Trop c’est trop. Quittant le cabinet comme une furie je claque la porte derrière moi coupant court à ma discussion avec mon père. Mon père ? Vus les relations qu’on entretien la simple idée de l’appeler ainsi me semble saugrenue, mais c’est ce qu’il est non, du moins il est celui de mon hôte. Au final on s’en fiche, il me sort par les yeux et il est plus que temps que ça cesse. Je n’ai jamais vraiment eu de relation conflictuelle avec qui que ce soit par le passé, bon je n’ai pas toujours été en bon terme avec tout le monde, mais la colère tout comme la frustration était des choses abstraites pour moi avant de débarquer sur terre. Aujourd’hui j’en fais les frais. M’accoudant au comptoir je me prends la tête entre les mains et soupirs. La secrétaire m’observe et me sert un sourire compatissant. « C’est toujours difficile à gérer au début, mais tu sais tu t’en sors bien il y en a d’autre qui en sont venue aux mains » Je grimace, je n’ai rien contre le fait de me battre, mais dans un cadre réglementé. L’idée que je pourrais en arriver à frapper mon soigneur m’horrifie complètement. Je suis une traqueuse et comme beaucoup j’ai un caractère plus versatiles que la moyenne, mais quand même. Je ne suis pas un monstre et je ne veux pas en devenir un. « Flamme ne te stress pas pour ça, ce n’est pas grave toute les Âmes insérées dans des corps de l’âge du tient ont des problèmes émotionnel, c’est la crise d’adolescence. » Froncent les sourcils je lève les yeux vers la petite rousse. La crise d’adolescence mon œil oui, mon corps est âgée de dix-huit ans, il n’a plus l’âge de faire une crise.

Enfin, peut être que je me trompe. Lâchant un bref soupir je prends alors une décision. « Dit moi, est ce que tu pourrais me donner l’adresse d’un autre soigneur ? Crise d’adolescence ou pas je ne peux pas me permettre d’avoir de telles réactions et ce n’est pas Céleste qui pourra m’aider à changer les choses. » Hochant la tête la secrétaire ce met à pianoter sur son ordinateur. Pendant ce temps je réfléchis à ma situation, être en conflit avec son soigneur n’est quand même pas chose courante après tous ses derniers sont réputés pour être les plus doux et les plus compatissant de nos congénères … Raison de plus pour que je ne fasse pas un tel métier, mais ça mon père ne veux pas se le rentrer dans le crâne. Peut-être que son humaine de fille aurait pu être soigneuse, mais moi je n’ai pas la patiente pour. « J’ai trouvé. » Relevant la tête je récupère le carton que me tend la petite rousse et la remercie. Observant l’adresse et le numéro de téléphone griffonné sur le papier je sors mon portable de ma poche et tout en quittant le cabinet et compose le numéro. Après deux sonneries une femme me répond, je lui explique donc rapidement ma situation et obtiens un rendez-vous pour la fin d’après-midi. Parfait, voilà un problème de moins, en espérant que le feeling passe mieux avec ce soigneur. Raccrochant je monte en voiture et file au centre avant de me retrouver en retard au boulot. La fin de matinée et le début d’après-midi défile sans que j’y fasse attention, bien trop absorbé par mes nouvelles obligations de traqueuse.

Quand arrive enfin l’heure de quitter le travail je prends le temps de saluer mes collègues avant de monter en voiture, direction le cabinet du soigneur. Il ne me faut pas longtemps pour rejoindre le lieu en question et me garer sur le parking. Comme je suis un peu en avance je prends le temps d’observer les alentours, je n’ai pas encore eu le loisir d’explorer la ville de long en large et cet endroit en particulier il ne me semble pas y avoir déjà mis les pieds. Après un rapide examen de ce qui m’entoure je finis par me décider à entrer dans le cabinet. La secrétaire m’accueil gaiement et, après lui avoir donné mon nom, m’invite à prendre place dans la salle d’attente. M’exécutant je m’installe sur un fauteuil et récupère un magazine sur la petite table. Il date de l’époque des humains, il a surement été oublié là. Lisant les âneries débitées à propos du mariage de telles stars ou de l’enfant à naitre de tel couple célèbre je me dis que les humains avaient des préoccupations bien futiles. Quel intérêt … Soupirant je repose le magazine et en prend un publié par mes semblables. Levant les yeux au ciel je ne peux pas m’empêcher de sourire, qu’on copie le mode de vie de nos hôtes passe encore, mais de là à reproduire les inepties qu’ils publient ça frise le ridicule. Laissant tomber l’idée de lire quoi que ce soit de sensé je reporte mon attention sur la décoration des lieux et attend patiemment que le soigneur en ai finis avec son autre patient. Est-ce que la dénomination patient a un rapport avec le temps qu’on perd dans les salles d’attentes ?

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