J'ouvris mes yeux, la lumière aveuglante me brûla instantanément l'iris et je refermais mes paupières. Je sentais une présence au dessus de moi, une âme. Je levai ma main et observai cette dernière, c'était mon nouveau corps, mon corps d'être humain. Mes lèvres se crispèrent étrangement, laissant apparaitre mes dents. Mon cerveau m'indiqua que cette étrange façon de montrer les crocs était un sourire, une coutume chez les humains qui m'était alors jusqu'à ce jour inconnue. Je me sentais un peu faible, était-ce normal? On m'aida à me lever et une âme me parla, je n'écoutais pas vraiment tout ce qu'elle disait, j'observai autour de moi. J'avais vécu sur une planète où je n'avais pas d'yeux, je découvrais alors le monde et sa lumière. C'était magnifique.

Courir. Je devais juste courir plus vite. Mes jambes brûlaient et mes poumons allaient exploser. Je n'avais toujours pas d'ailes, pourtant on m'avait dit que la peur en donnait. Je regardais derrière moi, ils étaient proches, tellement proches. Je ne pourrais jamais les semer j'étais trop épuisé pour cela. Alors ça allait se passer comme ça? J'allais devenir un esclave. Je cherchai tant bien que mal une issue de secours mais le couloir était tellement long. Je ne pouvais même pas me donner la mort, comment réagirait Maxim s'il apprenait ça? Les larmes me montaient aux yeux, je n'allais pas finir comme ça. Mélicendre, excuse-moi. Je sortis du tunnel, j'avais peut-être une chance. En face de moi une route, une plage, la mer. Je ne me posai pas vraiment la question. Je n'avais aucune chance de m'en sortir, aucune. Je plongeai dans la mer, avançais encore et encore puis l'eau m'emporta. J'avais peut-être gagné. L'eau envahit mes poumons, je mourais. J'étais presque fier de moi jusqu'à-ce-qu'une main m'agrippe le t-shirt.

Je marchais comme ça depuis trois petites heures, seul avec ma tête et mon hôte. Il disait se sentir mal, et par conséquent je me sentais terriblement mal aussi, il m'avait parlé de sa soeur, de son frère mais je ne l'avais pas écouté. Je ne voulais pas savoir, je voulais qu'il parte, cet humain devait sortir de ma tête, il devait mourir comme tout les autres. Il m'a dit que si je marchais il partirait, et bien je marche. J'observai le paysage, j'essayai de donner un sens à ma vie tandis que l'hôte jubilait de plaisir à chaque pas. Les humains sont vraiment bêtes, je suis maitre de la situation mais lui il s'imagine que je vais marcher indéfiniment. Nous nous sommes échappés de la ville parce que j'avais besoin d'aventure, je suis actuellement assis au milieu de nul part à me parler à moi-même. J'essayai tant bien que mal de farfouiller dans la mémoire de l'hôte mais je ne trouvais rien, un néant absolu..