

Bon déjà, la puce allait bien et venait de me le confirmer d’un bref hochement de tête. Il fallait vraiment que je fasse plus attention. On avait beau être le matin, je n’étais pas la seule à pouvoir me promener en ville à cette heure. Son visage m’était étrangement familier, mais je n’arrivais pas à savoir d’où je la connaissais jusqu’à ce qu’un fragment du souvenir de la capture de mon hôte me revienne en mémoire. La petite fille ! Une enfant avait bousculé Mélicendre déclenchant toute la suite des événements et me permettant d’avoir ce corps. C’était amusant de constater qu’encore une fois on se rencontrait de la même manière, ce que je lui fis remarquer avant de m’assurer qu’elle n’avait besoin de rien. Après tout, même si d’autre que moi pouvait sortir de si bonne heure, s’était étonnant de trouver une enfant un jour de week-end en train de se promener.


- Non pas toi, l’humaine, mais c’est moi qui l’ai bousculée pas l’inverse alors c’est moi qui m’excuse. Je voulais savoir ce qu’elle était devenue c’est pour ça que je te cherchais enfin elle …. Bref t’as compris.

- Oui, j’ai compris répondis-je avec un sourire. C’est très gentil de ta part de t’inquiéter pour elle, mais je ne crois pas que tes parents aimeraient te savoir à la recherche d’un humain, non ?


Ce qui était sûr, c’était que la fillette était loin du modèle typique des Âmes. Elle ressemblait bien plus à une humaine ce qui était d’autant plus anecdotique et me la rendait sympathique. J’étais tout de même très surprise de sa réponse. On avait beau ne pas mentir, je ne connaissais aucune Âme pour le moment qui soit aussi direct. Il faut dire que je n’en connaissais pas énormément… En tout cas, elle était curieuse, amusante, mais curieuse. Au vue de sa réponse, elle n’avait pas peur du tous des humains contrairement à la grande majorité. Je crois que même celles qui n’ont pas peur d’eux restent tout de même méfiant. C’était en tout cas mon cas. Je savais que les humains avait tendance à protéger les plus jeunes, mais je ne me rendais pas compte jusqu’à maintenant à quel point un visage juvénile pouvait sembler adorable et nous y pousser. Elle aurait pu me demander pas mal de chose que je lui aurais surement accordé. C’était à se demander comment les Âmes faisaient pour ne pas sur gâter leur enfant. Jouant avec une mèche de cheveux qu’elle entortillait autour de ces doigts, elle me désigne mon sac du doigt avant de me faire remarquer qu’il ne semblait pas très pratique car l’une de ces connaissances avait apparemment autant de difficulté que moi à y trouver ces affaires.


- Il a pas l’air très pratique. Elodie elle a le même et elle trouve jamais rien dedans. Au fait moi c’est Kassy et toi ?

- Sunny. Ça dépend pour quoi. Si tu es pressé de trouver quelque chose, il n’est effectivement pas des plus pratiques, mais on peut y transporter plein de chose donc il faut voir en fonction de ce dont tu as besoin. Qui est Elodie ? Elle voudrait peut-être savoir où tu es ?


Elle était vraiment amusante. Je comprenais pourquoi Strauss travaillait avec des enfants s’ils étaient tous comme elle. Par contre, je ne me voyais pas du tout capable d’en gérer autant que lui comme elle. Je finirais surement à m’archer les cheveux si je me retrouvais assaillit par une vingtaine de jeunes Âmes toutes plus adorables les unes que les autres qui cherchaient à savoir certaines choses ou qui comme en ce moment semblait tout d’un coup la tête perdu dans les étoiles. Quand elle sembla revenir à elle, elle n’aurait jamais pu me demander quelque chose qui aurait pu me surprendre d’avantage.


- Et l’humaine ? Elle est toujours là où tu l’as effacée ?

- Si elle est là, elle est bien cachée… Pourquoi tu me demande cela ? Ce n’est pas vraiment quelque chose qui vient naturellement à l’esprit. Tu connais peut-être quelqu’un dans ce cas ?


Fronçant légèrement les sourcils d’inquiétudes et de réflexions, je cherchais à savoir ce que je pouvais faire pour l’aider si ce que je craignais était exact. On savait maintenant que les humains pouvaient perdurer après une insertion, mais cela était rare. D’autant plus qu’il s’agissait ici d’une enfant. Les seuls cas que je connaissais et si j’en savais autant, ce n’était que par ce que mon hôte était à risque, était tous adultes voir quelques grands adolescents. Il se pouvait aussi qu’elle connaisse tout simplement quelqu’un pour qui s’était le cas. L’un dans l’autre, je pouvais lui proposer de rencontrer des connaissances pour l’aider elle ou son ami.


- Si c’est le cas, j’ai trois amis qui pourraient aider en fonction de ce dont tu as besoin.


Strauss, car il était dans le même cas. Le frère cadet de mon hôte, Matthew Strauss, était toujours présent. J’avais peut-être même eu l’occasion de les voir discuter entre eux, mais je pouvais très bien me faire des idées. Quoi qu’il en soit, je ne pensais pas qu’il refuserait d’aider une enfant. Il semblait vraiment adorer son travail. Il n’allait cependant ne pas être la personne dont aurait besoin l’Âme. Si son humain lui posait des problèmes, il fallait mieux qu’elle change d’hôte je suppose même si cette idée ne me plaisait pas. Dans ce cas, il fallait mieux en parler à Etoile. Sauf qu’Etoile… Disons que je ne confirais pas naturellement un enfant à cette Âme. Pas qu’elle risque de lui faire du mal, mais il n’était vraiment pas doué d’un très grand tact et encore moins de patience. Si l’humain ne la perturbait pas trop, on pouvait aussi voir Tempête, mon soigneur, pour qu’il puisse s’assurer qu’elle allait bien et lui donne si besoin ce dont elle aurait besoin pour l’aider.

- Ils n’ont pas besoin de le savoir, me répondit-elle en haussant les épaules comme seuls les enfants en sont capables.


Elle a de la répartie et le chic pour me prendre de court. Je ne savais pas quand cette petite allait arrêter de ma surprendre, mais cela ne me dérangeait pas si cela ne s’arrêtait pas. Discuter avec elle était la chose la plus amusante que j’avais faite depuis que j’étais arrivé sur ce monde. C’est pour dire à quel point je n’avais pas envie que cela s’arrête. Cela montrait aussi à quel point mes premières semaines n’avait rien de biens amusants… Déprimant, mais concentrons-nous sur cette demoiselle. Elle méritait qu’on lui rappelle que ce n’était pas tout à fait exacte puisque les enfants n’étaient pas capables de faire tout ce que les adultes font et qu’ils étaient là pour veiller sur eux.


- Je ne suis pas vraiment du même avis que toi sur la question. Les adultes sont là pour s’assurer que les plus jeunes aient tout ce dont ils ont besoin et soient en sécurité. C’est notre devoir jusqu’à ce que vous soyez capable de faire tout ce que l’on fait. Même si entre nous, vous aider n’est pas une corvée pour nous. Cela nous fait aussi plaisir.


L’observant jouer avec ces cheveux, je continuais de m’attendrir et m’amuser devant son comportement. Des souvenirs de mon hôte s’occupant de son plus jeune frère me venaient à l’esprit. Cela n’arrivait pas souvent. Généralement, s’était ceux concernant Matthew qui me parvenait, mais cette fois-ci ils étaient concentré sur le plus jeune. Cela devait probablement être dû au peut de différence d’âge que cette enfant et Maxim avait. Son assurance avait l’air de ressembler à celle du garçon. C’était probablement cela qui avait fait remonter ces souvenirs. J’avais l’impression de parfaitement revoir comme si j’y étais le plus jeune des Strauss en train de rétorquer avec vigueur ces arguments sur une question dont je ne parvenais pas à trouver le sujet. Tous les deux étaient assis en plein milieu des bois comme si de rien était. Je compris alors qu’il s’agissait d’un souvenir bien plus récent que tous ceux que j’avais eu jusqu’à maintenant. Celui-ci remontait à après leur fuite. Maxim devait justement avoir 10 ans. Je me demandais bien comment allait l’enfant… J’espère qu’un jour je pourrais le rencontrer, mais en même temps, je n’avais pas envie que cela se fasse par l’intermédiaire d’une Âme. S’était cet enfant que je voulais connaitre et non celui qui prendrait sa place.

Kassy me fit remarquer après me l’avoir désigné que mon sac ne semblait pas pratique. Pour moi, il l’était. Certes, s’était loin même très loin d’être pratique pour trouver ce que l’on voulait, mais pour moi qui aimait toujours avoir tout ce dont je pouvais avoir besoin, il était presque parfait. Après tout, on ne pouvait pas tout avoir. Elle en profita aussi pour ce présenté et j’en fis donc de même en lui donnant mon avis sur ce qui concernait mon sac. Elle ne semblait pas convaincu ce qui continua de me faire sourire. Je ne pouvais pas ne pas être d’accord sur le fait qu’il n’était pas pratique pour trouver ce que l’on voulait, mais pour moi s’était ce que je pouvais avoir de mieux pour ce que j’en faisais. Si un jour je trouvais un autre sac me permettant d’avoir tout ce que je voulais avec moi tout en trouvant toujours ce que je cherche tout de suite, il n’y avait pas de doute à avoir sur le fait que je prendrais ce formidable sac, mais je ne suis pas sûr qu’un tel sac puisse exister. Je faisais partie de celle qui n’avait jamais assez d’affaire sur elle. Même si je trouvais un sac qui me permettait de ranger tout ce qui était dans mon sac actuel, je trouverais le moyen d’en rajouter et de ne plus m’y retrouver. C’était comme cela, on y pouvait rien. J’étais irrécupérable sur ce sujet. Certainement comme toutes celle qui ont besoin de tout avoir à porter de mains comme les mères par exemple. Tient en parlant de mère, je me demande qui peut bien être cette Elodie dont elle me parle et si elle ne risque pas de s’inquiéter pour elle. De nouveau, elle hausse des épaules avant de me répondre. Même si Maxim a certains points de caractères qui sont similaires avec cette enfant, c’est un trait propre à elle que de hausser les épaules comme elle le fait.


- Elodie c’est ma mère … A toute fin pratique. En vrais son hôte et le mien n’ont aucun lien et puis elle sait que je suis sortie c’est pas suffisant ? Je savais pas où j’allais en quittant la maison alors je pouvais pas lui écrire sur le post-it.

- Dans ce cas, cela doit aller. On pourra l’appeler pour la prévenir quand elle sera réveillée. Je suppose que c’est pour cela que tu lui as laissé un message. Si elle sait que tu es avec un adulte, ça devrait être bon.


La précision qu’elle avait faite concernant sa mère me fit tiquer. Il n’y avait pas besoin de faire ce genre de précision. Cela n’était pas quelque chose d’inhabituel, même si cela devenait de plus en plus rare qu’un humain soit capturé aussi jeune. Je préférais donc éviter d’en parler pour ne pas aborder un sujet qui risquait de lui retirer son aplomb. J’avais donc simplement hoché la tête pour acquiescer à ce qu’elle venait d’annoncer avant de lui répondre. Après tout, elle semblait assez débrouillarde pour son âge et il s’agissait d’une Âme. Elle pouvait donc très bien avoir des milliers d’année et avoir vécu sur de nombreux monde avant celui-là. Je me voyais donc mal lui rétorquer sans savoir cela qu’elle devrait faire plus attention.

Je ne fus pas la seule à m’éloigner du sujet, ce qui appuya d’autant plus mes soupçons à ce sujet. J’étais un peu dérangé par le fait qu’il y ait peut-être un malaise, mais je ne pouvais pas m’imposer en voulant tout régler et m’assurer que tout allait bien pour elle alors que je venais à peine de la rencontrer réellement. D’autant plus que j’avais mon lot de chose à gérer. Je n’étais donc surement pas la meilleure pour cela, mais elle était très probablement assez mature pour demander de l’aide si elle en avait besoin. Parmi ces problèmes que j’avais à régler, elle en aborda justement un, Mélicendre. Elle voulait savoir si elle était ou non toujours là, ce qui était quelque peu curieux qu’elle puisse penser qu’un hôte puisse rester après l’insertion. C’était rare et généralement observé chez les adultes ou en tout cas les plus vieux qu’elle. Voilà pourquoi s’était d’autant plus étrange. Tout naturellement, je lui répondis simplement ce que je ressentais d’une façon propre à ce que l’on peut dire à un enfant. Je n’étais pas sûr qu’elle ne soit pas là, surtout après avoir rencontré Strauss, mais je ne l’avais jamais entendu ou trouvé dans ma tête. C’était étrange à dire, mais je ne voyais pas comment l’exprimer autrement. Je lui répondis donc qu’elle devait bien ce caché si elle était toujours là. Trouvant vraiment curieuse sa question, je lui proposais de l’aider elle ou la personne qu’elle connaissait si s’était pour cela qu’elle y avait pensé.

Oh… Ma proposition ne semblait pas du tout lui plaire. Je n’aimais pas du tout cette tête. Je préférais l’air espiègle et curieux de tout à l’heure. La voir froncer les sourcils et reculer me gêne vraiment et je me retrouve dans une situation inédite pour moi sans savoir comment la gérer. J’avais l’impression de me retrouver devant l’une des bêtes sauvages que Mélicendre avait cherché à approcher pour montrer à son petit frère qu’il n’avait pas à avoir peut. Personnellement, j’aurais été du même avis que l’enfant. Je ne voyais personne à par Mélicendre pour oser s’approcher d’un cerf adulte surtout avec ces grands bois qui annonçaient de belles blessures si elle se trompait. Coup de chance ou effectivement elle avait raison, l’animal avait fini par s’approcher d’elle et se laisser caresser, mais je ne vous parle pas du temps qu’elle a passé assise au milieu de cette clairière à narguer l’animal affamé avec ces fruits. D’ailleurs je me demandais bien où elle avait bien pu les trouver en pleine hiver… Enfin bref. Je n’allais pas pouvoir amadouer cette enfant avec de la nourriture. Je ne voyais donc pas comment j’allais bien pouvoir faire. Le problème étant que la demoiselle semblait paniquer aux idées que lui fournissait son esprit après mes paroles. Je ne voulais pas qu’elle parte et surtout pas de cette façon, je me retrouvais donc interdite, ne sachant pas comment réagir pour la calmer et la rassurer. Je n’osais même pas lui dire de ne pas s’inquiéter, que si elle ne voulait pas je ne lis forçais pas. Elle réagit avant moi en me répondant alors que j’avais bel et bien l’impression qu’elle aurait bien opté pour la fuite pure et simple.


- C’était juste de la curiosité et puis non je connais personne dans ce cas et si c’était l’inverse je te le dirais pas d’abord parce que ça te regarde pas et puis je veux pas d’aide.


Il n’y avait pas à dire, j’avais pile parlé de ce qu’il ne fallait pas. Je faisais quoi moi maintenant pour lui faire comprendre que ce n’était pas grave ou un problème pour moi si elle avait toujours son hôte avec elle. Ba oui, pour réagir aussi violemment, je ne voyais pas d’autre résonnement que celui-là. En plus, elle devait y être très attachée pour réagir ainsi. Qu’est-ce que je pouvais bien faire ? Cela m’arrachait le cœur de la voir ainsi, mais je ne savais pas comment faire pour la calmer sans qu’elle ne détale comme un lapin. Cette fois-ci, ce fut le souvenir de Maxim en larme en train de crier sur sa sœur qui me revint en mémoire. Mélicendre s’était agenouillé et cherchait à essuyer ces larmes tout en lui parlant doucement et calmement. Peut-être que cela pourrait fonctionner. Enfin pas d’essayer d’instaurer un contact physique, mais le fait de me mettre à sa hauteur et de lui parler de cette façon. C’était étrange tout de même que pile ces souvenirs me soit venu à l’esprit alors que je ne savais pas quoi faire. Contrairement à d’habitude, on ne pouvait pas dire qu’ils avaient forcément un lien directe avec la situation à laquelle je faisais face. Voilà encore de quoi ajouter à mes doutes concernant le fait que Mélicendre soit ou non là.

J’avais envie de mettre un aller-retour à Sunny. Bien sûr que s’était moi qui cherchait à l’aider. Je n’allais pas rester là à ne rien faire alors qu’elle venait d’affoler une petite fille qui semblait qui plus ait avoir encore son hôte avec elle. En plus si les suppositions de miss Sunshine étaient justes, elles étaient amies. C’était effectivement ce qu’il me semblait, ce qui ne faisait qu’ajouter une raison pour moi d’intervenir. Imaginer ce qui risquait d’arriver si elle se m’était à partir en courant prise de panique. Pour ma part, ça s’était très mal fini quand cela m’était arrivé. La preuve, j’en étais réduite à cacher ma présence à une Âme qui contrôlait maintenant mon corps et qui m’agaçait à rester encore immobile alors que je venais clairement de lui montrer quoi faire. Il fallait que je lui dise en plus ou quoi ? Ça elle pouvait rêver. Je m’étais déjà bien assez grillé comme cela. Pour le moment, elle n’avait pas parlé à Etoile de ces soupçons me concernant, ni de ce qu’il en était pour Strauss et comme me concernant s’était surement dû au fait qu’elle soit dans le flou, je n’allais pas sortir de derrière la seule chose qui me séparait d’elle, le noir absolue qui me cachait de son esprit par ce que je me tenais à l’écart. Il suffirait d’une seule fois, juste une pour qu’elle puisse reconnaitre ma présence et comprendre que depuis le début je suis là et quand j’étais intervenu. J’étais vraiment dans la merrrrrcredi. On se moque pas. La faute à mes parents. Bref, faut faire quoi pour qu’elle… Ah, j’ai rien dit.

Maladroitement, je m’accroupi sans chercher à me rapprocher d’une manière même involontaire de Kassy. J’étais hésitante, mais je ne savais pas vraiment comment agir. Si Mélicendre avait été là, elle aurait surement sus comment agir correctement. J’enviais vraiment Strauss qui pouvait être guidé par Matthew dans des situations auxquelles sous autres Âmes n’avions aucune expérience. Oui, je reconnaissais que les humains ne nous étaient pas inférieurs. Je ne faisais pas partie de la catégorie d’Âme classique même si je faisais tout pour ne pas que cela se remarque. Cela m’était dure, même très dure et surtout dans ce genre de situation. Prenant mon courage à deux mains, j’arrêtais de martyriser ma lèvre inférieur en observant la fillette et pris la parole d’une voix douce et rassurante que je ne me connaissais pas du tout. Cela me surprenait moi-même, mais je n’avais pas le temps de m’interroger là-dessus. C’était surement su au fait qu’il s’agissait d’une enfant et que j’étais une adulte. Une sorte d’instinct maternel. Quoi qu’il en soit, je devais espérer que mes paroles parviennent à la calmer car pendant ma panique sur ce que je devais ou non faire pour y parvenir, j’avais eu en mémoire le fait que Mélicendre avait fini renversé le jour où elle s’était enfuit en courant.


- Kassy, je ne ferais rien que tu ne veux pas. Si tu ne veux pas en parler, je n’en parlerais plus. Je te le promets, dis-je avec la plus grande honnêteté. J’ai un ami qui a toujours son hôte avec lui. Je pensais que cela pourrait te plaire de parler à quelqu’un comme cela. Tu sais, je n’ai jamais dit à qui que ce soit qu’il avait toujours son humain. Je ne veux pas qu’ils aient d’ennuis et je ne veux pas non plus que toi ou ton ami en aillez. Je voulais juste t’aider, mais comme tu ne veux pas de mon aide, je ne te forcerais pas. Je garderais pour moi ce que je pense. Si tu veux, ce sera même comme si je ne t’avais jamais parlé. Je partirais et te laisserais tranquille, mais s’il te plait, ne part pas en courant par  peur que je t’attire des problèmes. Je ne le ferais jamais. C’est promit. Si tu veux quoi que ce soit, se sera toi qui me le demandera. Tu es assez grande pour ça, non ?


Et voilà, j’avais fini par avouer à une Âme que je cachais des choses aux autres. Elle ne pouvait pas savoir ni se douter à quel point, mais le mal était déjà fait. Si elle décidait de parler de ce que je venais de lui dire à quelqu’un, j’étais tout simplement foutu. Rien de plus ni de moins. Pourquoi j’en étais si sûr. Par ce que j’avais Etoile comme traqueur attitré. S’il apprenait que je cachais des informations, j’étais bonne pour me retrouver assise sur une chaise jusqu’à la fin de mon cycle en devant lui raconter tout ce que je n’ai jamais avoué et ce que je cachais. Tien en y repensant, il y avait tout de même une évolution à mes cachoteries. Avant, elle ne concernait que moi. Maintenant, je cachais même les secrets d’autres personnes. Ça n’allait pas en s’arrangeant…

Hé bé, elle m’impressionnait. On pourrait croire qu’elle était faite pour être mère. Elle n’avait pas fait une seule erreur ou en tout cas, je n’en avais pas vu. Moi, il m’avait fallu de nombreuses années de pratique avec Matti et ma crevette pour y parvenir. Elle n’était pas tombé dans le piège attrayant du surnom affectif qui rendait revêche les enfants sur la défensive, d’autant plus quand ils avaient un caractère aussi bien affirmé que celui de Kassy. Elle avait même osé faire ce qui était le plus dure, mais qui était la seule chose pouvant assurer que l’on ne risquait pas de simplement chercher à la clamer, lui avouer un secret la concernant qui la mettait en position délicate si la jeune Âme décidait de parler. Elle ne lui avait pas non plus dit de se clamer ce qui l’aurait au mieux énervé ou juste agacé, mais au pire l’aurait décidé à partir. Elle avait même terminé en lui laissant la possibilité de choisir ce qui allait se passer. Elle avait laissé la décision finale à Kassy après lui avoir proposé une solution. La seule chose que je n’appréciais pas trop dans tout cela, s’était que si jamais la petite se décidait à parler, elle risquait de mettre Sunny dans les problèmes jusqu’au coup. Bon ba là, je m’en fichais un peu. Je risquais juste de perdre la seul possibilité que j’avais de retrouver mon corps, mais le GROS problème, s’était que Strauss et Matt risquaient gros aussi. Elle avait beau ne pas avoir parlé d’eux, il ne faudrait pas longtemps pour qu’Etoile met le doigt la dessus.  En tout cas, j’avais beau m’être moqué dans mon coin d’elle quand elle avait voulu que je sois là pour m’en occuper, elle s’en était aussi bien sortie que moi.

La petite était prise de panique après ce que je venais de lui proposer. En réaction à cela, je fus complétement perdu sur ce que je devais faire pour parvenir à la clamer. Immobile, je réfléchissais à toute vitesse sur ce que je devais faire ou non. Coup de chance ou soupçon qui voyait une nouvelle preuve s’ajouter à la liste, des souvenirs me permettant de trouver la bonne réaction me vinrent en tête. J’avais de plus en plus de doute sur le fait que Mélicendre se soit éteinte lors de mon insertion. Cela serait loin de me déplaire, mais pourtant si elle était là, tout en le sachant elle continuait à se cacher. Ne comprenant pas pourquoi elle agirait ainsi si elle était là, cela rajoutait un argument sur le fait qu’au contraire, elle n’était plus là.

M’accroupissant, je me retrouvais à la hauteur de Kassy et me mise à lui parler. Je ne savais pas quoi lui dire, mais je voulais qu’elle se calme et n’ai plus peur de moi. J’avais l’horrible sensation que si elle partait en courant, il lui arriverait quelque chose de mal. Cela pouvait cependant venir du fait que s’était ce qui était arrivé à mon hôte la dernière fois qu’elle l’avait fait. Les paroles sortent toutes seules sans même que j’y réfléchisse réellement. Je me montre simplement le plus honnête possible et cela au risque de m’attirer des ennuis. Si jamais elle décide de parler, les ennuis que j’aurais seront loin d’être petits. Et s’était peu dire. La puce ne semble pas vraiment en croire ces oreilles en m’entendant parler. Tant pis, je continue, car je ne veux pas qu’elle parte en courant et qu’elle ne bouge pas alors que je lui parle. Elle semble même se détendre s’en toutefois parvenir à y croire. Cherchant une solution qui lui irait, je lui en propose plusieurs jusqu’à ce qu’à court, je finisse par me taire pour savoir ce qu’elle décide finalement. Comme je le disais, elle ne semblait pas croire à ce que je racontais, les yeux écarquillés m’avait déjà permis de le comprendre, mais le silence qui suivit le fut d’autant plus. Une seconde, j’eu peur que ce que je venais de dire ne la fasse fuir, chercher de l’aide ou bien même prévenir un traqueur après ce que je venais de lui dire, mais cela ne dura pas bien longtemps puisqu’elle se mit à me parler presque au même moment où j’avais commencé à m’inquiéter.


- Je dirais pas que tu as un secret puisque tu ne diras pas le mien.


Je faillis lâcher un soupir de soulagement en l’entendant parler. Au lieu de cela, je me concentrais pour relâcher doucement l’air que j’avais bloqué dans mes poumons. Une bonne chose de régler qui ouvrait la possibilité que tout cela se termine bien finalement. Toujours accroupis, je continuais d’écouter ce qu’elle allait décider. Je lui avais posé plusieurs questions et il lui faudrait peut-être un peu de temps pour prendre toutes ces décisions. En tout cas, il n’y avait plus de doute possible sur le fait que ce soit elle qui ait conservé son hôte. J’étais autant intrigué qu’émerveillé par ce phénomène. Déjà que cela était rare chez les adultes, mais chez les enfants ! Tout en écoutant ce qu’elle me disait, j’essayais de trouver une réponse à cela sans y parvenir. J’avais envie de lui poser des questions pour trouver la réponse, mais je devais être patiente. Il y avait plus important pour le moment à régler. Acceptant ce petit pacte de silence entre nous, je lui fis un sourire encourageant.


- Elle ne te fait pas confiance et ne veux pas que je te parle d’elle … Elle ne fait pas confiance aux Âmes de toute façon.

- Je comprends, dis-je en acceptant la vérité avec un pincement au cœur.


Je ne pouvais pas en vouloir à sa petite humaine. Elle avait toutes les raisons du monde pour ne pas faire confiance aux Âmes. Si elle en était là aujourd’hui, s’était que d’une façon ou d’une autre, on avait placé Kassy dans son corps. Que cela soit après que ces parents l’ai confié aux traqueurs pour qu’on place une Âme dans le corps de leur fillette ou après une capture. Oh… Mais ça ne pouvait pas être la première après ce qu’elle avait dit sur sa mère. Elle avait donc de très bonnes raisons de ne pas nous apprécier.


- Tu sais, Kas c’est mon premier hôte, je suis née ici et ça fait pas très longtemps alors … Je sais pas comment ça se passe ailleurs, mais moi j’ai plein de problème à cause d’elle et en même temps je ne veux pas qu’on lui fasse de mal.


Je n’y croyais pas. Mes yeux s’était ouvert en grand en comprenant l’étendu de ce qu’elle venait de me dire. Ce n’était qu’un bébé ! Mon cœur se sera et je dû me faire violence pour ne pas la prendre dans mes bras. Au lieu de cela j’hochais bêtement la tête pour acquiescer. J’avais un peu de mal à intégrer cette nouvelle. La suite de ces paroles m’obligea cependant à me concentrer sur ce qu’elle me disait car elle se retrouvait avec un dilemme à gérer. Son âge me revenu alors d’autant plus en mémoire. J’étais horrifié autant que j’étais admirative de la petite Âme qui se trouvait devant moi. Il y avait en tout cas une explication à mon interrogation précédente. Si Kassy avait encore son hôte, s’était très probablement par ce qu’elle-même était jeune. Elle était même ce qu’il y avait de plus jeune possible chez les Âmes. Il allait falloir que je me renseigne sur une chose dès que je le pourrais. Si d’autres Âmes de cet âge avait été inséré dans le corps d’un humain plus ancien qu’elle, se phénomène n’était peut-être pas inédite. Le problème étant de savoir comment me renseigner sans attirer d’ennuis à Kassy. Temps que je n’aurais pas de solution à cette question, je n’évoquerais jamais la question. Cette vérité resterait à jamais avec moi si cela devait être le cas.


- Si tu as besoin que je t’aide pour régler un problème, tu peux me le demander quand tu le souhaites. Même si ce n’est pas grand-chose.

- Les autres disent que les hôtes jeune ne résistent pas. Est-ce que ça veut dire que Kas va finir par disparaitre ? Parce que moi je veux pas la perdre.


Préférant ne pas répondre précipitamment en risquant de lui donner de faux espoirs, je me concentrais sur la question. Pour tout dire, je me retrouvais même assise par terre en tailleur pour y réfléchir sérieusement. Il fallait que tous mes neurones y réfléchisse et non qu’une partie d’entre eux gère mon équilibre. Est-ce que son humaine risquait de disparaitre… Heureusement que j’avais mis un jean aujourd’hui. J’avais beau tourner la question dans tous les sens, je ne pouvais le lui assurer à cent pour cent, mais avec ce que je savais sur ce phénomène, je pensais pouvoir lui dire que cela irait. En fait, j’avais même plus peur pour l’Âme que l’humaine. J’avais beaucoup de mal à concevoir la limite entre un hôte résistant ou non avec ce que je venais d’apprendre. Il y avait même une possibilité que l’hôte l’emporte sur l’Âme bien plus que dans n’importe qu’elle autre cas. C’était déjà arrivé et les Âmes que l’on avait pu extraire à la suite de cela en était resté marqué à vie et non pas uniquement durant le ou lesquelques cycles suivant, lorsqu’il y avait un cycle…


«  De quoi ?!! Qu’est-ce qu’elle fait dehors toute seule !! C’est quoi ces Âmes qui laisse un bébé se promener dans la rue seul ! J’y crois pas, mais vous êtes complétement inconscientes chez les Âmes ou c’est juste que vous êtes stupide ? Elles ont quoi dans le crâne ? De la tambouille ? Heureusement qu’elle a la petite avec elle ou elle aurait pas fait long feu la puce. Nan, mais c’est pas par ce que ce ne sont pas ces géniteurs qu’ils ont droit de faire une chose pareille ! J’arrive pas à y croire. Ils sont où que je leur dise ma façon de penser ?! Il est pas question que Kassy retourne avec eux s’ils ne savent pas s’occuper d’une enfant ! »


Non de dieu. S’était quoi ça ? Mélicendre ? Oh, mais bon sang, oui ! Je m’étais totalement figé les yeux presque exorbités quand elle était devenue furibonde. J’avais juste pu rester là immobile à essayer de comprendre alors que je ne comprenais absolument rien à ce qui se passait. Ce n’était pas ces pensées, même si j’étais d’accord avec ce qu’elle disait, mais ce n’était pas mes pensées ! En plus, je ne m’étais jamais mise dans un tel état et j’avais du mal à savoir comment me calmer, enfin… lui, ou nous. Woua j’étais pommé !


«  Désolé, je me calme… Mais tu ne la laisse pas retourner avec eux !! »


Tout ce qu’elle voulait temps qu’elle faisait ce qu’elle venait de dire. Je lâchais un énorme soupire quand elle sembla s’éloigner. S’était étrange comme sensation, mais je comprenais un peu mieux maintenant comment elle avait réussi à passer inaperçu tout ce temps. Ainsi reculé, je parvenais parfaitement à gérer son agitation, entre autre par ce qu’elle faisait des efforts dans ce sens, mais aussi par ce que sa présence était nettement réduite. Je ne savais pas comment elle s’y prenait, mais s’était ainsi que cela se ressentait. Papillonnant des yeux, j’essayais de refaire le point sur la situation. J’étais visiblement toujours assise parterre avec Kassy près de moi et par une chance insensée il n’y avait toujours personne dans la rue. Pas même un rideau entre ouvert pour voir ce qui se passait. En même temps, ce n’était pas le genre d’habitude qu’avaient les Âmes.


« Nan, on se serait retrouvé entouré par tout un groupe cherchant à s’assurer si tout allait bien si on avait été repéré. C’est même un miracle que la puce ne soit pas partie cherché de l’aide entre temps… Dit, tu devais pas lui répondre au sujet de son amie ? »


Elle n’avait pas tort. Essayant de me faire à cette nouvelle que la misse disparu était finalement toujours là, je me concentrais pour voir comment avait réagi Kassy en me voyant ainsi. Avant de lui répondre, il fallait peut-être mieux que je lui explique ce qu’il venait de se produire. En plus, ce n’était que des suppositions.


- Euh… Je crois que je peux affirmer maintenant que Mélicendre est toujours là, dis-je en lui indiquant ma tempe. Désolé, j’ai un peu de mal à gérer ça. Je suis dans ce corps depuis trois semaines et elle ne s’était jamais manifestée.

«  Pas directement. Pour sa question, dit lui ce que tu penses. Je suis d’accord sauf pour ce que tu crains pour Kassy. D’après moi, elle n’a rien à craindre puisqu’elle va toujours avoir le même écart d’attachement ou pour faire plus simple de souvenir, qu’elles n’en ont actuellement. Ne cherche pas à comprendre, je te l’expliquerais à un autre moment. C’est une théorie que j’ai monté pendant mes études. »


Hochant la tête, mais pourquoi j’hochais la tête, elle ne risquait pas de me voir contrairement aux Âmes… J’arrêtais donc mon mouvement en me mordant la lèvre pour essayer de faire le point. Avec ce qu’elle venait de me dire, si s’était effectivement le cas, j’étais rassurée. Je faillis repartir à mes réflexions sur ce que Mélicendre venait de m’apprendre quand elle me rappela Kassy. Je tournais donc mon attention vers elle pour lui faire part de ce que je pensais avec les corrections de Mélicendre.


- Je pense que temps que tu resteras comme vous êtes toutes les deux en ce moment, elle ne risque rien. Si elle est toujours là, c’est qu’elle est assez forte pour ça. J’aurais même plus peur pour toi, mais Mélicendre m’a dit que tu ne risquais rien. Je ne suis pas sûr d’avoir compris pourquoi, mais elle me l’expliquera plus tard. Je pense qu’on ne devrait pas rester ici… Tu veux peut-être rentrer chez toi ? Je te raccompagne si tu veux ?

« On avait dit, commença Mélicendre avant que je ne lui dise chute. »

- Mais si tu veux, on peut aussi aller chez moi. On pourra appeler tes parents pour les rassurer et leur demander combien de temps tu peux rester.

« Indéfiniment… Pas question qu’on leur lui rende, bougonna-t-elle. »


Je comprenais parfaitement sa réaction, mais je ne pouvais pas agir ainsi. J’vais un peu beaucoup trop de chose à gérer. J’en avais déjà beaucoup, mais là avec Mélicendre qui apparaissait comme par magie, j’avais atteint le maximum je crois bien. Elle dut se rendre compte de mon problème car elle s’éloigna et j’eu même peur d’avoir imaginé tout ce qui venait de se passer, mais en me concentrant, je parvenais maintenant à sa percevoir. S’était comme une petite veilleuse cachée sous une couverture, pas de façon visuelle, mais s’était ce que je pouvais décrire de plus rapprochant pour l’expliquer. Tellement imperceptible que si l’on ne savait pas qu’elle était là, on ne pouvait pas la voir, mais maintenant je la voyais.


« Super… Occupe toit de la petite au lieu de t’occuper de moi. Je viens de faire une croix sur quelque chose d’important pour que tu prennes soin d’elle vu que ces parents adoptifs en sont incapables. »


Je ne pus même pas cherche à discuter sur le sujet qu’elle se cacha encore plus profondément au point que je ne ressentais plus ces émotions. J’avais tout de même pus entre apercevoir celle-ci avant qu’elle ne s’éloigne et j’en gardais une boule au ventre. Ah, elle m’agaçait déjà avec ces sautes d’humeur. De furieuse, elle était passée à plus triste que la mort. Je la préférais encore furieuse… En plus s’était quoi se temps de décalage de réaction ? Flûte ! Il était temps que je m’occupe de Kassy. Lui souriant, je me relevais et lui tendis la main.


- Alors ? On fait quoi ?

Toujours en plein milieu du trottoir agenouillé devant Kassy pour lui parler, j’attends qu’elle me réponde après lui avoir proposé mon aide. Cela peut-être juste une formule de politesse comme une autre, mais cette fois-ci, j’avais vraiment envie de pouvoir me rendre utile pour elle si je le pouvais. Après la frayeur qu’elle avait eu, s’était la moindre des choses. En plus, j’appréciais vraiment la petite alors cela ne pourrait que me faire plaisir. Profitant de ma proposition, elle me demanda si son amie risquait quelque chose à cause de son âge. C’était important pour elle, je le savais parfaitement et je pris donc le temps d’y réfléchir convenablement en m’asseyant. Prise par la discussion, je faisais totalement abstraction de l’endroit où nous nous trouvions. C’était souvent comme cela lorsque j’étais totalement prise par ce que je faisais. Heureusement, personne ne passa dans les environs et ce d’autant plus quand je me transformais en statut. En même temps, comment j’aurais pu réagir autrement avec mon hôte qui s’était mise à m’hurler dans la tête alors qu’elle n’avait jamais donné signe de vie jusqu’à maintenant. Je l’avais cherché tellement de fois en revenant toujours bredouille que j’avais pratiquement abandonné l’espoir de sa présence. J’arrivais à peine à suivre tout ce qu’elle disait tellement ces paroles fusaient, mais je comprenais parfaitement l’essentiel et était d’accord avec elle. Ce rendant compte des effets de son comportement sur moi, Mélicendre fait en sorte de se calmer me permettant de me détendre.

Aillant comme l’impression d’être dans le brouillard, je papillonnais des yeux pour faire le point sur la situation. J’avais peut-être eu du publique, mais heureusement pour moi, je me rendu compte qu’il n’y avait toujours que Kassy dans la rue. Celle-ci semble d’ailleurs totalement focaliser son attention sur moi. Elle ne semble pas inquiète, mais plutôt surprise. Vu mon comportement il y avait de quoi l’être et je me mise donc aussitôt à le lui expliquer d’un phrase simple. Un sourire radieux apparait sur son visage me faisant sourire à mon tour malgré ma confusion. Il faut dire qu’avoir Mélicendre qui maintenant me parle régulièrement alors que je ne l’avais jamais entendu, c’était assez perturbant. Je me stoppe même en plein mouvement alors que je me rends compte réagir comme si quelqu’un me parlait alors qu’il s’agit de Mélicendre. Je sentais présentais déjà une bonne couche de problèmes supplémentaire à gérer… Quoi qu’il en soit, je fis par a Kassy de ce que nous pensions sur son interrogation. Je n’avais pas les explications complètes, mais je pouvais lui dire au moins que tout devrait bien se passer. Après tout, elle semblait parfaitement coexister avec son hôte sans que l’une ou l’autre cherche à changer de position. La petite laisse échapper un profond soupir de soulagement qui me fait sourire appréciant la voir rassuré. Bien il était temps de bouger. Je lui demandais donc après avoir l’avoir rassuré si elle voulait rentrer chez elle, ce qui me valut une tentative immédiate de contradiction de mon hôte à laquelle je coupais court. Reprenant où j’en étais avant cette interruption, je proposais également que l’on aille chez moi. Ce n’était pas très grand et luxueux, mais s’était bien assez et surtout privé. On ne risquerait pas d’être surprise par quelqu’un là-bas. Me relevant après que Mélicendre soit partie dans son coin après un autre de nos petits échanges privé, je souris à Kassy qui ne pouvait pas se douter de ce qui s’était passé et lui tendis la main pour l’inviter à venir avec moi tout en attendant sa réponse. Me retournant mon sourire, elle glissa sa petite main dans la mienne et je me mis donc aussitôt en marche tandis qu’elle me répondait.


- On va chez toi. Il faut que je t’apprenne à ne pas montrer quand tu parles à Mélicendre sinon vous allez vite avoir des problèmes.

- Tu as surement raison, dis-je avec un grand sourire d’amusement.


Je l’étais autant à l’idée d’avoir un professeur aussi jeune que par ce qu’on appelle un rire jaune à l’idée de tous les problèmes qui risqueraient effectivement de me tomber dessus. Chez les Âmes, l’âge de notre hôte n’avait pas le même impact que chez les humains, mais cette fois-ci il n’y avait pas que l’hôte qui était jeune. Elle avait cependant plus de pratique que moi dans ce domaine et je ne pouvais donc pas négliger ces conseils. J’étais déjà largement assez surveillé comme cela. Pas la peine de leur donner une raison supplémentaire en les laissant remarquer que je n’étais plus toute seule. Tout en marchant, je saluais un passant qui se trouvait de l’autre côté de la rue. Il ne s’agissait pas tout à fait d’un voisin, mais j’avais eu l’occasion de le croiser régulièrement ces derniers temps en sortant. Cette Âme passait une bonne partie de son temps dans son jardin et celui-ci était d’ailleurs superbe. Entendant la voix de Kassy, je retournais mon attention vers elle pour pouvoir répondre à sa question.


- Tu as un travail ? Moi je vais à l’école, mais j’aime pas trop ça, j’ai du mal à me concentrer parce que ça plait pas à Kas alors je me fais tout le temps gronder.

- Ça ne doit effectivement pas être très amusant dans ces conditions. Il faudrait peut-être trouver quelque chose qui pourrait l’intéresser. Elle connait déjà ce que tu apprends ou c’est uniquement qu’elle ne s’y intéresse pas ?


Kassy avait attendu de pouvoir parler librement et je me mis donc à faire également attention à cela avant de lui réponse. Si Kas n’aimait pas ce qu’elles devaient apprendre à l’école, il n’y aurait pas grand-chose à faire pour l’aider. La solution serait peut-être un professeur particulier qui pourrait s’adapter à elle, mais je voyais mal cela sans qu’il ne découvre tout. Avec un peu de chance, c’était ce que j’avais proposé en premier et dans ce cas, cela pourrait être plus simple à régler. En plus, ce ne serait pas amusant pour elle si elle était séparée des autres enfants. Bon, on verra bien plus tard quoi faire. De toute manière, je ne pourrais pas y changer grand-chose dans ma position. Je ne pourrais qu’aller en parler à ces parents Tuteurs. Ils ne méritent pas le nom de parents. c’est vrai. Tu arrêtes de bouder ? Je ne boudais pas… Je vais réfléchir à cette question et te prévient quand j’ai une solution. On a eu ce genre de choses à régler avec Max. C’est vrai qu’il avait un niveau bien plus important que ceux de son âge. Je te laisse faire. Oui et répond à sa question. Ah oui ! Je n’allais pas avoir l’air bête de répondre en décaler moi…


- On réfléchira à une solution si tu veux. Pour ce qui est de mon travail, je n’en aie pas encore. Malgré cela, j’ai des journées bien occupées. Mélicendre est soupçonné d’avoir des informations très utiles aux traqueurs et l’on attend de moi que je leur fournisse.


J’avais répondu tout cela avec le plus grand naturel, mais je retournais mon attention sur la rue que nous parcourions juste après. Oui, ça ne va plus être aussi simple n’est-ce pas ? Bien sûr que si. C’est ce que l’on attend de moi. Alors pourquoi cela te dérange autant. Bonne question… Le visage de Matthew, celui de Strauss et de Maxim me revinrent à l’esprit. J’avais beau me mentir un peu en disant que je ne cherchais qu’à éviter une surveillance plus importante, il y avait autre chose qui faisait que je ne voulais pas indiquer à Etoile que Mélicendre était encore là. Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir faire… Je ne pouvais pas tout simplement arrêter de leur dire ce que je savais. Cela ne serait pas intelligent du tout. On pourrait croire que Mélicendre avait pris le contrôle ou quelque chose de ce genre. On peut filtrer les infos… comme je le fais avec toi. Oh… ça, ça me faisait mal. Je comprenais car j’avais suffisamment expérimenté les cachoteries avant même de l’avoir pour hôte pour le savoir, mais ce n’était pas plaisant à entendre. Essayant de cacher tant bien que mal, l’impact de ce que venait de me dire Mélicendre, je repris là où je m’étais arrêtée.


- Je crois que cela va tout de même pouvoir changer. Je n’ai rien d’intéressant à leur fournir et je vais bientôt emménager chez une connaissance. Cela risque de changer plusieurs choses. Heureusement pour moi, il n’habite pas si loin. Et… heu…


On fait comment pour Kassy ? On la prend avec nous ! On ne peut pas. Ce n’est pas aussi simple. On va emménager chez Strauss et… Tient d’ailleurs. Pourquoi tu ne réagis pas à l’idée qu’une Âme est dans le corps de ton frère ? Elle se contenta de me montrer un souvenir la concernant. En pleine rafle dans une maison d’Âme, elle avait allumé la télé comme à chaque fois qu’elle le pouvait et l’avait vu. Matthew était visible aux informations qui indiquaient la capture d’un groupe d’humain. Elle avait ensuite éteint la télé puisque rien ne l’informait sur la localisation et avait repris ce qu’elle faisait les larmes aux yeux. Désolé… Je suis sérieuse. On fait quelque chose pour garder Kassy à l’œil. Oh ! Je sais. Ça risque de poser quelques problèmes, mais ça sera gérable. De quoi ? Quels problèmes ? Je n’eus aucune réponse supplémentaire. Mélicendre était retourné à sa réflexion pour probablement trouver comment gérer les ennuis qui découlerait de sa solution miracle, mais moi je n’étais pas plus avancé. Le problème en question devait concerner une Âme car j’avais eu le souvenir d’une femme blonde au sourire radieux. Retournant mon regard vers Kassy, je lui fis donc par de la seule chose que je pouvais lui dire à ce sujet. Si jamais l’idée qu’elle ne pourrait plus me voir ou plus autant que cela pouvait nous l’être possible actuellement, cela l’aiderait surement. En tout cas, cela fonctionné pour moi. Max avait beau être intelligent, cela devait être de famille car Mélicendre fourmillait de solutions à chaque problème. Elle avait toujours une réponse ce qui était très rassurant. Attendant que l’on se soit assez éloigné d’une Âme que nous venions de croiser, je me chargeais donc de l’informer.


- Mélicendre a un moyen pour qu’on puisse se voir après mon déménagement si cela t’intéresse. J’en sais pas plus. Elle est en pleine réflexion.


Oui, il n’y avait vraiment rien à faire. J’avais beau essayer de lui tirer mentalement sur la manche, je n’eus pour seule réaction qu’une bonne bousculade pour aller voir ailleurs. Intelligente, mais pas douce du tout ! Grrrr. Attention, tu vas prendre mes mauvaise habitude. me renfrognant, je me mise à afficher un air renfrogné tout en la laissant dans son coin puisque s’était ce qu’elle voulait. Je me rendis alors compte que nous étions presque arrivés. Je pouvais même voir mon immeuble là où nous étions. Ouvrant la porte après avoir tapé le code de sécurité qui était là plus part surplus de sécurité que nécessité, je fis entrer Kassy avant de la laisser se refermer. Il était peut-être utile pour les humains qui pourraient venir roder, mais à part Mélicendre, je ne voyais aucun humain assez fou pour cela. Habitant aux septième étage, je nous dirigeais vers l’ascenseur et y montait avec Kassy. Direction le septième ciel Qu’est-ce que ça veut dire ? Pas de réponse, juste une sorte d’immense sourire mentale de ça part. J’avais même l’impression qu’elle se retenait de rire, ce qui me laissa dubitative. Je n’eus cependant pas le temps de lui demander de m’expliquer car Kassy profita que nous soyons toutes les deux pour parler de ce que ressentait son hôte.


- Elle est contente que ton hôte soit toujours là. Tu sais, elle aimerait bien que je trouve un groupe d’humain, comme avant quand son papa et sa maman était encore là.

- …C’est aussi ce que tu veux ?


L’annonce me jeta un froid. Finalement, Mélicendre cherchait peut-être une solution pour rien. Si Kassy partait comme le voulait son hôte, on ne risquait plus de la revoir. Arrête de t’inquiéter. Elle ne pourrait pas. Elle est trop jeune pour s’y aventurer toute seule et c’est trop risqué. Elle est pas idiote. Mais si elle voulait faire plaisir à son hôte ? Le vide. Je crois que je déteste ça plus que tout quand elle me fait le coup du silence. Plus que tes contre rendu à notre astre ? Elle marquait un point. L’ascenseur s’ouvrant, je sortis pour me diriger vers mon appartement et. Flûte…


- Bonjour Ecume de la mer étoilée. Vous sortez en ville ?

- Bonjour. Oui, je vais y retrouver une amie. Qui est la vôtre ?

- Je vous présente Kassy, lui indiquais-je tandis qu’elle la saluait. Elle…


Dit lui que tu viens de te décider pour un post à l’école primaire de Tucson et qu’elle y est élève. C’est ça ton idée ? Je n’eus cependant pas le temps de polémiquer et répétait donc bêtement mot pour mot ce qu’elle venait de me dire car il n’y avait pas de meilleurs façon de l’expliquer sans prononcer un seul mensonge. C’était impressionnant ce qu’elle était doué avec les mots. Sauf que je me demandais bien comment elle pouvait savoir une chose pareille.


- Elle fait partie de l’école de Tucson où je me suis décidée d’accepter un post.

- Tucson ? Pourquoi pas plutôt ici ? Oh, je suis désolé. Mon amie m’attend déjà, dit-elle en entendant son téléphone. Nous en rediscuterons une autre fois, me salua-elle tout en me félicitant avant de disparaitre dans l’ascenseur.

- On est mal…


T’es contente j’espère. T’en fait pas et rentre. Oui, ba faudra tout de même que tu m’expliques tout ça. Faisant signe à Kassy de me suivre, je me rendis jusqu’à ma porte que j’ouvrais sans même avoir à la déverrouiller avec un commentaire de Mélicendre que je ne pris pas la peine d’écouter réellement faisant référence à une immense colocation tout en faisant entrer Kassy. Le tour de celui-ci serait très vite fait si s’était ce qu’elle avait envie de faire. Nous étions dans le salon-salle à manger qui donnait sur une cuisine américaine. En plus de cette pièce, il y avait ma chambre, une salle de bain et une buanderie dont les portes étaient visibles de l’entrée.

La petite main de Kassy se resserrant dans ma main me fit un drôle d’effet et par automatisme ma main se referme sur la sienne. Comme une demi-prise de conscience sans pour autant comprendre de quoi il s’agissait, quelque chose me dérangeait maintenant dans le fait de tout leur raconter. Mélicendre, elle, semble d’avantage percevoir de quoi il s’agit puisqu’elle me dit que ce ne sera plus aussi simple. Je ne vois pas en quoi elle parle. Bien sûr que les choses sont simples. Je suis une Âme et on attend de moi que je fournisse des renseignements. Qui plus est ne plus rien dire serait pire que de continuer à tout raconter. J’ai droit alors à une vérité brute de la part de Mélicendre qui me transperce le cœur même si je m’en doutais. Le problème étant que l’entendre est plus réel que ce qu’on devine.

Ne voulant pas laisser voir que je viens d’être blessé par mon hôte, je reprends où je m’étais arrêté en répondant à sa question précédente. Mon travail. Vu le temps que cela me prenait, on pouvait presque considérer cela comme un travail. Après tout, les humains avant avaient quelque chose de ce genre. Oui, les espions et on n’appréciait que ceux qui agissait pour nous en fermant les yeux sur la réalité. Ne compare pas. Sauf que ce qu’elle disait semblait froidement juste. J’appris aussi à Kassy que j’allais bientôt déménager dans le cour de la discussion sans vraiment y faire attention jusqu’à prendre conscience que cela risquait vouloir dire laisser Kassy. Cette idée me déplaisait et Mélicendre toujours aussi radicale voulait simplement qu’on la prenne avec nous. Sauf qu’on n’était pas seul à décider. D’un on n’allait pas être chez nous. De deux j’avais déjà tellement de chose à gérer que je me voyais mal m’occuper d’une enfant tout aussi débrouillarde qu’elle soit et enfin je n’imaginais pas Etoile dire pour. Pourquoi ? Je ne savais pas. Tu le sais, mais ne veut pas te l’avouer. Non, je ne savais et si s’était ce qu’elle pensait, il devait y avoir une bonne raison. Tout cela ne réglait pas mon problème, mais Mélicendre m’apprit qu’elle avait une idée malgré les conséquences. J’avais comme l’impression que ce à quoi elle pensait pourrait nous aider, mais que l’on allait passer tout juste. Me contentant de cela pour le moment, j’en fis part à Kassy tout en continuant d’essayer d’en savoir plus. Rien à faire et je commençais même à m’énerver, ce qu’elle ne manqua pas de me faire remarquer. Comme elle voulait ! Elle m’agaçait déjà. Ça allait être du joli tout cela… Renfrogné, je nous fis entrer dans mon immeuble puis dans l’ascenseur où Kassy en profite pour reprendre notre discussion.

Elle m’apprend alors que son hôte voudrait qu’elle parte rejoindre un groupe humain et la seule chose qui me vient alors, c’est de savoir ce qu’elle veut. Elle semblait surprise de ma question, mais je voulais vraiment savoir ce qu’elle voulait dans cette histoire. Je n’aime pas cette idée qu’elle sorte ainsi dans la nature pour se jeter dans la gueule du loup. Etrangement Mélicendre agit alors comme si elle essayait de me rassurer. Sauf que je n’arrive pas à prendre en compte ces arguments. Résultat, elle recommence à se taire ce qui m’agace de nouveau. On était tout de même d’accord sur le fait qu’il y en avait un qui occuperait toujours la tête de notre classement, Etoile. Les portes s’ouvrant, je commence à sortir quand je vois ma voisine. Il ne me manquait plus que cela… Je ne sais pas comment je fis, surement le fait qu’il s’agisse d’un automatisme, mais je me mise à saluer l’Âme qui ne manqua pas de remarquer Kassy bien entendu. Je fis donc les présentations aidé par Mélicendre au moment où je bloquais pour trouver une bonne raison d’avoir amené l’enfant jusqu’ici. Cette humaine m’impressionnait de plus en plus. Elle était douer pour trouver des solutions et maintenant elle manier les termes comme personne à ma connaissance. J’avais un jour émis l’hypothèse que si j’étais devenu encore plus doué pour cela depuis que j’étais sur Terre, s’était à cause de Mélicendre. Ça devenait de plus en plus plausible.

Lorsque l’Âme nous quitta pour rejoindre son amie, je ne cherchais pas à rester plus longtemps dans ce couloir même si je me posais des questions sur ce que m’avait Mélicendre demandé de dire à ma voisine. Dès que nous furent toutes les deux caché des yeux et oreilles curieuse, même si ce n’était pas vraiment le genre des Âmes, Kassy se mise à me parler. Son hôte lui avait apparemment expliqué pourquoi elle n’arrivait pas à rester attentive à l’école. Attentive, je senti Mélicendre acquiescer comme si elle comprenait de quoi elle parlait. Vu ça vie avant mon arrivé, cela devait effectivement être le cas. Surtout que j’ai toujours plus ou moins apprit des choses à Max. Je la vis donc faire aussi bien lorsqu’elle vivait encore avec ces parents que lorsqu’elle avait fui. La grosse différence étant qu’au lieu de travailler assis à la table de leur jardin, elle le faisait dans un coin de forêt. Plus ils sont futés et plus il faut redoubler d’ingéniosité pour garder leur attention. Et ça ne s’arrange pas quand on se retrouve entourer de chose pouvant les distraire. Elle avait pourtant réussi, mais il était vrai qu’il y avait eu un gros changement dans le contenu des cours qu’elle lui faisait. C’était beaucoup plus d’applications et porter sur leur nouvel environnement. J’observais la fillette faire le tour de mon ‘’chez moi’’ qui pour moi était plus un lieu ou attendre que ce qu’on est censé considérer comme son refuge avant de me décider à lui répondre.


- On comprend. Je pense avoir une idée de ce qui pourrait lui plaire avec ce que Mélicendre m’a montré, mais je ne suis pas ton enseignante.


Malgré ce que j’avais dit à ma voisine, ce n’était pas le cas. J’avais effectivement accepté de prendre un poste dans cette école s’il y en avait un puisque cela nous permettrait effectivement de continuer à voir Kassy, mais s’il n’y en avait pas je ne pourrais pas l’inventer. On pourra toujours leur proposer. Quoi ? Tu as quoi dans le crâne ? Kassy et Kas ont besoin de cours un peu différent. On pourrait se proposer en auxiliaire d’enseignement. Oh, bonne idée. En plus, ce genre de personne à généralement un emploi du temps particulier. On pourrait se proposer pour agir sur l’école afin d’éviter d’être envoyé à droite à gauche. T’as tout comprit. Revenant un peu a moi, car parler avec Mélicendre avait tendance à me faire décrocher du monde réel, je me rendis compte que je n’avais en réalité pas lâché Kassy des yeux. Elle venait de se poser devant ma fenêtre pour observer la vue. La voir ainsi me fit sourire. Elle semblait impressionner par la hauteur. Sauf que lorsqu’elle reprit la parole, je perdis mon sourire pour reprendre mon sérieux.


- Un jour j’aiderais Kas à retrouver des humains et je lui rendrais son corps, mais pour l’instant c’est pas possible. Je sais pas où les chercher et je peux pas me débrouiller seule, Kas elle dit qu’elle pourrait, mais la vérité c’est qu’elle a toujours eu son papa et sa maman avec elle avant.


Mélicendre acquiesça, mais moi j’étais inquiète. Elle voulait lui rendre son corps ? Et elle ? Qu’est ce qui lui arriverait ? En plus retrouver les humains s’était… Non, trop dangereux. Elle veut attendre d’être capable de le faire. Ça ira. Tu plaisantes ? Dès qu’ils verront que c’est une Âme, ils la tueront. T’arrêtes avec tes bêtise. On agit plus comme ça depuis longtemps. Et puis tu n’as qu’à aller avec elle pour être sûr qu’elle aille bien. Quoi ?! Kassy se mise à bouger ce qui ré-attira mon attention sur elle. Comme elle s’installa sur le canapé, j’en fis de même un peu gauchement. La nouvelle me perturbait toujours autant. En plus Mélicendre semblait n’y voir aucun problème. Elle pouvait dire ce qu’elle voulait, cela restait dangereux. Ahhhh et qu’elle arrête d’essayer d’avoir le dernier mot en me montrant des situations risqués qu’elle… Oh, y en avaient quand même des belles. En même temps qu’est-ce qu’elle était allée faire en ville ou dans cette grotte ? Recherches et abri. Très parlant… Tu détailles ? Je n’en eu pas le temps car je remarquais alors l’air sérieux de Kassy qui me fis tout mettre de côté pour me concentrer sur elle.


- Première leçon, ne répond jamais à Mélicendre de façon visible ou en parlant, sinon les gens vont te trouver bizarre et se poser des questions. Elle entend tes pensées pas besoin de mots ou de gestes. Deuxièmement même si elle t’énerve ne le montre pas physiquement, ça aussi ça attire l’attention. Oh il va falloir aussi que tu t’entraînes à continuer ce que tu fais quand elle te parle parce que si tu t’arrêtes pour l’écouter c’est suspect.

- Oui, c’est logique, répondis-je légèrement gênée car mes émotions avait encore du se remarquer.


Elle sembla réfléchir à ce qu’elle pouvait ajouter d’autre et j’attendis donc bien sagement qu’elle m’informe sur le reste. Mélicendre n’écoutait pas vraiment comme si tout cela était une évidence et semblait agir dans son coin. Je ne savais pas ce qu’elle faisait, mais moi je voyais l’importance de ce qu’elle me disait et réfléchissait à comment agir. Certains points allaient être plus simples que d’autres. Je voyais déjà très difficilement comment ne pas réagir à ce qu’elle pouvait me dire. Répondre à voix haute, je ne le faisais déjà pas, mais corriger mes mouvement de têtes devraient être possible par exemple tout comme agir en même temps que discuter avec elle, à condition que ce ne soit pas une autre discussion. Là je voyais un peu mal comment suivre les deux… Voyant Kassy froncer le nez, j’attendis un peu sur la réserve la suite. Je risquais de ne pas apprécier.


- Kas a une question …

- Oui ?

- Elle veut savoir si tu comptes livrer les informations de la mémoire de Mélicendre aux traqueurs ? Oh et comment tu sais que je vais à l’école de Tucson ? D’ailleurs c’est super que tu sache mentir.



Là je grimaçais nettement en entendant la fin de sa phrase. Mentir… Je n’avais pas mentit. Juste tourner les phrases pour qu’elles puissent corresponde à ce qu’acceptaient les Âmes et la réalité. Un simple bidouillage. J’avais dit m’être décidé à accepter un poste. C’était le cas. Ça n’avait pris que deux seconde et encore, plutôt immédiat, mais ce n’était pas un mensonge. Je n’avais pas précisé qui avait fait cette proposition. Le seul ‘’mensonge ‘’ que je pratiquais était celui par omission. Je laissais les autres faires les déductions qu’elles désiraient à partir des données que je leur fournissais. En tout dans ce qu’elle venait de me demander, il n’y avait qu’un seul point auquel j’aurais voulu répondre. D’ailleurs, si s’était possible, je laisserais bien les deux autres de côtés… Répond ou elle va revenir à la charge. En plus c’est une demande de Kas et tu dois gagner des points avec elle. Tu veux connaitre la réponse aussi, c’est pour cela que tu veux que je réponde. Je la connais pour avoir fait en sorte que ça soit le cas, donc répond lui en arrêtant de te mentir. Comment ça tu as fait en sorte que cela soit le cas ? Bienvenu au pôle nord… Bon comme elle voulait. De toute façon, je ne voyais pas ce qu’elle avait bien put faire pour m’amener à prendre une décision que je ne connaissais même pas.


- Je n’ai pas menti. J’ai juste éludé certains détails. C’est comme ça que j’ai gardé ce que je savais et que les autres n’avaient pas à savoir jusqu’à maintenant. Pour ce qui est de l’école, j’ai juste répété ce que Mélicendre me disait. Je ne sais pas non plus comment elle le sait. Ça voudrait dire qu’elle… Oh mon dieu !


Dans ce que je viens de penser, dit moi ce qui est juste ou je vais tout de suite voir Etoile pour le prévenir. Comment tu veux que je le sache ? J’ai rien capté à ton flash de lucidité. Si elle le savait, s’était qu’elle était déjà allé dans son école. Je ne voyais aucun moyen qu’elle puisse en être sur au point de le dire aussi surement. Elle ne mentait pas non plus. Elle était maitresse dans l’art, si l’on peut dire, de la manipulation de la vérité. Tu t’es approché d’une école ? Tu voulais y trouver quoi ? Il n’y a que des enfants et enseignants là-bas ! Je sais. Tu voulais quoi ? Profiter de leur manque de vigilance pour les voler ? Silence le plus totale. Elle semblait comment me répondre sans que je n’apprenne certaines choses. Trop tard. Maintenant il fallait jouer cartes sur table. OK. Quand tu auras répondu à la gosse sur ce que tu diras aux Âmes ou non. C’est à toi de répondre ! J’étais furax, affolée, mais furax, car elle avait été près d’enfants sans défense pour une raison que j’ignorais. Elle avait intérêt de faire ce qu’elle avait dit.


- Si tu…, la menaçais-je avant de soupirer pour répondre à Kassy au lieu de Mélicendre. Je ne sais pas vraiment ce que je vais leur dire à partir de maintenant. Je n’y ai pas réfléchis et pour être honnête, j’ai du mal à le faire maintenant qu’elle m’a énervé.


Me forçant au calme, je me laissais aller contre le dossier du canapé en fermant les yeux pour réfléchir en faisant abstraction du reste. Qu’est ce qui se produirait si je parlais… Etoiel serait sur mon dos si je lui apprenais que Mélicendre était là. J’en avais déjà assez donc j’allais surement le garder pour moi. Concernant Kassy, je n’allais rien dire sur elle, s’était l’évidence même tout comme pour Strauss. J’étais incapable de leur attirer des ennuis. J’aurais trop mal au cœur s’il leur arrivait quoi que ce soit. Par contre Mélicendre… Son cas restait encore en suspend. J’allais continuer très probablement de raconter ce que j’apprendrais sur elle. J’ai ce que je voulais. Répond à la petite et je te répond. Soufflant, je rouvris les yeux pour dire à Kassy en l’observant ce que j’allais faire. J’étais toujours énervée contre mon hôte, mais la puce n’y était pour rien et méritait des réponses.


- Je vais continuer à lui dire ce que j’apprends. Si j’arrête, il se posera des questions. Etoile est… très suspicieux pour ce qui concerne Mélicendre. Je ne dirais cependant rien qui n’affectera ces frères. Après je ne peux pas dire si je terrais ou non autre chose. Je n’ai jamais rien vu d’intéressant concernant les humains. Je n’aurais donc peut-être jamais à le faire. Je vais éviter aussi de faire savoir qu’elle est encore là. Si je parle d’elle, cela ne servira à rien de plus que de m’attirer plus d’ennuis sans aucun bénéfice, même pour les traqueurs.


Kas risquait de ne pas aimer ma réponse, mais je n’allais pas mentir en disant ce qu’elle voulait entendre. Te défoule pas sur la petite. C’est moi qui t’ais énervé. Et je peux avoir ma réponse maintenant ? Strauss te cache depuis le début qu’il me connait. Je suis déjà aller à l’école de Tucson et j’y ai vu son nom avec sa photo. La nouvelle me fit l’effet d’une douche froide. Je venais d’apprendre que Strauss me menait en bateau depuis le début. Voilà ce qui arrivait quand on passait trop de temps avec les humains. On devenait comme eux ! Il n’a fait que se protéger. Tu répétais tout à Etoile. Il avait peur qu’en te le disant tu ne les condamnes. Hé attend. C’est toi qui balisais quand il a dit que Matthew n’était plus là. Ce n’était pas moi. Toi aussi. Tu t’es attaché à mes frères à force d’apprendre à les connaitre à travers mes souvenirs. Et Strauss est vraiment l’Âme gentille que tu connais. A part ce protégé, il n’a pas joué avec toi. J’en suis sûr. C’était à peine s’il savait mentir avant d’y être obligé. Je me demande à cause de qui. Je t’ai rien demandé. En plus il devait déjà le faire avant pour qu’ils ne découvrent pas que Matt était là. Tu m’agaces. Toi aussi. Reportant mon attention sur Kassy, je lui appris plus calme ce que je savais maintenant sur elle. J’étais affecté par ce que je venais d’apprendre, mais la pilule commençait déjà à passer. Mélicendre avait raison sur un point important. Il ne pouvait pas savoir ce que je dirais ou non a Etoile à ce moment-là. J’avais dû être aussi surprise que lui quand je m’étais rendu compte et que je lui avais dit ne pas répéter ce que je savais. Moi qui étais ravie d’aller m’installer chez Strauss ce matin, je me demandais bien comment j’allais réagir en le voyant maintenant.


- Mélicendre vient de me dire comment elle sait pour ton école. Elle connait quelqu’un qui y travail… Elle a vu ta photo de classe et ton nom sur ton porte manteau. C’est tout. Je préfère ça à ce que j’ai craint au début… Je suppose qu’au final je ne dirais jamais rien d’autre à Etoile que des informations inutiles sur ce qu’elle a vécu avec les Âmes ou comment elle a survécu seule puisque le reste semble toujours toucher ces frères… Ah et pour la solution de mon déménagement, ba c’est exactement ce que j’ai dit à ma voisine. Je vais voir si je peux travailler dans ton école.


[Kassy va être le petit ange gardien de Sunny XD]

Apprendre que Strauss m’avait mené en bateau me fit l’effet d’une bombe. J’avais l’impression que tout ce qui avait été jusqu’à maintenant n’était qu’un tissus de mensonge. Je venais tout juste d’en voir un fragment et ne savais pas tout ce qui suivrait. C’était peut-être mieux ainsi ou non… J’acceptais tout de même de passer plus ou moins l’éponge. Du point de vu de l’humaine, Strauss n’avait effectivement pas vraiment eu le choix. Il n’en restait pas moins que j’allais avoir du mal à ne pas rester sur la réserve et à ne pas toujours me méfier de ce qu’il pourrait me dire. Après tout, il n’avait pas hésité à me mentir. Il n’y avait donc rien qui pouvait m’assurer qu’il ne recommence pas. Les Âmes se faisaient entièrement confiance et ne se craignaient pas les unes les autres en partie par ce qu’on ne se cachait rien. Le mensonge n’était pas naturel pour nous si bien que l’on ne pensait jamais que l’on ait pu nous mentir jusqu’à ce que la vérité soit flagrante.

Avec ces explications, je fini par dire à Kassy que je ne dirais probablement jamais rien d’intéressant sur les humains. Mon hôte me cachait tellement de chose que je ne pouvais pas savoir ce qu’il en était. Puisque je ne mentais pas et me contentais de jouer avec les mots, je n’affirmais pas ne jamais rien dire aux traqueurs d’informations les concernant. Je ne savais moi-même plus vraiment ou j’en étais avec tout cela alors affirmer quelque chose… Encore sous le coup de la révélation de la mascarade de celui que j’avais pris pour un ami, je ne remarquais pas tout de suite que quelque chose clochait. J’avais déjà des choses à gérer auquel je n’avais jamais eu à faire. Le mensonge, que quelqu’un me mente et surtout l’un des miennes était vraiment difficile à accepter. Il fallut donc que Mélicendre attire mon attention pour que je remarque que quelque chose ne cloche. Kassy n’avait pas l’air d’aller et je fronçais les sourcils à l’idée qu’il puisse y avoir un problème.

Me rapprochant un peu d’elle, je posais ma main sur son épaule pour savoir si cela allait lorsqu’elle se recroquevilla sur le canapé. Là, c’était clair que cela n’allait pas, mais qu’est-ce que je pouvais faire. Elle semblait totalement se refermer sur elle si bien qu’elle ne répondait pas à mes appelle, comme si elle ne m’entendait pas. tourne son regard vers toi. Kas n’a certainement pas apprécié ce que tu as dit et lui en fait voir de toutes les couleurs. Pourquoi elle s’en prendrait à elle ? Elles sont amies. Kassy a surement du prendre ta défense. C’est logique puisque vous êtes des Âmes. Si je pouvais lui parler, je le ferais, mais rien ne lui prouverait que tu n’essayes pas de la mener en bateau. Ce serait encore pire… Mais je n’appréciais pas du tout le fait que l’humaine martyrise Kassy. Elle était adorable et s’était encore un bébé. L’entendre intimer à son hôte d’arrêter et la sentir trembler me mettait dans tous mes états. S’il y avait un moyen de faire que tout cela s’arrête, j’étais prête à le faire tout de suite. Il y en avait un ! Sauf que l’Âme risquait de m’en vouloir si je le faisais. Elle avait dit être amie avec Kas et ne pas vouloir qu’il lui arrive de mal. Elle gardait son existence secrète pour cette même raison, mais là je me demandais bien comment on pouvait la voir comme l’amie de Kassy alors qu’elle lui faisait du mal. Mélicendre ne dit pas un mot tout du long de ma réflexion. Je ne savais pas vraiment ce que cela voulait dire, mais j’étais de toute manière trop inquiète pour Kassy pour m’en préoccuper. En agissant comme elle le faisait, Kas ne faisait que de me donner des raisons supplémentaires de me méfier des humains. Pour la première, je ressentais même de la colère et du dégout comme devait le ressentir mes sœurs.


- Kas ! Laisse tranquille Kassy, intimais-je à l’humain sans vraiment croire que cela changerait quelque chose, mais sans pouvoir me taire.


Je détestais être ainsi. J’avais l’impression de ne rien pouvoir faire pour la protéger alors que s’était l’unique chose que je désirais. En plus, on avait dit que tout irait bien car il n’y avait pas de confrontation entre elles. Aucune des deux ne cherchaient à prendre le dessus sur l’autre pour changer l’ordre établit. Sauf que là il y avait du coup un risque et je me refusais de voir la jeune Âme disparaitre sous mes yeux. Cette humaine n’avait pas le droit de faire cela, elle n’avait rien fait de mal. Elle ne devait même pas au contraire de nous, ces aînées, avoir demandé à avoir un hôte humain. Je commençais d’ailleurs à trouver cela complètement irréfléchi d’intégrer un bébé dans un de ces hôtes qu’il soit ou non enfant. La voyant plaquer ces mains sur ces oreilles, je me relevais pour m’agenouiller devant elle. Qu’est-ce que je pouvais faire ? Qu’est-ce que je pouvais faire ?! Oh mon dieu, elle pleure. Cette si courageuse Âme pleur. Comment vous pouvez être si cruel ! J’y suis pour rien. C’est la gamine et je te signale qu’elle a peut-être juste peur elle aussi. J’suis pas d’accord qu’elle s’en prenne à Kassy, mais ne la voit pas comme un monstre. C’est aussi une enfant ! Peut-être sauf que j’avais vraiment du mal à la voir ainsi avec ce qu’elle faisait subir à celle qui la protégeait. Essayant d’essuyer ces larmes, je désespérais à trouver un moyen de l’aider quand elle releva son regard vers moi qui semblait me supplier de l’aider. Comment elle pouvait lui faire cela ?


- Elle te hais ! Je la hais, fais là sortir de ma tête !


Kassy se jeta directement dans mes bras lorsqu’elle eut énoncé cela pour ce blottir dans mes bras toujours en pleur. Je n’arrivais pas à imaginer ce que cela pouvait être. Elle était censée être amie avec son hôte alors pour qu’elle dise qu’elle la haïssait… Je ne voulais même pas imaginer ce qu’elle lui avait fait. Elle ne le pense pas. Même si c’est ce qu’elle croit ressentir. Et tu sais ça par ce que tu as des dons de voyance ? Pfff. Par ce que je suis humaine et vie dans ce corps depuis plus longtemps que toi. J’ai eu le temps d’être folle de rage plus d’une fois. M’asseyant parterre, je l’installais sur mes genoux pour la bercer dans une veine tentative de la calmer. Elle était si petite… Qu’est ce qu’on pouvait faire pour la réconforter ? Continue comme ça et parle lui. Si tu ne me crois pas sur ce qu’elle ressent, commence au moins en lui demandant pourquoi Kas la mise dans cette état. Oui, voilà un point de départ. Ça je pouvais le faire sans cracher de venin.


- Dit moi ce qui s’est passé Kassy, s’il te plait. Je ne peux pas t’aider sinon… Si c’est juste qu’elle ne m’aimait pas… me hait… Ce n’est rien. Elle ne me connait pas. Je me doutais qu’elle n’apprécierait pas que je parle de ce que je sais sur mon hôte. Elle n’a pas le droit par contre de te faire mal.



Oui, il n’y avait pas à revenir là-dessus. Elle lui devait tout puisque grâce à cette jeune Âme, elle était encore là. Une plus forte l’aurait surement effacé depuis longtemps et une autre aussi jeune aurait surement prévenu qu’il y avait un problème avec ce corps. Elle n’avait pas le droit de lui faire cela. Me reculant légèrement, je pris son menton dans ma main pour lui lever doucement le visage afin qu’elle me regarde dans les yeux. J’avais deux trois petites choses à dire à Kass et j’étais très sérieuse. Elle allait devoir se calmer.


- Kas, je me moque que tu ne m’aime pas. Je ne t’apprécie pas non plus beaucoup en ce moment. Mélicendre peut dire ce qu’elle veut sur le fait que tu as peut-être peur ou autre, tu n’as pas le droit de faire du mal à Kassy. Elle ne t’en a jamais fait. Elle a toujours pris soin de toi et protégé alors déteste-moi si tu veux, mais soit une aussi bonne amie qu’elle l’est. Si Kassy le veut vraiment, je n’hésiterais pas à faire ce qu’elle m’a demandé. Je sais le faire.


Tout en parlant à Kas, je caressais le visage de Kassy pour continuer à la réconforter malgré la mise au point avec la salle gamine. Comme Kas pouvait être aussi dissemblable de Kassy. On ne se ressemble pas plus que ça non plus. Je ne pouvais pas lui répondre là-dessus. Je ne la connaissais pas vraiment après tout. Même en voyant des brides de son passé, ce n’était rien de sa vie ou pensée. Juste des fragments qui pouvaient tout est rien signifier. Je ne savais pas qui était Mélicendre derrière tous ces calculs. Depuis que j’avais pris conscience qu’elle était là, j’avais l’impression de mettre réveillé au  plein milieu d’une partie d’échec à chercher désespérément ce que j’avais loupé. Quoi qu’il en soit, j’étais sérieuse sur ce que j’affirmais. Je savais le faire car toutes les Âmes même sans l’avoir jamais fait le savaient instinctivement. Si cela n’avait pas été le cas, j’avais eu l’occasion de l’apprendre durant ma vie de soigneur dans mon premier hôte, sans parler du fait qu’avec ces études, Mélicendre le savait aussi. Elle avait beau ne pas me l’avoir montré, c’était inscrit dans son dossier scolaire. Elle savait même tout ce qu’il y avait à savoir la dessus vu ces résultats. J'avais également insisté sur le fait que j'agirais en fonction de ce que Kassy voulait. Mélicendre semblait ne pas croire à ce qu'elle venait de dire. Moi je comprenais parfaitement que la petite ne veuille plus de cet hôte qui la faisait souffrir.

La vie de Kas dépendait entièrement d'elle, car si jamais une autre Âme prenait la place de Kassy, même momentanément, elle ne serait plus. Il y avait en plus des chance pour qu'elle ne soit tout simplement pas gardé. Mélicendre détestait tout cela. Je la sentais faire les cents pas dans ma tête, mais elle ne pourrait rien y faire. C'était moi qui était aux commandes. Je croyais que tu ne supportais pas les Âmes qui joue au poids sauteur? Je serrais les mâchoires en l'entendant. J'avais effectivement horreur de cela. Lorsque l'on commençait un cycle, on devait l'achever, mais là... Ce n'est qu'une enfant. Elle sait aussi mal gérer ces émotion que toi. Tu crois que les humains naissent en pouvant gérer immédiatement toutes celles qu'ils rencontre? Evidemment, ça serait stupide pour un organisme de ne pas pouvoir se contrôler. Si les enfants ont des parents, c'est pour qu'ils puissent apprendre comment les gérer. En plus, vous sauriez vous même comment le faire à la seconde où vous seriez insérer si s'était le cas. Elle marquait un point. Je n'aimais pas cela, mais elle venait d'en marquer un sacré point. Délaissant la joue de Kassy, je la repris dans mes bras pour continuer à la réconforter tout en attendant de savoir ce que Kas avait décidé. Si elle avait un problème avec moi, qu’elle le règle avec moi, mais qu’elle ne s’en prenne pas à Kassy. J’avais essayé de ne pas m’énerver contre elle quand Mélicendre m’avait énervé et que j’avais commencé à la prendre pour cible. J’y étais parvenu alors elle devait pouvoir le faire aussi. Après tout, j’étais effectivement dans ce corps depuis bien moins longtemps que Mélicendre et  Kass. J'étais énervé contre elle, mais ce que Mélicendre m'avait dit me tournait maintenant dans le crâne. C'était certainement le but de la manœuvre, mais je ne pouvais pas fermer les yeux dessus.


- Kas, dis-je en me radoucissant. Je ne sais pas pourquoi tu ne m'aimes pas, mais s'il te plait, fait un effort pour Kassy. Je n'aimerais pas devoir te faire du mal. Kassy en souffrirait, mais tu vas finir par ne pas nous laisser le choix. On vous a dit que tout irait bien si vous restiez amies...

J’étais énervé, vraiment énerver comme je ne m’en pensais pas capable contre Kas. Cette humaine que Mélicendre défendait me paressait la pire créature qu’il puisse y avoir. Elle faisait du mal à Kassy et je ne supportais pas cela. Mon hôte pouvait dire ce qu’elle voulait, cela ne changerait rien. C’était en tout cas ce que je pensais jusqu’à ce qu’elle me sorte un argument de poids. Bougonne intérieurement, je me calmais petit à petit, mais si ce qu’elle disait était vrai, il fallait alors s’occuper de rappeler à Kas certaines choses qu’elle avait oubliées durant sa crise de nerf. Ces corps humains étaient vraiment des hôtes complexes que cela soit dans l’apprentissage de la gestion des sentiments que de tout ce qu’ils pouvaient en découler. Sans parler que dans le cas de Kassy et le mien, on se retrouvait à devoir gérer deux fois plus de sentiments et pensées. Reprenant plus doucement, je continuais de faire la leçon à Kas en lui rappelant qu’elle faisait du mal à Kassy en agissant comme elle le faisait. Elle risquait de ne pas aimer se rappelle, mais si tout était exacte elle était effectivement amie avec Kassy et se calmerait uniquement pour ne plus lui en faire. Continuant de bercer la jeune Âme, j’attends quelque peu tendu qu’elle me dise comment Kas réagit. J’étais tout de même plus sereine car elle avait arrêté de pleuré et semblait retrouver son calme. Un calme qu’elle reperdu trop rapidement à mon goût. Quand est-ce que cette hôte ne lui en ferait plus voir de toutes les couleurs… Regarde un peu mieux. Elle est toujours calme. Ce ne sont pas le même genre de larmes que tout à l’heure. Mélicendre avait décidément le chic pour me parler chinois… Je ne comprenais rien à ce qu’elle venait de me dire. Elle était en train de pleurer non ? Alors il y avait un problème. On ne pleurait pas pour rien. Tu fais quoi des larmes de joies ? Des ? Ah……. Les humains sont trop compliqués. Elle venait de me montrer un souvenir où elle se trouvait avec Strauss tandis que celui si pleurait tout en souriant. Je me demandais bien de quand datait ce souvenir… Arrête d’être aussi curieuse. Quand je pourrais être sûr que tu ne dirais rien de problématique, je te montrerais ce que tu voudras. Laissant tombé l’affaire, je recommençais a focaliser mon attention sur l’enfant qui était en train de s’essuyer les yeux. J’avais beau déjà avoir dit que je ne dirais rien sur ces frères, elle ne semblait toujours pas me faire confiance. Je ne savais vraiment pas quoi faire pour qu’elle ne soit plus aussi méfiante, mais pour le moment j’avais plus important à régler.


- Elle est désolée …

- Moi aussi. Je n’aurais pas dû me montrer si dure.


Je sentis comme si Mélicendre roulait des yeux et là je ne savais plus du tout ce qu’elle voulait. Il faut être dure parfois, même avec les enfants ou ils risquent de ne pas se rendre compte de la gravité de ce qu’ils ont fait. Flûte. Il faudrait savoir ce qu’elle voulait. Kas semblait effectivement avoir laissé tranquille Kassy. Elle s’excusait même ! J’avais donc toutes les preuves qu’il pouvait falloir pour m’obliger à reconnaitre que Mélicendre ne s’était pas trompé quand elle m’avait fait la leçon sur la petite. Je ne pouvais pas rester sans m’excuser alors que je lui avais peut-être fait du mal. Elle avait beau sembler avoir un fort caractère, elle n’en restait pas moins une enfant. C’était presque mieux quand tu ne te rendais pas compte de ce détail… Voilà qu’elle se m’était à se moquer de moi. J’aurais eu droit à tout lors cette journée !

Baissant mon regard vers Kassy tout en m’écartant un peu, je l’observer se remettre de toutes ces émotions. Elle semblait un peu déboussoler et je la comprenais bien si s’était le cas. Depuis l’apparition de Mélicendre, tout allait trop vite, tout était trop nouveau et tout semblait bien trop incompatible avec ce que j’étais sensé faire en tant qu’Âme. Comme elle me l’avait déjà faire remarquer, je lui avais demandé de m’aider et je ne sais pas pourquoi, mais elle l’avait toujours fait. Même avant, je savais qu’elle m’avait toujours guidée. Ce que je ne savais pas, s’était si le final serait bien ou non pour moi si je continuais de suivre ces désirs. Elle était humaine et devait très probablement désirer autant que cette fichette retrouver son corps. Pourquoi il en serait autrement ? Mais et moi ? Qu’est-ce que j’allais devenir ? C’était maintenant ici que je vivais. J’avais aussi droit de connaitre ce monde. Après tout ce que j’avais fait et enduré, j’avais bien droit à un petit peu de tout ce bonheur que l’on pouvait avoir en étant humain, non ? Que Mélicendre le veuille ou non, nous étions maintenant unis jusqu’au bout. Prenant conscience qu’elle me laissait à mes réflexions sans pour autant en perdre une miette, j’étais étonnée de ne pas avoir de commentaire. Elle n’avait donc rien à dire à ce sujet ? C’était très étonnant, sauf si elle maîtrisait vraiment tout depuis le début et qu’elle savait comment cela se terminerait. Non, c’est plan avait obligatoirement changé avec l’arrivé de Kassy qui l’avait fait se montrer. Elle restait tout de même dangereuse pour moi et devait déjà avoir d’autre carte en mains.

Cela m’agaçait de ne pas pouvoir savoir tout ce qu’elle avait en tête alors qu’elle parvenait à tout savoir de moi. Uniquement par ce que tu passes ton temps à jacter. Mais continue, ça m’arrange. Pourquoi tu me le fais remarquer alors ? Par ce que tu ressembles à une enfant perdu et que je ne me vois pas profiter de ton innocence. Ou tu es plus Âme que tu ne le penses. Fait attention. A me sous-estimer, tu pourrais te bruler les ailes. Elle avait raison. Je ne savais pas à quoi elle jouait, mais elle avait raison sur ce point. Jamais je n’arriverais à savoir ce qu’elle mijoterait. Voyant Kassy relever la tête vers moi, ou plutôt aillant été averti qu’elle le faisait, je redevins attentive à l’enfant. Il y avait une grosse différence entre Kas et Mélicendre. Mon hôte passait son temps à me signaler ce que je loupais alors que Kas semblait déconcentrer Kassy la plus part du temps.


- Tu sais, ce n’est pas vraiment toi qu’elle déteste, ce qu’elle déteste c’est l’idée que tu puisses mettre des humains en danger en révélant les souvenirs de Mélicendre aux traqueurs. Elle, elle a vu ses parents se donner la mort devant elle pour ne pas devenir des hôtes, ils l’ont laissés, ils n’ont pas pu la protéger …


La voyant s’énerver, je fronçais légèrement les sourcils en me demandant pourquoi elle se m’était dans cet état. Si elle en voulait aux parents de Kas, cela pouvait s’expliquer. Ils avaient abandonné leur enfant aux mains des traqueurs. La laissant seule à se débattre avec les Âmes au lieu de la suivre et de rester unis. Et s’ils n’avaient pas réussi à leur résister ? Et s’ils connaissaient de gros secret qu’ils ne devaient divulguer ? Et si… C’est pour cela que tu as essayé de te tuer ? J’ai voulu protéger ma famille. Ça a toujours été mon seul but. Tu peux t’amuser à le répéter à Etoile si ça t’amuse. Il ne pourra pas en faire grand-chose et tu n’en sauras pas plus. Mélicendre… J’avais l’impression qu’elle me détestait, mais faisait tout pour me le cacher. Il y avait tellement de rancœur dans ces paroles certaines fois que je ne comprenais pas comment elle pouvait veiller sur moi malgré cela.


- Kassy. Qu’est ce qui te met dans cet état ? Tu ne te fais pas du bien…


- Elle a tout perdue à cause de nous ! Elle a le droit d’être en colère, les humains ont le droit de nous détester ! On leur vole leur monde, leur vie … C’est nous les monstres, pas eux !

- Oh…



Ba quoi ? Tu ne t’attendais pas à ce qu’une Âme aussi jeune se rende compte aussi rapidement de ce que tu as mis des siècles à envisager ? On n’est pas des monstres ! Observant la petite, j’essayais de comprendre ce qu’elle savait pour dire cela avec autant de véhémence. Moi, je n’y arrivais pas. Cette simple idée me terrifiait tellement qu’à chaque fois je la fermais sous clef dans un recoin de mon esprit. Non, nous faisions le bien. Les humains étaient violents. Ils étaient en train de détruire leur propre monde. Jamais nous n’avions vu cela sur aucun autre. Il fallait agir. Mais vous auriez pu le faire autrement. Nous apprendre au lieu de nous voler par exemple. Vous mettez trop de temps. Cela aurait été trop tard. Vous n’évoluer que lorsque vous y êtes forcé. Vous... Et grâce à vous on a évolué maintenant. On est plus unis que jamais et certains cherches même des solutions pacifiques après avoir côtoyé des Âmes qui ne sont pas comme vous. Ces paroles s’accompagnèrent d’un visage. Le visage d’un homme qui nous serra le cœur. Enfin… lui serra le cœur, mais je n’aimais pas cette sensation. Qui était-il ? Occupe-toi de la petite. Lui il signera ta fin dans ce corps si tu le rencontre. Comme si elle venait de fermer un coffret violemment, l’image disparu et la tristesse fit place à la détermination. Moi, je passais de compassion a la peur. Cet homme me ferait du mal. Je ne risquais pas d’oublier un jour son visage. Il allait surement me poursuivre dans mes cauchemars. Alors cour. Cour loin de lui et ne te retourne jamais. Ne cherche jamais à le retrouver. ça il n’y avait aucun risque. Je courrais aussi longtemps qu’il le faudrait s’il s’agissait de la seule solution. Quelque peu blême, je tentais de reprendre contenance et me rendis compte que j’avais relâché ma prise sur Kassy alors qu’elle était loin d’aller bien et avait besoin de réconfort. Il fallait qu’elle voie tout ce que nous avions fait de bien. Elle n’avait pas vécu parmi eux durant les débuts et ne savait peut-être pas à quel point ils pouvaient être cruels. Mélicendre avait beau les idolâtrer, j’étais sûr qu’ils étaient loin d’être tous aussi bienveillant qu’elle le pensait. La preuve avec son humain ! J’avais moi aussi besoin de réconfort, mais j’allais devoir attendre. Kassy passait en première et elle ne risquait pas de pouvoir me protéger de lui. Etoile par contre… Si tu parles de lui à Etoile, il voudra le retrouver et pour cela TU devras le retrouver ! Mon cœur loupa un battement et je crois bien que j’en oubliais même de respirer un moment en l’entendant énoncer ce simple fait. Je ne devais jamais parler de lui. Si je le faisais, elle avait raison, Etoile me pousserait malgré moi à l’approcher et s’il ne parvenait pas à me protéger suffisamment, lui m’aurait et… Entendant soupirer Kassy, je la resserrais un peu plus contre moi en me m’étant à lui caresser les cheveux machinalement. Heureusement que je la tenais ainsi ou ma terreur ne lui aurait pas échappé.


- La vie c’est vraiment compliqué, vivement que je rende son corps à Kas …

- Et toi ? Qu’est-ce que tu feras ? Qu’est-ce que tu deviendras quand tu lui auras rendu ? Tu n’as pas peur de ce que les autres humains te feront. Kas n’est qu’une enfant. Même si elle veut te protéger, ils seront trop fort pour elle si eux veulent simplement se débarrasser de nous. Je ne chercherais jamais à les rejoindre, dis-je en secouant la tête à cette idée. Ils… Mélicendre a gagné. J’avais je n’aiderais Etoile à les trouver. Si lui me trouve… Non jamais, affirmais-je dans un murmure.


Cette fois-ci, je ne pouvais plus le cacher. Entre ma voix cassée par la peur et les tremblements qui venaient de me gagner, je ne pouvais plus cacher à Kassy ma peur. Je n’avais jamais encore eu peur des humains, pas comme cela. Je savais qu’il fallait faire attention. Que si j’en croisais un, cela ne serait pas bon pour moi, mais là… Je sentais encore ces mains et son corps m’empêcher tout mouvement. Je voyais encore la détermination dans son regard. Cet homme me tuerait pour me faire sortir de ce corps s’il nous trouvait. Je ne devais jamais m’en approcher. Ressaisit toi ou tu vas l’inquiéter. Oui… Oui, mais… Debout ! Tient elle a peut-être pas mangé. Si tu le lui proposais ? Et le téléphone ? Tu ne devais pas prévenir ces tuteurs ? Oui !! Je me relevais presque d’un bon malgré Kassy toujours dans mes bras. Veillant à ce qu’elle s’assoit sans heurte sur le canapé, je m’éloignais d’elle avec un regain inattendu d’énergie. Penser et m’occuper à autre chose m’aidait, beaucoup. T’oubli pas un truc ? Ah ! Si, Kassy.


- Tu veux quelque chose à manger ? Tu n’as peut-être pas prit de petit déjeuné ? Si tu veux, tu peux en profiter pour appeler tes tuteurs pendant que je te prépare quelque chose. Oh, vu l’heure, je peux même nous préparer un brunch ou à déjeuner… Tu veux manger quoi ?



Temps mort ! Oui, il fallait peut-être que je ralentisse. J’avais tout débité si cite que je ne savais même plus exactement ce que je lui avais demandé. Ah si. Ce qu’elle voulait manger et le téléphone. Il fallait que je bouge. S’il te plait Kassy demande moi quelque chose. Oui ou elle va me griller mes neurones à réfléchir aussi vite à tout et rien… Je lui fais quoi ? Il nous reste quoi ? Oh ! On devait faire des courses. Qu’est-ce qu’on peut faire à la place ? Tout en réfléchissant, je tapais nerveusement du pied en regardant ma cuisine. Il me restait quoi déjà ? Me dirigeant vers le frigo, je l’ouvris et commençais à réfléchir à ce que je pouvais bien lui préparer avant de regarder si j’avais dans les placards de quoi accompagner.

J’avais peur, vraiment peur de ce qu’il risquait d’arriver si jamais je retrouvais ces humains qu’Etoile désirait plus que tout retrouver. Je venais d’apprendre que Mélicendre en connaissait effectivement au moins un. Cette révélation m’amenait à en soupçonner d’autre, mais j’étais bien trop inquiété par ce qu’il pourrait ce produire si ces humains me trouvaient pour m’attarder sur ce genre de détails. Je ne voulais même pas en savoir d’avantage. La seule chose qui importait était de rester pour toujours éloignée d’eux. J’étais partie pour devenir paranoïaque à chaque fois que je mettrais le nez en dehors d’une ville et encore là, Mélicendre s’y était bien baladé des années sans se faire prendre. Et si d’autre en était capable ?

Ma panique n’avait pas échappé à mon hôte et celle-ci se mit à m’énumérer des choses pour m’occuper l’esprit. Mon cerveau n’hésita pas une seconde et prit cet échappatoire. Me relevant d’un bond, je pris tout de même soin que Kassy ne soit pas trop bousculé. L’échappatoire consistant à m’occuper de Kassy comme cela était prévu en venant ici, je me mis à lui demander tout ce dont elle pouvait avoir besoin. Occupé à chercher en même temps le nécessaire, je m’agitais à droite à gauche tandis que mon hôte me disait d’aller moins vite. Moins vite ? Je n’allais pas vite. Il fallait lui faire à manger et qu’elle contacte ces tuteurs. C’était tout. Attrapant un sachet de riz instantané dans un placard, je faillis le laissé tomber en me rendant compte que Kassy était juste devant moi à m’observer. D’abord figé de surprise, je pose le sachet sur le comptoir avant d’attendre de savoir ce qu’elle me veut après qu’elle m’ait sourie. Merci Kassy !!  


- Arrête ! Calme-toi !


Son ton autoritaire me fit l’effet d’une claque. Pas de celles violentes, là pour faire mal, mais de celles qui vous remettent les idées en place. Je me mis du coup à cligner bêtement des yeux comme si je venais de ré-atterrir sur Terre et focalisais mon attention sur elle. Mélicendre avait raison, j’avais besoin de quelque chose de ce genre ou je n’aurais pas réussi à me calmer. Elle semblait même embêté de m’avoir montré ce que je risquais si je parlais des humains à Etoile. Moi pas du tout. Maintenant je savais parfaitement qu’il ne faudrait jamais que cela arrive. Les Âmes bien, les humains pas bien. Ce fait bien connu des miens venait de s’imposer à moi. En voyant le sourire de Kassy, je me rendis compte au moment où je me détendis que j’avais été tendu comme un fil.


- Je veux bien à manger, je suis pas difficile fais avec ce que tu as. Et puis tu as raison je vais appeler mes tuteurs ils doivent s’inquiéter maintenant.


Incapable de parler, je me contentais d’hocher affirmativement de la tête. Bien, elle allait s’occuper de cela. Ça faisait une chose de régler. Ce n’était pas tout cela, mais je ne voulais pas qu’il la chercher partout. Et risque de venir ici. Si. Pourquoi il ne pourrait pas venir ici ? Enfin… Oui, je n’ai pas envie de les voir ici. J’ai besoin de calme… Beaucoup Kassy n’aillant aucune préférence, j’attrapais le sachet de riz pour le mettre dans l’eau bouillante. Qu’est-ce que j’allais pouvoir mettre avec… Du poulet ! J’avais un poulet entier grâce à ma voisine qui ne demandait qu’à être manger. Attrapant la bête qui n’avait plus qu’à être cuite, je la mise dans un plat et direction le four. Les bonnes odeurs de cuisine commençaient déjà à affluer. Contrairement à beaucoup, j’aimais autant que j’étais gênée par celle-ci. Surtout avec la viande. Cela me rappelait trop le monde du feu. Tu ne pouvais pas savoir. Maintenant vous chercher une solution. Oui, les Âmes sur ce monde cherchait une sorte de substitue, mais la vérité m’avait fait l’effet d’une gifle et rendu malade un bon moment. Si j’avais aussi rapidement quitté ce monde, s’était en partie par ce que je n’arrivais plus à m’alimenter.

Et maintenant ? Rien, tu attends que ça cuit. A moins que tu ais à ce point de t’occuper et alors tu peux faire un dessert. Quoi que… Plutôt goûter. Un goûter ? Bonne idée ! Suivant les instructions de Mélicendre, je me mis à préparer un tiramisu à la fraise. N’aimant pas plus que cela le café, elle avait vite pris l’habitude de le remplacé par autre chose. Comme je n’avais que des fraises en quantité suffisante, on était donc partie sur cela. En plus, il s’agissait du seul dessert réalisable puisque le four et les plaques de cuisson étaient déjà prise. Mettant la mascarpone à battre, je jetais un coup d’œil et un rapide sourire à Kassy qui venait de s’assoir sur un tabouret.


- Tu m’as demandé ce que je deviendrais quand j’aurais rendu son corps à Kas … Je sais pas. Si j’ai de la chance peut être qu’on m’enverra sur un autre monde ou qu’on me trouvera un hôte ayant été effacé et qu’on me laissera rester avec elle.


Si elle avait de la chance ? Je n’aimais pas du tout cette tournure de phrase. La suite qu’elle appelait ne me disait rien de bon. Mélicendre essayait même de détourner mon attention en me donnant toujours plus d’instructions, mais j’abandonnais les fourneaux pour m’assoir en face de la demoiselle qui venait de hausser les épaules comme si ce n’était rien. Jamais. Jamais je ne laisserais qui que ce soit lui faire du mal. Tu devras surement la suivre dans ce cas. L’observation de Mélicendre me fit grimacer. Elle avait raison et commençait à m’agacer d’avoir toujours raison. Kassy semblait bien décidé à le faire et je n’aurais donc d’autre choix que d’y aller pour essayer de la protéger. Même là, ce n’était pas gagné… Si cela arrive, je me charge de tout. Ah oui ? Par ce que tu es si influente que cela parmi les humains ? Etoile va être content de le savoir. Son air circonspect me fit claquer ma langue. Elle ne me croyait pas du tout quand je disais aller le rapporter à Etoile. En même temps, j’avais peu de crédibilité après ma petite crise de nerf.


- Tu sais, il y a des Âmes qui vivent avec les humains. Kas se souvient d’en avoir rencontrée une quand ses parents se sont installés provisoirement dans un groupe. Alors peut être qu’ils me laisseront rester si Kas leur explique que je ne suis pas un danger pour eux … Et puis s’ils me tuent c’est pas grave, j’aurais tenu ma promesse.


Pour le coup, nous fûmes toutes les deux cloués. Mélicendre et moi ne nous attendions pas du tout à cette réponse. Pas pour les mêmes raisons. Mon hôte par ce qu’elle venait d’apprendre que la petite connaissait un groupe d’humain. Moi c’était la fin qui me rendait malade. Le poulet ! le riz ! Me retournant je me dépêchais d’éteindre la plaque et d’égoutter le riz tout en éteignant le four et sortant le poulet qui avait commencé à prendre un vilain coup de chaud. Un peu plus et on aurait eu du carbonisé. Je n’en oubliais pas moins Kassy, mais je m’occupais de sauver notre repas avant de m’occuper de la petite bien trop sérieuse à mon goût en annonçant ce genre de chose. Terminant de préparer notre déjeuner, Mélicendre me donna les dernières instructions concernant le Tiramisu que j’appliquais tandis que Kassy reprenait la parole.


- Ma mère était une des premières Âmes arrivée sur terre. C’était une traqueuse et elle a vécue plusieurs cycles ici avant de nous offrir la vie à moi et mes frères et sœurs. Elle n’avait pas peur des humains et elle nous a offert la vie parce qu’elle espérait qu’on apprenne nous aussi à ne plus les craindre … Je crois qu’elle espérait que les Âmes et les humains vivent ensemble.


Nouveau choc. Mélicendre sur le mot traqueur et moi sur l’idée que les humains et les Âmes puissent vivre ensemble. C’était la mode du moment ou quoi ? Mélicendre avait le même genre d’idées saugrenues. Je venais même d’avoir la confirmation d’Etoile que j’allais recevoir ces affaires aux plus vite. Comment un traqueur peu avoir ce genre d’idée ? Et surtout, comment cette Âme qui se tient devant nous peut être la fille d’un traqueur ? Ils ne sont pas si différent des autres Âmes. Etoile, tu… Etoile est un cas appart… Toi ça te fait rien ce qu’elle vient de dire ? Si, elle n’aimait pas non plus le ton serein qu’elle avait en nous parlant de sa mort possible, mais elle ne savait pas quoi me répondre dans notre situation. Pas étonnant. Qu’elle solution on pouvait avoir ? Interroge là sur son groupe d’humain. Avec un peu de chance, on aura la solution. Pour le coup j’étais plus que dubitative, mais bon… J’ajoutais donc cela aux autres choses que j’allais aborder. Aillant tout achevé, je mis le goûter au frigo.



- On mange, lui demandais-je en lui indiquant la table tout en terminant d’apporter notre repas. On peut continuer de parler en mangeant.


M’asseyant à ma table, je me mis à servir Kassy puis moi-même tout en lui demandant de m’indiquer quand arrêter de la servir. Certaine fois, j’avais vraiment de la chance. Le riz était à peine trop cuit et cela uniquement par ce que je l’aimais bien tout juste prit et pour ce qui était de la viande, elle était parfaite dans on avait retiré la peau. Le repas n’était pas extrêmement rechercher, mais ça devrait aller parfaitement pour aujourd’hui. Avec ce que j’avais préparé, j’aurais même de quoi manger ce soir.


- Je vais éviter de te faire la morale tout de suite concernant ce que tu m’as dit. Si Mélicendre a raison et que grâce à la réponse que tu lui fourniras elle a une solution, je n’en aurais même pas besoin. Je suppose que tu te doutes qu’on n’apprécie pas ce que tu as dit... Donc… ça s’adresse à Kas ou toi si tu connais aussi la réponse. Où se trouvait le groupe que vous avez rencontré, dis-je en levant une main pour dénombrer les propositions que mon hôte me fournissait. Feuille, grotte, sable, vagabond. Apparemment, je n’ai pas le droit de le savoir… Si cela vous dit quelque chose.


Il y avait tout de même une chose que je venais d’apprendre. Au totale, il y avait au moins trois groupes fixes d’humains. Heureusement que je n’avais plus du tout envie de m’en approcher ou Etoile aurait été ravi de la nouvelle. Je ne voyais absolument pas où pouvait ce trouver ces groupe par contre. Des feuilles, on en trouve partout où il y a de la végétation et même si on est en zone plutôt sec, on trouve pas mal de coin y correspondant. Sable… Là y avait pas plus vague. On a du sable PARTOUT ici. Grotte devait être la plus restreinte, mais si on devait chercher dans toutes les grottes des canyons ou des collines du désert, on n’avait pas fini. Pour les vagabonds, leur nom disait déjà qu’ils seraient impossibles à trouver à mes yeux. J’avais beau m’être moqué de mon hôte en demandant avec un ton incrédule si elle avait de l’influence sur les humains, elle semblait en connaitre autant que ce qu’Etoile la soupçonnait et peut-être même plus… Il aurait dû lui-même intégrer ce corps s’il avait voulu parvenir à les avoir car je voyais très peu d’Âme capable de déjouer Mélicendre. J’étais aussi peut-être tout simplement trop impressionner par l’humaine pour être objective.

Kassy enchainait les annonces déplaisantes et étonnantes. Mon hôte et moi-même avions du mal à tout enregistrer. Ce n’était pas que cela soit vraiment compliqué, on avait bien compris et retenu ce qu’elle venait de nous dire, mais… On avait des difficultés à l’accepter. En plus le fait que l’on coince chacune sur des choses différentes avec des priorités différentes n’aidait en rien. Il fallait réussir à faire le tri dans tout ce qu’on apprenait sans nous disperser ou commencer à débattre entre nous des points en questions. Pas étonnant que la puce soit tout le temps perdue dans ces pensées. On a nous-même du mal à ne pas l’être… Elle n’avait pas tort. Il allait absolument falloir trouver quelque chose pour régler cela. Mélicendre était plus grande que Kas et pourrait surement se retenir de certains faire certains commentaires pour en parler plus tard. On pourrait donc parler une fois seule de telle ou telle chose, mais ça risquait d’être tout de même compliqué. Moi-même, je risquais d’avoir du mal de ne pas lui demander son avis maintenant que je savais qu’elle était là. Non, tu as raison. Il nous faudra un peu de temps pour faire le tri et le gérer, mais ça doit être faisable et surtout nous évitera des problèmes. On était donc d’accord là-dessus. On s’y mettait quand ? Je pris son silence comme un maintenant. Elle n’allait surement pas rester muette vu que l’on était avec Kassy et Kas et que Mélicendre voulait voir certaines choses avec l’humaine, mais nous allions tout de suite réduire au minimum nos propres discussions.

Invitant Kassy à se mettre à table, je la servis avant d’en faire autant pour moi tout en lui annonçant ce qu’il en était. J’allais éviter de tout de suite lui mettre les points sur les ‘’i’’ même si je ne pus m’empêcher de glisser certaines remarques au passage. Je me contentais donc de lui poser la question de Mélicendre. Pour ma part, je ne voyais pas du tout de quoi elle parlait. Je savais évidemment qu’elle parlait de la localisation du groupe qu’avait rencontré Kas, mais après je ne savais pas du tout où cela pouvait être. Kassy sembla réfléchir à ce qu’elle pouvait me dire ou non. Bon, il n’y avait plus de doute que j’allais rester dans le vague. C’était vraiment frustrant. Comme si j’étais la seule ici à ne pas… soupirant, j’attendis la réponse. J’étais rejeté, mise à l’écart de la discussion de la seule façon possible vu la situation. Je servais de pigeon voyageur sans pour autant avoir droit de connaitre le contenu des messages. Un simple pion, un outil, je n’étais rien de plus à cet instant précis et cela ne faisait pas du bien de le savoir. Remarquant mon assiette quasi intacte, je piochais quelques fourchettes en écoutant la réponse de Kassy. Pour le coup, je sentais nettement que s’était Mélicendre et non moi qui nous maintenait attentive. Si j’avais été seule dans ma tête, je serais surement restée concentré sur mon assiette, mais c’était impossible dans notre situation.


- Feuille. Kas non plus ne veut pas que tu en sache plus …

- …Ne t’en fait pas. Je m’en doutais. Mélicendre doit surement savoir où sait. Elle est déjà en train de réfléchir.


Merci Kas pour la seconde claque. Kassy avait beau essayer de me soutenir comme elle pouvait, pour le coup je commençais à avoir du mal avec la situation. Sentant Mélicendre rouler des yeux, j’enfournais rapidement une nouvelle bouché dans ma bouche alors que je n’avais absolument plus faim. Tout cela me coupait littéralement l’appétit. Kassy semblait avoir faim, à ce rythme j’allais pouvoir lui donner ma part. Pas celle de mon assiette, je la garderais pour ce soir, mais ce qui était censé être pour ce soir. Tu vas arrêter de bouder. Dit à Kassy… Tu fais quoi si elle part rejoindre les humains ? Ahh la colle. Qu’est-ce que j’en savais. Je n’arrivais pas à imaginer que cela soit possible. C’était donc impossible pour moi de répondre à cette question. Si je la suivais, j’aurais surement droit au même sort qu’elle. Celui-ci étant très certainement la mort. Ce corps était le mien. Mélicendre allait devoir se faire à l’idée de le partager jusqu’à la fin. Je n’y croyais pas. Elle voulait vraiment que je lui sorte une réponse. Qu’est-ce que j’allais faire… Et Strauss ? Et Matthew ? Tu les oublis ? Tu cherches à noyer le poisson ? …Non, je ne les oublie pas. Te tenir à l’écart complique pas mal les choses au final… Je ne savais pas pourquoi, mais j’en fus contente. Remplissant mon verre d’eau après avoir servi Kassy, j’en bus le contenu.


- Vous avez beau essayer de me tenir à distance, on dirait que cela coince toutes vos actions possibles de me tenir hors du coup.


Mélicendre semblait très partager sur ce qu’elle devait faire. Elle hésitait tellement que s’en était dérangeant. Je ressentais parfaitement son dilemme et pourtant, je ne savais pas tout ce qu’il impliquait. La seule chose dont je pouvais me douter était que cela touchait aux humains et au fait de me mettre ou non dans la confidentialité. J’allais lui filer un coup de main. Il n’y avait pas besoin de réfléchir d’avantage.


- Je ne sais pas à quoi pense Mélicendre, mais si j’approche les humains, je suis sure d’être condamné. Il y en a un qui ne me laissera pas… Bref, je…


Il n’est pas avec eux. Ce qui me pose le plus problème c’est qu’on devra surement rester si on y va. Donc c’est bien les garçons qui posent problème ? Son silence résonnait autant qu’un oui. Pour ma part, j’en voyais un autre. Même si lui n’y était pas, les humains ne me feraient pas de cadeaux. En plus je n’avais pas du tout l’intention de rester avec eux. Le seul monde que je voulais était celui des Âmes. Si Strauss était avec nous, cela ne serait pas suffisent ? Repoussant mon assiette, je croisais mes bras et posais ma tête dessus. Pourquoi je devais réfléchir à tout cela ? Je voulais simplement vivre avec mes sœurs… Strauss… Je… Si lui partait, tu resterais avec les autres ? J’en avais marre de ces questions. Sans m’en rendre compte, je devais mettre mise à pleurer car ce fut l’humidité de mon poignet qui me fit le réaliser. Mélicendre continuait pourtant avec ces questions, elle voulait vraiment que je réponde, mais je ne savais pas. Je ne savais tout simplement pas et si je le savais, je ne voulais pas le dire au risque que cela se réalise. Me relevant brusquement, je me rendis dans la cuisine pour me passer un peu d’eau sur le visage.


- Kassy… S’il te plait ne fait pas ça… Je ne veux pas avoir à prendre ce genre de décision…


Je ne voulais pas prendre la décision de l’abandonner à son sort tout en sachant que je passerais le reste de mon existence à me demander si j’avais fait le bon choix et comment cela s’était fini. Ni celle de la suivre pour veiller sur elle car même si tout se terminait comme elle et Kas le voulaient, je devrais dire adieu à ma propre vie. Personne ne me laisserait retourner au près des miens après ça et je serais incapable de ne pas essayer de le faire. Strauss ? Même s’il venait avec nous, si jamais s’était possible, il risquait aussi de se retrouver coincé parmi ces humains. Il n’y avait pas de solution pour nous. Demande lui si elle serait d’accord pour rejoindre un autre groupe. Et toi tu me faciliterais la tâche si tu voulais bien vivre parmi les humains. Désolé, mais là s’était trop me demander. En plus si je disparaissais, Etoile me rechercherait. On devrait toujours passer notre temps à le fuir. Il n’y avait aucun moyen pour nous de quitter les Âmes que ce soit pour le bien des humains ou le nôtre. Je ne savais plus du tout où j’en étais. La possibilité de me retrouver loin des miens était ce qui m’effrayait le plus. Ce n’étais pas les humains, mais le fait de ne plus être parmi les miens, de ne plus jamais vivre avec les Âmes, de devoir accepter que cela serait fini quand ce cycle serait achevé à condition que l’on me laisse le finir. Une vie, une dernière vie et celle-ci serait surement une vie de captive. Comment elle pouvait me demander cela ? Kassy ne se rendait pas compte de ce qu’elle disait ou été aveuglé par l’amour qu’elle portait à son humaine, mais… Tu as peur de la mort… On a tous peur, mais nous on est obligé de l’accepter. Oui, les humains n’avait pas d’échappatoire, mais nous autres Âmes n’étions pas destiner à ce genre de fin avant d’être prête, avant d’avoir accompli tout ce que nous désirions faire. Avant … Strauss partira. Avec ou sans nous, il finira par partir. Une boule se forma dans mon ventre en entendant l’assurance de son annonce. Elle était persuadée de ce qu’elle disait. Elle semblait même rassuré d’en avoir la certitude. Impossible. Quand il saura qu’elle est toujours là… Elle devait se douter que je lui dirais, mais pourtant elle en était certaine. Pas Strauss. J’allais déjà perdre Kassy, on ne pouvait pas en plus me retirer Strauss. Qu’est-ce qu’avait ces humains de si important ?


- Pourquoi vous ne voulez pas restez avec moi ? Je me moque que Mélicendre connaisse tous les groupes. Ça se terminera toujours pareille pour nous !


Mon hôte n’était pas d’accord du tout avec moi. Elle semblait savoir quelque chose, mais sans pour autant vouloir courir le risque de m’en parler. Qu’elle garde ces secrets, je n’en voulais pas. On n’en aurait pas besoin en vivant parmi les Âmes. Je savais déjà tout ce dont j’avais besoin. Tu aurais dû être inséré dans un nouveau-né… Si je te promets que tu auras la vie que tu désir ? Que tu ne mourras pas temps que tu ne le voudras pas ? Tout ce que tu voudras, tu me laisseras agir ? Tu es humaine. Tu peux mentir pour arriver à tes fins. Il faudrait que je puisse te faire confiance et je me vois mal y arriver alors que tu me caches tout, que tu n’as absolument pas confiance en moi. Dit moi ce que tu veux que je fasse. Me laisser finir ce cycle en paix… Soupirant, je me laissais glisser le long du plan de travail. Cela ne servait à rien que j’essuie mes larmes, elles ne s’arrêtaient pas de toutes manières depuis qu’elles avaient commencé à couler. Assise par terre, je regardais Kassy. Oui, pour le coup on devait donner l’impression de ne pas avoir été placé dans les bon corps. Elle qui était dans un corps d’enfant semblait plus adulte que moi qui était dans un corps adulte. Le comble étant que j’étais en plus plus âgée qu’elle-même en tant qu’Âme.

Je ne voulais plus qu’une seule chose. Aller voir Etoile et tout lui dire. Etre placer dans un autre hôte et le laisser ce débrouiller avec Mélicendre, mais cela voudrait dire mettre en danger Kassy et Strauss. Ça je ne le pouvais pas. Rien que la possibilité que cela soit le cas me brisait le cœur. Une condition ? Elle voulait une condition pour que je la laisse faire ce qu’elle veut ? Je voulais la certitude que ce ne soit pas mon dernier cycle et finirait celui-ci. Elle le pouvait ? Oui, laisse-moi une chance. Gagne ma confiance et on en reparlera. Elle accepta. Je ne savais pas quoi en penser, mais quand elle me montra Max, qu’il était toujours en vie, mes larmes redoublèrent de soulagement. Je ne m’étais même pas rendu compte que j’avais eu aussi peur qu’il soit mort. Très bien. Elle allait devoir me convaincre, mais si elle y arrivait, je la laisserais agir. Et Strauss ? Demande lui ce que je t’ai dit. Si elle est d’accord, Strauss fera partie du voyage. Calmer, mes larmes commençaient à s’estomper. Je fini même par pouvoir de nouveau parler à Kassy. Il fallait qu’elle m’accorde ce que j’allais lui dire. C’était la seule chose que je lui demanderais.


- Laisse-moi m’assurer que tout ira bien pour nous si on y va. Mélicendre semble persuader que ces possibles. Dès que j’en serais certaines… Dès que j’en suis sûre on fait nos valises. Elle veut savoir si toi et Kas êtes partantes pour un autre groupe. Si c’est bon, on aura mon ami qui nous accompagnera. Celui qui est comme nous.


On va rejoindre Max ? Oui, on allait rejoindre notre crevette. On ne pouvait pas aller ailleurs. C’était quoi le groupe de Kas ? Mélicendre me montra alors une forêt, on leva les yeux vers la cime et là on ne voyait rien, mais on savait. Ils étaient là. L’humaine devant nous était là pour le prouver. Je revoyais parfaitement comment elle l’avait trouvé ou plutôt comme elle nous avait trouvé. On cherchait un coin où se poser et elle nous était littéralement tombée dessus. Si Kas voulait rejoindre ce groupe, se serait possible, mais après.


- Si Kas est d’accord pour aller en premier dans le groupe du château, on pourra vous conduire dans celui de la forêt après. J’ai l’impression que Mélicendre est plus sure de notre sécurité là-bas. Si vous nous laissez quelques jours pour qu’elle m’explique tout, je pense qu’on partira. Je veux juste être sûre que tout ira bien. Kassy a droit de vivre. Elle n’a même pas encore eu la possibilité  d’avoir une vie à elle.


Elle l’aura. Si tu me fais confiance, elle aura sa vie. Tu pourrais même l’avoir Elle n’avait plus qu’à me le prouver. Pour ce qui me concernait, je l’avais déjà eu et l’aurait encore. Ce cycle serait partagé. C’était la seule chose qui ne serait pas négociable. Ce n’était pas exact, mais ce point en faisait partie. Apparemment, elle acceptait. Parfait ! Et si on passait à une journée plus amusante ? Mélicendre du comprendre quelque chose sans que je ne sache quoi, car elle s’éloigna. Je me retrouvais toute seule dans ma tête. Enfin, presque, mais elle n’allait pas intervenir. Le reste de la journée pour moi. Comme lorsqu’elle faisait semblant de ne pas être là. Ça m’allait. Qu’est-ce qu’on allait faire ? Sortir ? Jouer ? Discuter de truc d’Âme comme des autres mondes ? Aucune idée, mais je voulais un moment entre Âme et elle me l’offrait avant même d’en avoir eu envie.


- Et si on passait à autre chose ? Je te préviens dès que je sais. Si tout est bon, je passerais te chercher quand tout sera prêt. Ok ? Là j’ai besoin de souffler ou je vais vraiment craquer. On peut faire tout ce que tu veux.




[Si tu veux que je modifie un truc, dit le moi, je comprendrais parfaitement.]

Crédits : Codage de Fiire` sur Epicode

- Oui c’est ok ! Dit tu veux bien venir jouer au parc avec moi alors ?

- Bonne idée. Il fait beau alors autant en profiter.


La suite de la journée fut parfaite. J’étais ravi d’accompagner Kassy partout où elle désirait aller. Il n’y avait rien de plus qui aurait pu me faire plaisir que de la voir sourire et rire aux éclats comme l’enfant qu’elle était. Plus de larmes, plus de lamentations, plus de questions douloureuses auxquelles il fallait trouver une réponse. Je n’avais qu’à me laisser bercé par toutes ces choses merveilleuses et je ne me fis pas prier pour. Mélicendre n’avait pas remontré le bout de son nez depuis que nous étions sortie de chez moi. J’avais donc pus entièrement profiter de ma journée, mais maintenant que j’y réfléchissais, je me remettais à penser à elle. Je suppose que maintenant que je savais qu’elle était là, je ne pourrais plus m’empêcher de le faire. Même quand elle n’était pas encore là, je le faisait en même temps. Ce n’était donc pas très nouveau. Je me demandais quand même où elle disparaissait quand elle se faisait toute petite… J’allais surement le savoir un jour. Pour le moment, je profitais de la fin de ma journée avec Kassy. Le soleil commençant à disparaitre de l’autre côté de l’horizon, nous allions devoir rentrer. Je n’en avais pas du tout envie, mais déjà les Âmes commençaient à s’eclipser. Bien, il était temps. Tout en rejoignant Kassy qui s’était arrétée à une fontaine où se trouvait des petites tortues et carpes coïes, je l’observais en me demandant si j’allais pouvoir revivre une journée comme celle-ci un jour. Secouant la tête, je chassais très loin cette idée morose. J’étais bien décidé à profiter de ma journée jusqu’au bout. Demain allait très probablement s’annoncer beaucoup moins évident alors il fallait faire le plein d’énergie.


- Kassy, je pense qu’on devrait rentrer. Il va être l’heure de dîner.


Dès qu’elle m’eut répondu, je la conduisis jusqu’à la sortie des jardins asiatiques que nous visitions après une journée bien remplit. On y trouvait tout un tas de choses magnifiques, divers arbres dont les célèbres cerisiers qui fleurissaient au printemps, des reconstructions de temple et maisons traditionnelles, des étant et même certaines zones où l’on pouvait trouver des animaux originaires d’Asie, le tout sans ces cages qu’utilisait les humains avant notre arrivée évidemment. Cela diminuait grandement la diversité de la faune, mais c’était bien mieux ainsi. Au besoin, il suffisait de nous rendre dans cette région du monde pour aller les voir. Il faudrait que je pense à revenir ici pour pique-niquer avec Kassy quand le printemps sera là. Je suis sûr que cela lui fera plaisir. Connaissant un peu l’endroit pour y être déjà venu une fois avec un tuteur qui voulait me montrer un peu le monde dans lequel je vivais à l’époque où je restais quasiment tout le temps enfermer chez moi, je pris un chemin détourné pour sortir. Résultat, nous passâmes pile au bon moment devant le lac principal des jardins. On put ainsi assisté au feu d’artifice qui avait lieu tous les week-ends à la tombée de la nuit. Souriant à Kassy quand ce fut terminée, nous primes la direction de sa maison une fois sortie. Dès qu’elle fut capable de reconnaitre le chemin pour me guidé, je la suivis sans m’inquiéter de notre destination. Arrivée devant la porte d’une maison, j’attendis qu’on m’invite à entrer avant d’en franchir le seuil.


- Bonjour. Je suis Little Blue Sunshine. Votre fille a été adorable.


Préférant ne pas trop m’étalée, je m’arrêtais à ces quelques mots attendant la réponse de ceux-ci ou l’intervention de Kassy. A peine m’étais-je trouvée devant leur porte que j’avais déjà commencée à bouiller de l’intérieur à l’idée de leur rendre Kassy. Mélicendre avait beau s’être faite discrète jusqu’à présent, je sentais tout de même malgré son silence qu’elle avait les mêmes sentiments à leurs égare que moi. Il fallait donc mieux éviter de trop trainer dans les environs au risque de laisser échapper une phrase malheureuse. Que je le veuille ou non, c’était ce qu’il y avait de mieux et m’assurait le plus de chance de pouvoir revoir celle qui était appelé leur fille, même si à mes yeux ils n’avaient en rien le privilège de pouvoir l’appeler ainsi. Sauf qu’il fallait que je me plis aux règles de bien séance pour ne pas attirer l’attention. Je m’y pliais donc souriant comme n’importe qu’elle Âme l’aurait fait en raccompagnant une enfant chez ces parents et en faisant leur connaissance.  Savoir que j’allais la laisser ici m’était aussi peu agréable que lorsqu’elle m’avait annoncé que je n’avais pas à l’accompagner lorsqu’elle irait chez les humains. Sauf que s’il y avait bien une chose qui m’avait poussé à accepter de donner une chance à Mélicendre de me prouver qu’on ne risquerait rien là-bas, cela avait été cette phrase. Non, je ne pourrais pas la laisser partir seule, mais j’avais besoin de savoir où j’allais mettre les pieds et elle devait aussi le savoir. Si cela n’allait pas, elle devait pouvoir se rétracter même si je doutais qu’elle le ferait.


- Je suis ravi de faire votre connaissance.



[Je me suis contentée de la fin ^^"]

La porte de la maison de Kassy fini par s’ouvrir sur le couple qu’était les tuteurs de Kassy. Ils sont adorables tous les deux, mais j’avais encore un arrière-goût amère de leur façon de s’occuper de Kassy. Voulant rester comme il se doit dans ce genre de situation, je ne m’attarde pas vraiment en parole, me contentant de me présenter et de dire que leur fille est adorable. Etant donné que par habitude et courtoisie, on a généralement droit au « j’espère qu’elle ne vous a pas posé de problème », j’avais évité cette question inutile en leur disant cela. Par contre, je fus surprise de leur comportement vis-à-vis de moi. Habituellement chaleureuse voir trop, je m’étais préparé à refuser une invitation à diner, mais là… Notre tête leurs reviens pas ? Je me posais exactement la même question. C’était limite froid de la part d’Âmes comme comportement. Les observant s’éclipser un à un, je me retrouve comme une idiote à observer l’endroit où ils se tenaient juste avant de disparaitre. Oui, non, y avait quelque chose qui n’allait pas. Ce n’était pas possible autrement, mais pour ce qui était de savoir quoi… Dit, tu me laisses les remettre à leur place ? Par ce que là… Non. On n’a pas besoin de s’attirer des ennuis. C’est pas pour rien si je ne leur ais pas fait remarqué en m’excusant si je dérangeais. Mouai… N’empêche qu’ils ne me reviennent pas. On est deux. Entendant Kassy soupirer, je tourne mon regard vers elle en lui souriant. La pauvre. J’espérais que ces parents étaient plus agréables avec elle, car là je venais de prendre une douche froide. Je la serrais également dans mes bras lorsqu’elle en fit de même, profitant des dernières secondes que je passais avec elle.


- J’ai passé une journée merveilleuse, je suis contente de t’avoir rencontré et j’espère qu’on se reverra très très vite.

- Moi aussi ma puce. Si toi ou la misse avez besoin de quoi que ce soit, tu n’as qu’à me prévenir. Si ça se trouve, on se reverra plus vite que tu ne le penses, lui dis-je avec un clin d’œil.


La serrant une dernière fois dans mes bras, je l’embrassais sur le front avant de lui dire au revoir et de m’éloigner en lui faisant signe de la main. On va vite la revoir. T’inquiète pas. Hm… Elle pouvait me dire cela autant qu’elle le voulait, je n’avais qu’en même pas envie de le faire, mais comme je n’avais pas le choix… Arrivé au bout de sa rue, je me retournais une dernière fois pour m’assurer qu’elle était bien rentrée, puis repris mon chemin jusqu’à chez moi. Je n’étais vraiment pas loin de sa maison, mais à partir de demain, je serais trop loin pour la voir en me contentant d’emprunter quelques rues à pied. hauts les cœurs. Demain Strauss. On voit avec lui pour l’école et tu la reverras ta princesse. Oui, mais d’abord Etoile. Attrapant mon téléphone, je profitais du trajet jusqu’à chez moi pour lui parler de l’école et de ce que je voulais y faire. Pour lui, il n’y avait aucun problème. Il voulait juste que je vérifie auprès de Strauss si c’était bon et il se chargerait du reste. Début de journée style montagne russes, mais la fin s’achevait sur une note bien plus positive. L’après-midi avait été super entre le beau temps et les bons moments avec Kassy et tout semblait aller comme nous le désirions. Les tuteurs de Kassy ne comptant pas puisque je ne les portais pas non plus en haute estime. Au moins, je n’avais pas à me le reprocher maintenant.

[FIN]